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Cian O’Connor domine un quadruplé irlandais dans le Grand Prix Coupe du monde d’Ocala

Bentley de Sury
dimanche 16 février 2025 Mélina Massias (avec communiqué)

Cian O’Connor a trouvé en Bentley de Sury, quatorze ans, un partenaire de choix. Alors que le Selle Français n’avait encore jamais remporté de Grand Prix 5*, il a permis à son cavalier de renouer avec le succès, sept ans et demi après sa dernière victoire à ce niveau. Et l’Irlandais avait de quoi savourer, puisqu’il a devancé non pas un, ni deux, mais trois de ses coéquipiers !

Comme si leur victoire collective dans la première étape de l’année de la Ligue des nations Longines ne leur avait pas suffit, les Irlandais ont pris d’assaut les quatre premières places du Grand Prix Coupe du monde d’Ocala, samedi 15 février dans la nuit. Organisé pour la première fois dans l’immense complexe du World Equestrian Center, en lieu et place du charmant terrain en herbe et arboré de Live Oak, propriété de la famille de Chloe Reid, cette ultime étape de la ligue d’Amérique du Nord a souri à Cian O’Connor et Bentley de Sury. Pour l’actuel quatorzième mondial, marchand ultra-dynamique, cette victoire intervient huit ans après son dernier succès à ce niveau, acquis lors du CSIO 5* de Sopot, en 2017, aux côtés du formidable Good Luck.

Grâce au Selle Français Bentley de Sury, Cian O'Connor a été le meilleur des sept barragistes, parmi lesquels se trouvaient... cinq Irlandais ! © Shannon Brinkman / FEI

“Avec autant d’Irlandais au barrage, je savais qu’ils donneraient tout. En quelques sortes, cela m’a motivé à vraiment tenter ma chance !”, a réagi l’heureux lauréat. “Shane (Sweetnam, ndlr) a fait un parcours remarquable et je savais que Daniel (Coyle, ndlr) était encore à venir après moi. J’ai fait ce que je pensais Bentley capable de faire.” Cette victoire était d’ailleurs une première pour le couple fraîchement formé à l’automne dernier. Né chez Brigitte de Faverges, dans la Nièvre, Bentley de Sury est le fruit du croisement entre Sunday de Riverland et Quivive de Sury, une fille de Calvaro. La grand-mère de l’alezan, Verveine de Sury, s’est montrée excellente dans les années 90, notamment sous la selle d’Edouard Coupérie, décrochant au passage un ISO 169. Lancé en compétition par Nicolas de Faverges, puis passé le temps de cinq parcours sous la selle de Pierre Pichery, l’alezan a naturellement rejoint l’écurie Grand Veneur et retrouvé l’ancien cavalier de sa grand-mère. Le nouveau sélectionneur des Bleus a monté le Selle Français à six, sept et huit ans, avant de le confier à Kyle Timm qui l’a guidé sur ses premiers parcours à 1,60m. Bentley a ensuite défendu les couleurs de l’Espagne, aux côtés d’Eduardo Alvarez Aznar, jusqu’aux championnats d’Europe de Milan, en 2023. 

L'Irlandais a fait une bonne opération en faisant l'acquisition du hongre de quatorze ans en début d'année. © Shannon Brinkman / FEI

Le hongre et sa nouvelle propriétaire, la jeune Monégasque Anastasia Nielsen, ne sont pas parvenus à s’entendre aussi bien qu’espéré, offrant une opportunité en or à son coach, Cian O’Connor. “Anastasia trouvait Bentley un peu trop fort et m’a demandé de le monter quelque temps, ce que j’ai fait d’octobre à décembre. Puis j’ai décidé de l’acheter”, relate l’Irlandais, toujours prêt à saisir une bonne occasion. “Je trouvais qu’avoir un cheval aussi expérimenté que Bentley serait super pour moi. Cela permet de ne pas mettre trop de pression sur mes nouveaux et plus jeunes chevaux, et de leur donner le temps de progresser. Le plan fonctionne plutôt bien !” Force est, effectivement, de constater que l’entente entre l’alezan de quatorze printemps et son nouveau cavalier est très bonne, voire excellente.



L’Irlande, reine de la soirée

Arrivés au bout de leur barrage en 36’’62, Cian O’Connor et Bentley de Sury ont tout juste devancé Shane Sweetnam et son formidable CSF James Kann Cruz, perle de la famille Connolly. Le puissant fils de Kannan issu d’une lignée made in Irlande a accusé dix-neuf centièmes de retard et occupé le deuxième rang… comme il y a quinze jours, lors d’un Grand Prix 4* courru à Wellington.

CSF James Kann Cruz a signé deux nouveaux parcours parfaits pour s'adjuger la deuxième place. © Shannon Brinkman / FEI

Trois centièmes plus lent que Shane Sweetnam et son hongre de douze ans, Daniel Coyle a joué son va-tout mais s'est arrêté en troisième position sur son bien nommé Incredible. Il y a un an, le fils de Clinton, issu de l’excellent élevage de la famille Bosch, s’imposait sur la piste en herbe de Live Oak et remportait le Grand Prix Coupe du monde du CSI 4*-W.

Daniel Coyle et Incredible ont tout tenté mais se sont inclinés. © Shannon Brinkman / FEI

Lui aussi très rapide avec l’extraordinaire Tabasco de Toxandria, révélé aux yeux du grand public par la talentueuse Kendra Claricia Brinkop, Tom Wachmann a coupé la ligne d’arrivée en 37’’10, pour s’offrir la quatrième place. Un résultat qui a dû ravir Cian O’Connor, chaperon des frères Wachmann dans leur ascension vers le haut niveau.

Dans ce barrage à sept, l’île d'Émeraude était représentée par un autre cavalier : Darragh Kenny. Aux rênes d’Eddy Blue, qui lui avait permis de s’imposer dans l’étape de Londres sur la ligue d’Europe occidentale, l’Irlandais a terminé septième et assuré son ticket pour la finale de Bâle, tout comme Shane Sweetnam et Daniel Coyle. 

“Les Irlandais sont bons aux quatre coins du monde. Nous jouons contre plus fort que nous, compte tenu du fait que nous sommes une petite nation. Mais les Irlandais sont des hommes de chevaux, ils veulent gagner et nous nous motivons les uns les autres. Nous sommes tous en relation : nous travaillons ensemble, échangeons sur les parcours et nous réjouissons de la réussite des autres. Cette culture crée une dynamique au sein de laquelle tout le monde a envie de bien faire”, a analysé Cian O’Connor.



Nouvelle performance de premier ordre pour Nina Mallevaey

Peut-être l’une des Tricolores les plus en forme du moment, Nina Mallevaey a encore démontré l’étendue de son talent en s’emparant de la cinquième place au terme d’un double sans-faute. La jeune femme avait sellé pour l’occasion sa nouvelle ancienne complice : Nikka vd Bisschop. Trois ans et demi après avoir disputé son dernier Grand Prix ensemble, la paire féminine semble n’avoir rien perdu de son alchimie. Déjà cinquièmes à Samorin, toutes deux ont obtenu le même résultat… mais avec quinze centimètres de plus sur les obstacles franchis ! Entre sa fille d’Emerald van’t Ruytershof et Dynastie de Beaufour, Nina Mallevaey devrait assurément continuer à faire parler d’elle cette saison, en Grands Prix mais aussi en Coupes des nations. 

Sixièmes et dernières à avoir signé un double zéro, les attachantes Alise Oken et Gelvera ont obtenu un très bon classement, dans la droite lignée de leurs derniers résultats internationaux. Quatrième d’un Grand Prix 2* disputé sur cette même piste fin janvier, la paire féminine avait surtout terminé troisième du Grand Prix Coupe du monde de Williamsburg en septembre et du temps fort du CSI 4* de Chantilly Classic l’été dernier.

Avec un point de temps dépassé seulement, Kyle Timm, ancien cavalier de… Bentley de Sury, est huitième aux rênes d’un autre Selle Français : Candar Mail. Il devance Kent Farrington, cette fois écarté du barrage avec Myla, né Happy Hour, pour une faute. L’Américain reste toutefois le premier des dix-huit qualifiés pour la ligue nord-américaine, dont le classement général est désormais définitif.

Les résultats complets.
Le classement général complet de la ligue d’Amérique du Nord.

Photo à la Une : Cian O’Connor et Bentley de Sury se sont bien trouvés. © Shannon Brinkman / FEI

Les épreuves du CSI 5*-W d'Ocala sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.