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Clémence Faivre en spectacle !

Interviews dimanche 3 mars 2013
Longines Hong-Kong Masters CSI*****
Clémence Faivre, une star française ... Il n'y avait pas que des chevaux participants au CSI***** dans l'avion parti de Liège à Hong-Kong le week-end dernier, mais aussi les deux chevaux de spectacle de Clémence Faivre, Gotan et le poney Romeo. La dresseuse française installée en Andalousie se présente pour la première fois sur le continent asiatique après plusieurs années de collaborations lors du Gucci Paris Masters. Si Patrice Delaveau aura marqué de son emprunte ce premier Longines Hong-Kong Masters, les prestations de Clémence Faivre auront passionné le public.

Studforlife : Comment avez-vous débuté dans les chevaux ?

Clémence Faivre : « J'ai toujours aimé les chevaux mais c'est à l'âge de 13 ans que mon père m'a offert mon premier cheval. Je m'amusais vraiment avec lui mais je n'avais pas d'ambition particulière. En vérité, mes parents habitent près de Chantilly et je m'amusais à aller galoper sur les pistes de galop tout en sautant quelques barres. Ca a commencé comme ça mais j'ai toujours recherché le fait d'avoir une bonne relation avec mon cheval et d'en faire un ami. Ca m'a toujours obsédé. Néanmoins, ce n'est bien plus tard, vers 21 ans car je n'aurais jamais pensé en faire mon métier, que je suis revenue vers les chevaux. Ma mère me disait toujours que ce n'était pas un métier pour une femme, que c'était beaucoup de sacrifices et elle n'avait peut-être pas tort mais comme elle n'était pas passionnée, elle ne pouvait pas comprendre non plus. A 21 ans, j'ai décidé de contacter Mario Luraschi car je voulais être comédienne et je ne connaissais personne dans le milieu. Je me suis dit que ce serait bien de pouvoir faire de la figuration dans ses films. Je lui ai proposé de l'aider gratuitement sur ses spectacles et ses films au début. Un jour, une de ses palefrenières est partie et j'en ai profité. J'ai commencé tout en bas et j'y suis resté deux ans et demi, deux très belles années. J'y ai fait plein de choses. J'ai appris la voltige en ligne avec un excellent cascadeur Patrice Cossoneau, c'est ma première discipline, ensuite j'ai touché à tout : j'ai fait de la liberté de cinéma, du char romain pour Ben Hur au stade de France … c'était super enrichissant mais à un moment, j'ai eu l'impression de stagner et j'avais surtout envie d'aller beaucoup plus loin en dressage. Du coup, je suis partie en Andalousie. Tous les mercredis, j'allais à l'école de Jerez. J'écoutais les écuyers, les cours donnés aux élèves, la manière dont il approchait le piaffer, le passage, le pas espagnol, les cabrioles, les courbettes. Toutes les aires de haute école et de dressage classique … Pendant ce temps, je travaillais pour un maquignon avec qui j'avais fait un deal. J'étais venue avec un de mes chevaux et je travaillais ses chevaux en échange de quoi, j'étais logée, nourrie, blanchie et il nourrissait mon cheval. Je ne gagnais rien mais je n'avais pas le choix, quand on veut apprendre, il faut oser et quand on a déjà la chance d'avoir quelqu'un qui veut bien vous donner des cours, passer du temps avec vous et vous expliquer comment cela fonctionne… j'étais super heureuse. Je n'avais pas un sous mais j'ai adoré cette époque de bohème où j'ai appris tellement de choses. Ensuite, j'ai rencontré Francisco Bautista qui lui était plus un artiste autodidacte qui faisait aussi bien de la haute école, du dressage classique et de la doma vaquera … puis j'ai rencontré Gotan, mon cheval. J'ai vraiment eu la chance du débutant car il s'est avéré exceptionnel. On m'a demandé plusieurs fois pourquoi je ne le présentais pas, j'ai fini par mettre une video sur internet puis des organisateurs m'ont contacté et depuis, je n'ai pas arrêté. » SFL : Pourquoi être restée vivre en Andalousie ? C.F. : « Parce que ça correspond beaucoup plus à mon caractère. Je suis dix fois plus heureuse là-bas. C'est un pays beaucoup plus artistique, très flamenco puis il y a vraiment une qualité de vie entre le soleil et les températures. Je vivais en Picardie dans l'Oise chez mes parents à Gouvieux et six mois de l'année, vu que je n'avais pas de manège couvert, entre la boue, le gel et encore la boue … et en plus, avec le froid, on se force à sortir nos chevaux en se disant qu'il faut les sortir alors on les monte vite-fait mais ce n'est pas comme ça qu'on dresse un cheval. Quand on regarde sa montre, ce n'est pas possible. Je ne suis pas faite pour vivre dans les pays froid, la grisaille, c'est déprimant. Il y fait tellement beau qu'on a envie de se lever de bonne heure et de travailler ses chevaux. Je travaille de 7h du matin à 3 heures du matin avec évidemment une sieste l'après-midi comme tout le monde. On prend vite les bonnes habitudes. » SFL : Entre 13 ans et 21 ans, vous aviez juste votre cheval en pure amateur ? C.F. : «  Tout à fait. Il s'appelle Forrest et est aujourd'hui à la retraite. Je l'ai mis en voltige en ligne par la suite et je le travaillais en liberté, j'ai toujours travaillé en liberté sauf qu'à cette époque-là, je n'étais pas aussi technique mais je m'amusais beaucoup. Je n'ai par contre jamais été attirée par la compétition et je dois bien reconnaître qu'à l'époque, le dressage, j'avais horreur de ça. Je pense que cela vient simplement du fait que j'allais monter dans un club hippique et que le Selle Français que je montais avait déjà 5 heures de cours dans les membres, de ce fait il était mou, pas sensible, qui était passé dans toutes les mains donc qui n'avait plus de bouche, qui ne répond pas aux jambes … Je me souviens que faire une épaule en dedans, c'était un calvaire. C'est sûr que quand on monte avec ces chevaux-là, on ne peut pas sentir quand on a un bon feeling, un bon piaffé … il ne nous font pas vibrer, donc on ne s'y intéresse pas. Le jour où, pour la première fois, je suis monté sur un ibérique et qu'il s'est mis à piaffer, c'était magique et là, tout de suite, on se dit que c'est génial. J'ai toujours eu envie d'apprendre à dresser mes chevaux car les chevaux qui me faisaient rêver, ce sont des chevaux de haute école et un bon cheval de haute école vaut une fortune … et je me suis dit que je n'aurais jamais les moyens de m'en acheter un donc la solution était que je puisse les dresser moi-même. Je voulais tout savoir faire et tout apprendre. » Suite demain ...