Philipp Weishaupt est venu, il a vu et il a vaincu !
Ils étaient quarante à prendre le départ mais ils ont finalement été onze à en découdre au barrage. Dans ce dernier, on ne peut pas dire que le suspens aura été intense. Premier à s’élancer, Philipp Weishaupt a atomisé la concurrence avec son fantastique étalon Coros (Cornet Obolensky x Arpeggio). Beaucoup ont essayé de l'égaler mais il ne restait en fait déjà plus que deux places à pourvoir sur le podium.
« C’est la première fois que je viens à Lanaken et je dois bien avouer que, même si j’ai emmené d’autres chevaux, c’est pour Coros que je suis venu. Ensemble, nous avons déjà terminé second du Bundeschampionat... et je ne voulais plus terminer à cette place. On ne peut jamais dire qu’un barrage est terminé surtout lorsqu’on quitte la piste en premier. J’ai déjà eu quelques déceptions en pensant que j’avais gagné certaines épreuves mais ici, je savais que si quelqu’un devait me battre, il devrait réussir quelque chose de spécial. Je ne connaissais pas trop le système de qualification pour cette finale. On m’avait dit « tu fais deux fois sans-faute et tu seras en finale. » Le premier jour, j’ai donc fait un beau sans-faute tranquillement mais le soir, j’ai quand même regardé le classement et je me suis rendu compte que j’étais 94ème ! Je me suis dit qu’il allait falloir faire mieux le lendemain et nous avons pris la 5ème place ! Coros est déjà connu en Allemagne mais j’ai décidé de l’emmener ici pour permettre aux éleveurs étrangers de le connaître également. Je l’avais repéré à 5 ans dans un concours régional mais son propriétaire ne voulait pas le vendre. J’ai beaucoup insisté et nous sommes finalement parvenu à un accord. Je pense que c’est vraiment un cheval incroyable promis à un grand avenir », explique le cavalier des écuries Beerbaum.
Et c’est vrai que le bai a été époustouflant, il est sans aucun doute la révélation de ces championnats ! Derrière, on ne pouvait qu’espérer prendre les accessits.
Très en vue lors des qualificatives et même lors du premier tour de cette finale, l’étalon Selle Français Fancy de Kergane (Berdenn de Kergane) a tenté crânement sa chance sous les ordres de Jonathan Chabrol. Malheureusement, le couple n'a pu éviter deux barres sans démériter pour autant. Il fait sans aucun doute partie des chevaux à suivre.
Un troisième étalon a marqué cette génération, le beau et puissant gris Calvador Z (Comilfo Plus Z) qui, sous la selle de l'Irlandais Jason Foley, a bouclé un magnifique double sans faute pour terminer juste au pied du podium. Refusé à trois ans par le jury du BWP - on ne peut que regretter cette décision -, le gris n’a pas manqué son retour en Belgique. Un peu trop ambitieux dans les cinq ans, son jeune pilote est cette fois resté plus sage. « Calvador a beaucoup sailli en Irlande pour sa première année de monte avec pas moins de cinquante prétendantes. Il n’a donc pas beaucoup d’expérience dans le sport et n’est pas habitué à la vitesse. C’est un cheval talentueux alors j’ai décidé de l’emmener ici et je suis très heureux de notre performance. Je pense qu’il s’agit vraiment d’un cheval d’avenir. J’étais déjà quatrième dans les cinq ans où j’avais été très rapide mais je n’ai pas eu de chance sur le dernier obstacle alors cette fois, je me suis dit que le cheval avait vraiment sauté un premier tour fantastique mais qu'il avait si peu d’expérience que je ne voulais pas faire de bêtise. Il a vraiment sauté comme une super star et cela me rend très heureux. Nous étions proche d’une médaille mais c’est comme ça. », glisse Jason Foley.
Peu avant lui, l’étonnant Crowny Z (Crown Z), sous la selle de l’Allemande des écuries Ahlmann, Angelique Rüsen, avait, sans faire démonstration, montré une volonté de toujours rester sans-faute pour se glisser à la seconde place.
Une prestation qui a repoussé Arnaud Gaublomme un peu plus loin avec la très impressionnante Chica VV Z (Comme Il Faut). Cette dernière n’est autre qu’une fille de l’internationale Kerbie VV, elle-même sœur utérine de Tinka’s Hope, Chouchou of Colors, Egie of Colors, Calimero of Colors et tant d’autres issus de la souche d’Itot du Château, tout simplement.
« Cela fait deux ans que je la monte mais elle n’est pas sortie en concours à quatre et cinq ans. Nous l’avons uniquement sortie lors de concours d’entrainements. Nous avons pris notre temps et aujourd’hui, elle est simplement incroyable. Je pense vraiment que c’est un cheval pour un très beau futur. Je pense vraiment avoir déroulé un barrage parfait. Je n’aurais pas pu lui demander d’aller plus vite aujourd’hui, je suis très heureux comme cela », confie le jeune homme qui a réalisé une très belle journée.
En toute fin d’épreuve, Virginie Thonon s’est élancée avec Parequita VH (Jamal vd Heffinck). L’amazone a fait de son mieux sans prendre tous les risques et s’est offert un premier podium à Zangersheide à six centièmes de la seconde place !
« C’est la dernière fois que je montais la jument alors je suis vraiment contente de finir sur une bonne note avec un podium que je n’avais encore jamais réussi à atteindre. Malgré tout, je ne me suis mis aucune pression particulière. Je sais que c’est une très bonne jument qui est facile. J’ai un petit regret ici, je pense que j’aurais pu enlever une foulée entre le 1 et le 2 mais je n’ai pas osé car elle n’a pas une grande action. Je la laisse se déporter un petit peu trop devant le double et là, je pense qu’il y avait moyen de gagner une place et d’aller chercher l’argent mais je suis très contente de ce résultat. » glisse Virginie Thonon.
Après un titre lors du championnat de Belgique des 6 ans avec Quinta W, le marchand liégeois Fabien Schreiber s’est emparé du bronze avec Parequita VH : « j’ai repéré cette jument lors du premier cycle de la saison. Elle était montée par les frères Gaublomme qui avaient décidé de la vendre. J’ai eu un prix le lendemain soir, le mardi matin j’ai été l’essayer, la visite était faite le mercredi matin, elle était payée le mercredi midi et elle était chez moi le jour même car j’avais peur que quelqu’un d’autre ne la repère. Je pense que j’ai été le seul à la voir, ce qui est étonnant car je la trouvais vraiment très bonne. C’est la seule jument à avoir fait les six parcours du cycle sans faute. Sa seule barre de la saison, c’est lors de la seconde manche du championnat de Belgique. Il y a quinze jours, elle a été à Bonheiden où elle a de nouveau été classée tous les jours et je pense que c’est une des seules à ne pas avoir resauté une barre à la maison entre son dernier concours et ici. C’est vraiment une jument avec une qualité naturelle incroyable. Lorsque j’ai acheté la jument, je venais de me séparer de ma compagne et je n’avais pas encore de nouveau cavalier. Virginie Thonon m’a dépanné comme elle l’a déjà fait plusieurs reprises déjà en la montant au pied levé durant toute la saison, ce qui rend cette performance encore plus exceptionnelle. Nous avions convenu qu’elle garderait la jument jusqu’aux championnats du monde. Maintenant, mon cavalier va se mettre gentiment avec durant l’hiver. C’est une jument très demandée car elle est exceptionnelle mais mon objectif est vraiment de l’emmener le plus loin possible même si tout est toujours possible, nous ne sommes que des hommes. Je suis vraiment ravi, nous avons fait une saison formidable. »