Le mercato se poursuit en cette fin d’année. Tandis que Julien Epaillard enrichit son piquet de deux nouvelles recrues fort intéressantes, tant sportivement que génétiquement parlant, Christian Kukuk, lui, prend les rênes d’un hongre particulièrement compétitif, et ce jusqu’au plus haut niveau, que montait jusqu’alors son compatriote Richard Vogel.
Sous la selle de Richard Vogel, Cepano Baloubet, dix ans seulement, a accumulé les victoires sur les plus belles pistes du monde, et ce jusqu'au niveau 5*. Au total, l’Allemand et son félin alezan ont acquis quinze succès internationaux depuis le début de leur association, en janvier 2023. Cette parenthèse se referme désormais, quatre mois après leur dernière apparition internationale, intervenue en août 2024, lors du CSI 5* de Londres, dans le cadre du Longines Global Champions Tour. Lauréat de son premier Grand Prix 5* en avril 2023 à Wellington, résultat suivi par deux autres premières places au même niveau au Mexique, le fils de Chaman continuera de défendre les couleurs de l'Allemagne, mais sous une autre selle que celle de Richard Vogel ! Le DSP rejoindra les écuries dans lesquelles son illustre géniteur a connu certaines de ses plus belles heures sportives et intégrera le piquet d’un certain Christian Kukuk, le champion olympique 2024, comme l’a annoncé le média germanique spring-reiter.de.
Après s'être récemment séparé de sa toute bonne Nice van’t Zorgvliet, au profit de la Suissesse Nadja Peter Steiner, le disciple de Ludger Beerbaum a trouvé une recrue de choix pour épauler ses stars Checker 47, Just Be Gentle et Mumbai van de Moerhoeve. Son nouveau complice, qu’il prendra le temps de découvrir, ce dernier ayant connu une longue pause sans compétition ces derniers mois, appartient en effet à sa compagne, Veronica Tracy. Jusqu’alors associée à Richard Vogel à travers plusieurs montures, dont l’excellent et styliste Cydello, l'amazone a choisi de donner une nouvelle direction à la carrière de Cepano Baloubet.
“Cepano revient d'une pause et nous commençons tout juste à nous connaître. Nous aimerions lui donner du temps”, a confié Christian Kukuk, engagé à domicile dans le CSI 1* de Riesenbeck ce week-end avec son nouveau complice, à Spring Reiter.
Richard Vogel, lui, peut toujours compter sur son phénomène United Touch S pour briller au plus haut niveau, tandis que Crack, Cloudio ou encore Levi Noeser, propriété de Mario Piasecki et Patrick Mielnik, anciens propriétaires de Quirex, le phœnix de Michael Duffy, poursuivent leur progression. L’Allemand, qui défendra son titre dans le Grand Prix Rolex du CHI de Genève dans dix jours, perd une nouvelle monture, après avoir vu Caracho ou encore Looping Luna quitter son système pour rejoindre celui de Steve Guerdat.
Deux nouvelles montures de choix pour Julien Epaillard
Avec le départ de Dubaï du Cèdre, son exceptionnelle partenaire des derniers Jeux olympiques, des championnats d’Europe de Milan et de la finale de la Coupe du monde de Riyad, Julien Épaillard avait besoin de reconstruire un piquet solide autour de son produit maison, l’excellent Donatello d’Auge, qui s’est déjà imposé à plusieurs reprises au plus haut niveau. Malgré ses cinq places perdues au dernier classement mondial Longines des cavaliers, le Normand ne perd pas le cap. À Oliva, le meilleur cavalier français du monde découvre deux nouvelles pépites en compétition : Secret Love NML et Jappeloup, comme l'a relevé GRANDPRIX.info.
La première a connu une ascension exceptionnelle ces derniers mois avec Ludovic Gaudin, après avoir ravi son propriétaire et premier fan, Quentin Memin, dans le sport mais aussi à l’élevage. Fille de Strangerlove Ennemmel, l’agile alezane est une sœur utérine du jeune retraité E2K*Abricot Ennemmelle, très compétitif partenaire de Marc Dilasser, justement surnommé "petit lion" pour son tempérament de battant et classé jusqu'à 1,55m, en CSI 5*-W et Grands Prix 3*, et Butterfly Ennemmel, classée jusqu’en Grand Prix 5* avec le Sud-Africain Oliver Lazarus. En plus d’avoir donné de précieux produits à l’élevage de Goutte Noire, par transfert d’embryon, la belle brille aussi sportivement et a, pour l’heure, évolué avec brio jusqu’à 1,55m. Début septembre, la représentante du stud-book Zangersheide s’est même imposée dans le Grand Prix du Grand National de Mâcon-Chaintré avec Ludovic Gaudin, juste avant de prendre le départ de son premier Grand Prix 4*, fin octobre à Saint-Lô. Pour ses débuts avec sa nouvelle monture, Julien Epaillard s’est frotté, en Espagne, à deux épreuves à 1,30 et 1,40m, fin novembre, avec une victoire à la clef dans la seconde. Selon les informations de la Fédération française d’équitation (FFE), le couple devrait se produire aux CSI 5*-W de Londres et Malines en fin d’année.
Cette semaine, Julien Epaillard concourt pour la première fois avec le bien nommé et bien né Jappeloup, un étalon KWPN de dix ans par Calvaro et une fille de Heartbreaker. Élevé par la famille Nijhof, l’alezan brûlé aurait dû être la relève d’Emily Moffitt, mais cette dernière ne l’a finalement pas monté sur la scène internationale. Passé sous les selles de Zoi Snels, Patrick Lemmen et Frederike Staack, Jappeloup a un temps évolué avec Lorenzo de Luca et Holly Smith, anciens pensionnaires des écuries Poden Farm, avant d’être acquis par Nadja Peter-Steiner fin 2023. Le duo s’est distingué jusqu’à 1,55m et a signé un sans-faute à 1,60m en cinq épreuves de ce niveau tentées. Julien Epaillard a entamé son association avec Jappeloup par un sans-faute, jeudi 5 décembre, lors d’un parcours à 1,40m à Oliva. Sur le dos de ce cheval néerlandais, le Normand retrouve un petit goût de France, la lignée maternelle du fils de Calvaro étant celle des étalons Uriel et Quidam de Revel.
Photo à la Une : Cepano Baloubet et Richard Vogel s’étaient particulièrement plu à Aix-la-Chapelle, en 2023 comme en 2024. © Dirk Caremans / Hippo Foto