Phénomène instigué par Paul Schockemöhle, Conthargos s’est éteint. À dix-neuf ans, l’étalon, vingt-sixième du dernier classement mondial des meilleurs pères de gagnant édité par la Fédération mondial de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH), est parti prématurément, a annoncé la station de monte de son éleveur et propriétaire. Bien qu’il n’ait eu qu’une très courte carrière sportive, celle-ci ayant définitivement pris fin à ses cinq ans, le fils de Converter I a réussi à séduire les éleveurs du monde entier. Il laisse derrière lui plusieurs produits intéressants.
Ses descendants sont déjà plus d’un millier dans toute l’Europe et sa semence l’une des plus prisées de l’élevage. À dix-neuf ans, l’étalon Conthargos s’est éteint. La station de monte Schockemöhle, du nom de celui qui a fait naître et créer un phénomène, l’a annoncé mercredi 18 janvier. “Nous sommes en deuil pour Conthargos. Nous avons dû dire au revoir à nos Conthargos beaucoup trop tôt. L'un des très grands héritiers a ainsi quitté la scène beaucoup trop tôt. Se souvenir des beaux moments et être reconnaissant pour les dix-huit ans avec lui. Merci Conthargos !”, peut-on lire en légende d’une vidéo du charismatique bai.
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Dès ses jeunes années, le fils de Contender I et Cajandra (Carthago), tous deux nés au Gestüt Lewitz de Paul Schockemöhle, sort du lot. Son naisseur et propriétaire, pourtant habitué à voir défiler sous ses yeux des centaines de jeunes chevaux chaque année, lui prédit un brillant avenir. Las. Blessé à trois ans, Conthargos ne connaîtra qu’une petite carrière sportive, définitivement avortée à cinq ans. Pourtant, cela lui suffit à se faire remarquer. Montrant réactivité, moyens et élasticité lors de ses rares sorties sur les barres, et présentant un modèle chic et bien fait, le bai conquiert progressivement la sphère de l’élevage. Si ses premières générations sont peu nombreuses, avec une jument née en 2007 et trois produits enregistrés pour l’année 2008 sur la base de données de Horsetelex, les choses s’emballent rapidement. Condarco, l’un de ses premiers descendants, a connu du succès sous selle bulgare, décrochant notamment la victoire dans le Grand Prix 5*-W de deuxième division d’Athènes, en juillet 2019. Parmi les autres générations, une vingtaine de produits ont côtoyé les parcours à 1,60m. Parmi les plus performants, citons Pia Contra (mère par Chacco-Blue), classée dans plusieurs Grands Prix 5* outre-Atlantique en 2022 avec le Mexicain Nicolas Pizarro, Celine (mère par Grandino), notamment deuxième d’un Grand Prix 3* en juillet dernier avec Karen Polle, Concona (mère par Con Air), sixième du Grand Prix 5* de Hambourg puis huitième de celui de Stockholm en 2019 et également vue à son avantage dans la Coupe des nations de Dublin quelques semaines plus tard (4+1) ou encore le démonstratif Conchento PS (mère par Chacco-Blue), formé par Maxime Harmegnies, monté un temps par Mandy Mendes Costa puis passé sous les selles de Luciana Diniz ou encore Grégory Wathelet, avec lequel il avait fait des débuts prometteurs au plus haut niveau avant de s'envoler pour les écuries de Rodrigo Mesquita Marinho, en début d’année.
Vingt et unième du classement des meilleurs pères de gagnants édités par la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport (WBFSH) en 2021, Conthargos pointe au vingt-sixième rang cette année. Issu d’une souche maternelle ayant donné plusieurs chevaux aperçus entre 1,40 et 1,60m, à l’image de ses frères et sœurs utérins Caya Blue (Chacco-Blue), Champion for one (Champion F.P), Afrika, son seul propre frère, Cristalla (Cristo) ou encore Chacjandra (Chacco-Blue), il était aussi très apprécié pour son intérêt commercial. Ses foals rencontrent, en effet, un certain succès aux ventes aux enchères. Et alors que le solde d’une saillie de l’Oldenbourg atteignait déjà plus de 2 500€, le tarif devrait encore grimper en raison de sa disparition. En France, le SIRE dénombre plus de cinq-cents produits de Conthargos et près du double de saillies.
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Photo à la Une : Conthargos. © Kiki Beelitz / Paul Schockemöhle