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Coup double pour Boyd Exell

Reportages jeudi 4 novembre 2021 Julien Counet

Deuxième victoire en deux venues pour l'Australien mais le Belge Dries Degrieck a marqué les esprits !

L’attelage commence à faire son trou à Lyon. Dimanche soir, après le Grand Prix coupe du monde, la salle affichait un taux de remplissage de 75%. Si le Jumping Ponies' Trophy affichait complet samedi en début d’après-midi, il n’en a jamais été autant lorsqu’il était placé en fin de week-end. Alors évidemment, l’organisation d’un planning aussi chargé en intensité avec autant de diversité est bien difficile à gérer. Doit-on laisser l’attelage à cette place moins enviable mais où il trouve de nombreux fans ou le mettre à une place qui lui assurerait un meilleure visibilité… Mais qui pénaliserait bien plus une autre discipline ? Choix bien cornélien pour les équipes de GL Events. Ce qui est certain, c’est que la promotion de leur sport tient à coeur aux meneurs, et on ne peut pas leur reprocher ! Mais on ne peut que constater que l’intérêt à Lyon pour l’attelage ne fait que s’intensifier en trois éditions à peine.

Benjamin Aillaud et ses Lipizzans

Seul français engagé, Benjamin Aillaud n’aura pas fait le poids par rapport aux ténors de la discipline mais il ne s’inquiétait pas à l’issue de la compétition. Le meneur a choisi avec son propriétaire de faire l’acquisition de plusieurs lipizzans pour les compétitions indoor en conservant son team d’Arabo-Frisons pour l’extérieur. Ce nouveau team est néanmoins encore en plein apprentissage… Ceci-explique cela.

Jérôme Voutaz et ses Franche Montagne, l’équipage 100% Suisse !

Ce n’était pas non plus le week-end du premier vainqueur de l’étape lyonnaise Jérôme Voutaz qui s’est retrouvé avec des problèmes de freins de moulin et des imprécisions qui lui ont coûté cher !

Il y avait deux meneurs belges pour une place en finale... Elle est finalement revenue à la surprise de cette étape Coupe du monde, Dries Degrieck qui avec un chrono fantastique réussit, malgré du temps de pénalité pour deux fautes (soit 8 secondes), à devancer son ainé Glenn Geerts pour quelques dixièmes.

Dries Degrieck

Déjà vainqueur le premier jour, Dries Degrieck impressionne. Après avoir été invité une année à Malines avec une Wild Card, il disputait ici sa première étape de coupe du monde en tant que tel et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne l’a pas loupée ! Pour le round final, le jeune homme revient et il ne plie pas sous la pression. Au contraire, il réussit un tour sans aucune pénalité en 147’’62 et met une pression maximale sur ses adversaires.

Le seul problème, c’est que l’adversaire suivant s’appelle Boyd Exell, star incontestable et incontestée de la discipline. L’Australien n’a peur de personne et la justesse de ses concurrents lui permet juste d’élever son niveau et de conserver cette incroyable motivation. Sous une pression intense et n’ayant aucunement le droit à l’erreur, le numéro un mondial abaisse encore son chronomètre de près de deux secondes… et ne commet cette fois aucune pénalité ! 144’’83

Boyd Exell

Koos De Ronde sait qu’il va devoir se surpasser car des trois meneurs, il était le plus lent de la première manche… Mais le seul à avoir réalisé le tracé sans pénalité lui permettant de pointer à un temps identique à celui de l’Australien. Mais cette fois, le Hollandais à fort à faire car ses deux opposants sont sans faute ! Il va falloir frapper fort : ce qu'il fera dans une porte qu’il emportera, écopant au passage de 24 points de pénalités. Les carottes sont cuites ! Mais il en fallait bien plus pour faire oublier les satisfactions du week-end au meneur batave. « J’ai changé mon attelage après le premier jour et aujourd’hui, je pense que j’avais vraiment le meilleur team possible. J’ai voulu aller vite, j’ai fait une erreur, c’est aussi simple que cela mais cela ne remet rien en cause. Je pense qu’aujourd’hui, on a vu que le niveau de la compétition était très élevé malgré une année sabbatique pour tout le monde. On voit que nous avons tous continué à nous entrainer malgré tout. Je pense que c’est dans une année comme celle-là qu’on réalise qu’on ne mène pas pour les concours mais juste parce que nous aimons cela. » concluera Koos De Ronde.

Koos De Ronde

Véritable surprise de cette étape de coupe du monde, le jeune belge Dries Degrieck restait modeste… et concentré pour la suite ! « C’est très nouveau pour moi. J’avais déjà eu la chance d’être sélectionné mais le concours avait été annulé à cause de la pandémie. Je vais de temps à autres m’entrainer chez Boyd Exell et en général, je regarde tous mes adversaires, je décortique leurs vidéos. Je suis vraiment passionné par tout cela et je ne demande qu’à apprendre toujours plus. J’essaie juste de donner le meilleur de moi-même et après, il arrive ce qui arrive. Je ne suis pas quelqu’un qui souffre de la pression. En 2011, j’ai débuté la compétition en single, j’ai roulé mes premiers championnats à seize ans mais mon rêve a toujours été de mener un attelage à quatre chevaux. Dans la vie, je suis maréchal ferrant mais je fais aussi du commerce et de la mise en valeur de chevaux d’attelage. »

Si la prestation a surpris les non-avertis, il n’en était pas de même pour le patron de la discipline qui, malgré sa victoire, a apprécié l’arrivée du jeune loup belge qu’il côtoie depuis longtemps : « Dires est un véritable homme de cheval. Il a participé une fois à l’étape de Malines avec une Wild Card et il était déjà deuxième. Sa prestation n’est pas une surprise ! L’attelage, c’est un peu comme la mafia : il y a les vieux briscards comme moi et les jeunes loups qui montrent leurs dents et essaient de se faire une place ! Personnellement, c’est un bon début de saison indoor. Les infrastructures ici sont fantastiques. On regrettera juste notre passage à 8h du matin le samedi et en fin de journée dimanche même si ce soir, il y avait du monde. Je pense que le show que produit l’attelage peut espérer un meilleur timing. Je suis très content de mes chevaux. Il faisait assez chaud dans le paddock d’échauffement mais cela va très bien à mes chevaux qui ont beaucoup de sang. Je les ai poussés assez fort au premier tour mais ils ont de nouveau bien répondu présent au second. »

Difficile quand même de mentionner à quel point les disciplines ne sont pas égales. Les meneurs se déplacent à Lyon avec au moins cinq chevaux pour deux épreuves avec du matériel conséquent, du personnel nombreux dont notamment deux grooms sur la voiture… Pour une étape de coupe du monde dotée de 20 400 euros, soit l’équivalent d’un Grand Prix 2*. De leur côté, les cavaliers du 5* peuvent bénéficier de plusieurs épreuves très bien dotées durant un même week-end. Un peu plus tôt dans l'après-midi, le Grand Prix de la Coupe du monde était doté de 300 000 euros ! Néanmoins, à Lyon, les meneurs peuvent désormais compter sur un sponsor de choix car si la Laiterie de Montaigu s’est fait un nom dans le saut d’obstacles ces dernières années, sa directrice générale est une véritable passionnée d’attelage : c’est ce genre de partenariat qui peut faire grandir un sport. Espérons-le.

Les résultats complets