Les Grégory Wat(h)elet s’unissent pour le sport.
Homonymes évoluant tous deux dans le milieu équestre et se côtoyant depuis de nombreuses années, l’histoire peut parfois être cocasse mais les deux hommes ont évolué chacun à leur manière dans le milieu. L’un a conquis les médailles que son talent pouvait laisser espérer, l’autre a fait évoluer ses écuries contre vents et marée en l’une des structures les plus apprécies de concours en Wallonie. Finalement, leurs relations n’ont pas beaucoup changé puisque le premier utilise toujours les installations du second pour s’entrainer mais cette fois, c’est décidé : les Grégory Wat(h)elet s’unissent pour un beau projet : le jumping international de Courrière. La première édition se déroulera du 2 au 6 juin !
Propriétaire du cercle équestre de la Sandry, éleveur passionné et également cavalier, Grégory Watelet est un homme discret qui sait ce qu’il veut tout en sachant reconnaître ses limites : « Je n’ai même pas de souvenir de notre rencontre avec Grégory ! Il venait avec son papa s’entrainer chez nous lorsqu’il s’entrainait avec Hervé Daout. Nous étions jeunes à l’époque. J’ai suivi son ascension comme beaucoup de gens. C’est un cavalier talentueux et travailleur qui a mérité ce qui lui arrive aujourd’hui. Il est clair que porter le même nom dans le même milieu a donné lieu à des situations cocasses. Il m’est déjà arrivé de débarquer à un concours où les gens pensaient que c’était l’autre qui allait arriver. Toujours aujourd’hui, je reçois parfois des félicitations sur facebook pour lui mais c’est rare. J’ai même déjà reçu des factures pour lui. Quand cela arrive, je lui envoie et il s’en occupe. Les relations ont toujours été bonne ! Depuis quelques temps, j’avais l’idée d’organiser un concours international mais je ne me sentais pas de taille de le faire seul. Je ne me sentais pas suffisamment solide. Mon papa avait construit de petites écuries que nous avons fait évoluer avec le temps vers notre structure actuelle que nous comptons d’ailleurs encore faire évoluer dans un futur très proche. Aujourd’hui, je monte moins moi-même. Je suis un peu moins motivé car j’ai moins de chevaux capable de faire de belles épreuves. Nous élevons et nous formons nos chevaux mais il est vrai que lorsque je reçois une belle offre, j’ai souvent pris la décision de vendre ces dernières années en préférant investir dans nos installations. Je suis toujours motivé pour améliorer notre structure. Un jour, j’ai proposé à Grégory que l’on s’associe pour se lancer dans un international et nous nous sommes lancés avec nos compagnes dans ce projet. Je vais m’occuper plus de la partie infrastructure alors que lui s’occupera plus des relations publiques. Notre objectif est vraiment de venir avec un projet à long terme et surtout pas un One shot. Cette année, vu la situation, notre objectif est de réussir à quand même l’organiser car nous ne voulons pas décevoir, même si nous continuons de suivre l’évolution de la situation sanitaire. »
Le multi-médaillé ne manquait pas d’occupation mais le projet l’a tenté et le voici désormais très motivé par ce nouveau challenge : « Lorsque Grégory m’en a parlé au départ, je l’ai pris un peu pour une boutade puis finalement, j’y ai réfléchi. Nous manquons de beaux évènements en Wallonie même si ces derniers temps, le haras de Bornival et Welkenraedt ont commencé à faire de très belles choses, ce qui n’est que positif. Je dois bien avouer que l’histoire de faire un projet des deux Grégory Wat(h)elet m’a bien tenté. C’est le genre de défi que j’affectionne. J’avais déjà beaucoup d’occupations et je ne m’ennuyais pas vraiment. C’est un peu une folie en fait. Au départ, je ne voulais pas me lancer dans l’organisation car cela demande énormément d’énergie et tout cela pour faire des mécontents. Mais je trouve que les installations de courrière ont des atouts pour faire un concours différent avec une piste en pente avec un lac au milieu sur un site que nous pouvons très bien habiller. Cela change des infrastructures magnifiques dont nous jouissons en Belgique mais qui sont de vraies usines à concours. Je ne dénigre pas cela, j’y participe aussi mais j’aimerais montrer que l’on sait faire d’autres types de concours même à ce niveau en espérant que nous pourrons le faire évoluer un trois étoiles plus tard. Je ne me serais pas engagé dans un projet déjà existant mais ici créer ce nouveau projet en pouvant donner mes idées, c’est vraiment quelque chose qui me plait. J’aurais évidemment préféré lancer ce projet dans une année plus normal mais ce ne sera pas le cas. Notre objectif est de lancer une première édition pour prendre de l’expérience même si nous serons loin de notre projet final ! Il faudra quand même qu’il y ait quelques ouvertures dans les restrictions actuelles mais nous sommes confiant.
A long terme, notre objectif est de réussir à organiser un concours festif avec des finales régionales avec l’objectif d’attirer du public pour voir des épreuves courtes et des spectacles. L’objectif est de faire un « mini Liège » qui est un concours qui m’a toujours plu mais en extérieur. Par contre, dès l’année prochaine le concours déménagera durant la période des grandes vacances de juillet-aout. J’ai beaucoup d’idée pour le faire évoluer dans les prochaines années. Je ne veux pas d’un système où seuls les cavaliers financent le concours. Nous aurons besoin de sponsors pour nous aider dans notre projet. Je veux rester fidèle à mes principes et à mes valeurs. Je veux aussi que lors de toutes les épreuves le vainqueur rembourse ses engagements même dans les plus petites épreuves et les jeunes chevaux ! Pour moi, tous les classés d’une épreuve ranking doivent aussi retoucher leurs engagements, je trouve cela aberrant lorsque ce n’est pas le cas mais puisque le règlement de la FEI le permet, je comprends que certains organisateurs ne s’en privent pas. Par contre, nous avons mis les plus petites épreuves du deux étoiles à 1,35m car je veux que cela reste un vrai niveau. Celui qui veut faire des plus petites peut participer au une étoile mais les cavaliers doivent choisir entre le une ou les deux étoiles ! Evidemment tous ces petits détails qui ne se voient pas spécialement ne sont possible que grâce au soutien de différents partenaires et cela fait vraiment plaisir de voir le soutien dont nous jouissons même si évidemment la situation sanitaire n’a pas permis à tout le monde de nous aider. Cette année, si nous arrivons à joindre les deux bouts, ce sera déjà une belle réussite. » expliquera Grégory Wathelet.