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Comment sont gérées la chaleur et l’humidité aux Jeux de Tokyo ?

Tokyo 2020 mardi 27 juillet 2021 Lea Tchilinguirian

Si la chaleur et l'humidité s’entremêlent au Japon, elles ont demandé une préparation maximale à chaque athlète avant leur départ. Alors que les épreuves olympiques de dressage ont débuté, le dernier lot de chevaux de saut d’obstacles est arrivé hier, au parc équestre de Baji Koen. Pour permettre à chacun d'optimiser ses performances dans le climat de la ville japonaise, des protocoles complets relatifs à la chaleur et à l'humidité ont été mis en place par la FEI et le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo.

À Tokyo, la capitale japonaise, le climat est tempéré, avec des hivers assez doux et ensoleillés, et des étés chauds, moites et pluvieux. La capitale japonaise a déjà accueilli les Jeux olympiques d'été en octobre 1964, qui n'ont pas tant impacté les athlètes par son humidité et sa chaleur. Cette année, le rendez-vous est à cheval sur juillet et août, les mois les plus chauds et humides alternants avec quelques pluies.

Depuis les Jeux olympiques d'Atlanta en 1996, La Fédération équestre internationale s'efforce de minimiser l'impact de la chaleur et de l'humidité sur les performances ainsi le travail effectué pour Tokyo 2020 s'inscrit dans la continuité. Des mesures contre la chaleur ont été mises en place notamment dans les écuries. De nombreuses installations de refroidissement ont été aménagées avec des tentes d'ombrage, des ventilateurs de brumisation froide, de la glace et de l’eau à volonté, des unités de refroidissement mobiles, etc. Ces protocoles spécifiques atténuent le climat pour l'entraînement - interdit entre 11 heures et 15 heures -, l'échauffement ainsi que les épreuves, d’ailleurs prévues tôt le matin et en soirée. Le travail des chevaux est surveillé à l'aide de caméras thermiques permettant mesurer avec précision la température corporelle à une distance de cinq à dix mètres, ce qui permet de surveiller les chevaux sans interférer avec les cavaliers. Cette méthode permet d'identifier les équidés qui présentent un risque de surchauffe et d'intervenir à temps, par exemple en le refroidissant rapidement.


Le Sea Forest Park est le deuxième site qui accueillera l'épreuve de cross dimanche prochain. Là-bas, la surveillance sera constante à l'aide de l'indice Wet Bulb Globe Température (WBGT), qui mesure le stress thermique en plein soleil, en tenant compte de la température, de l'humidité, de la vitesse du vent, de l'angle du soleil et de la couverture nuageuse (rayonnement solaire) toutes les quinze minutes pendant le cross. Pendant l’épreuve, il sera également possible d'arrêter un cheval et de sortir des unités de refroidissement mobiles pour fournir un refroidissement rapide - aussi disponibles pour les pistes de Baji Koen -. 

D’ailleurs, des gilets rafraîchissants sont également mis à disposition des cavaliers et le complétiste français Karim Laghouag en a fait le test à l'entraînement ! Ces derniers sont aussi utilisés par les verriers qui travaillent par des chaleurs éprouvantes.

« Nous sommes en contact permanent et direct avec le centre d'information météorologique, qui surveille en permanence les conditions météorologiques spécifiques aux deux sites équestres, nous fournissant des informations détaillées qui permettent à l'équipe sur place de prendre des décisions éclairées sur la nécessité éventuelle de retarder ou d'interrompre une compétition », a déclaré le directeur vétérinaire de la FEI, Göran Akerström. "S'il y a des prévisions de mauvais temps, nous recevons des mises à jour toutes les heures, et cela peut être plus fréquent si nécessaire."


Si toutes ces installations ont pu être mises en place pour le bien-être des chevaux et leur adaptation au climat japonais, c’est sans compter sur l’incroyable logement réservé aux équidés pour ces olympiades à Baji Koen. Ces écuries sont composées de 333 boxes (4x3 mètres) avec climatisation et habillées de tapis en caoutchouc. Des machines à laver et à sécher sont également mises à disposition pour les grooms.

Le directeur de l'écurie, Patrick Borg, est fier de l'hébergement fourni aux chevaux par les propriétaires du site de Baji Koen, la Japan Racing Association : "Nous pouvons comparer les écuries de Tokyo au Ritz de Paris. Ce sont des écuries cinq étoiles pour les chevaux. Nous essayons de faire le maximum pour eux."

Avec communiqué. Crédit photo : FEI / Christophe Taniere