CHIO**** Rotterdam:
9h30, le soleil essaie de percer timidement dans la brume, les tribunes sont désespérément vides et pourtant, c'est bien le Grand Prix de Rotterdam qui débute. Plus exactement sa première partie, les 25 premiers cavaliers de ce Grand Prix s'élancent alors que les 39 suivants devront attendre l'après midi.
Si l'ambiance n'est pas très présente, on se rend vite compte que le tracé n'est pas piqué des vers. On dut attendre le 7 ème concurrent pour voir enfin un parcours sans faute : il est Suisse, c'est Pius Schwizer accompagné d'Unique CH mais, car il y a un mais : ils sont pénalisés d'un petit point de temps dépassé. Un point pour deux centièmes de secondes, c'est dur !
Côté néerlandais, Marc Houtzager et l'étalon Opium VS fauteront rapidement sur le vertical n°4 culminant à 1m60 mais seront également sanctionnés d'un point de temps. L'italien Gianni Govoni avait opté pour Joyau d'Opal. Le fils de Diamant de Sémilly ne touchera pas une barre du parcours, mais planta un beau stop sur la rivière avant de retomber dedans lorsque l'italien lui expliqua sa profonde envie de passer la difficulté. Cette petite bêtise leur coûtera encore 5 points de temps, mais même si le score ne peut le laisser présager, cette prestation est de très bon augure pour la suite.La rivière, ce sera également la petite bavure de Plot Blue qui sera également pénalisé d'un point de temps. Encore l'eau pour Vincent Voorn qui ajoutera une faute la sortie du très difficile double de barrières placé juste après cette rivière. Son compatriote, Yves Houtackers fera chuter les deux éléments de ce terrible double sur la selle de Gran Corrado.
Côté français, cette première manche aura été positive … mais aurait pu l'être encore plus. Pierre Jarry avait ouvert la voie en étant le premier concurrent à se qualifier pour le barrage. On crut bien voir Stephan Lafouge s'en aller le rejoindre, mais pour assurer son chrono, le girondin accélèrera le train mais la foulée vient très longue sur le dernier oxer : Gabelou pédale des postérieurs : boum, 4 points !
Plus de chance pour Simon Delestre, malgré une grosse touchette sur l'entrée du double de barrières qui restera miraculeusement dans les encoches, il bouclera un magnifique tour sans pénalité. Le clan Français met enfin un peu d'ambiance dans ce Grand Prix désespérément calme.
L'américaine Christine Mc Rea rejoindra les frenchies au barrage après avoir bouclé un magnifique tour sur son fantastique Vegas métamorphosé par rapport au cheval que l'on avait pu découvrir l'année dernière.
Dernier à s'élancer avant la pause, Julien Epaillard a organisé son week-end en fonction de ce Grand Prix en s'octroyant toutefois la victoire dans la première grosse épreuve du week-end. Bien lui en prit puisqu' Icare du Manet répond tout à fait à l'attente en ne faisant tomber aucune barre, malheureusement, un morceau de fer laissera son emprunte sur la latte de la rivière : 4 points ! La relève française est néanmoins bien présente et l'on ne peut que féliciter Jean Maurice Bonneau qui aura une nouvelle fois réussi à sortir de jeunes cavaliers de l'ombre alors que la plupart des autres nations se contente des mêmes valeurs confirmées depuis de nombreuses années … même si elles sont moins bien armées à certains moments.Ca y est, la deuxième manche débute … sous la pluie et avant l'épreuve Delta, finalement repoussée à 16h. Ce n'est que le quatrième changement d'horaire du Grand Prix, tout va bien !
Eric van der Vleuten montra d'emblée la marche à suivre avec un parcours fantastique de Paloma. Il fut directement suivi par Royne Zetterman et Isaac mais c'était sans compter sur ce satané chronomètre qui affiche 7 petits centièmes de trop !
Piet Raymackers auraient bien aimé offrir aux spectateurs un deuxième batave au barrage, mais il leur offrira finalement un peu de spectacle lorsque Curtis sauta la rivière en se jetant sur la droite en entraînant la chute de son cavalier et une grosse frayeur pour le juge de la rivière.
Finalement, côté hollandais cela ressemblait bien plus à une banqueroute totale une semaine seulement avant le championnat national : Nairobi fauta sur la sortie de triple avant de démonter les trois derniers obstacles, Rascin R se contentera de deux fautes en fin de parcours, Berlin fautera sur l'entrée du double de barrières et le vertical 12, Up and Down van de Paddenbore 8 points également, Nouvelle : catastrophique ; Octavia abandon après avoir peiné et traversé les deux derniers éléments du triple. Finalement, c'est Léopold van Asten et Flèche Rouge, malgré une faute sur l'entrée des barrières qui feront une bonne opération marketing. Heureusement, Oki Doki s'est remis de sa très mauvaise coupe des Nations et signe le sans faute.
Côté allemand, Pia Luise Aufrecht et Abrisca emporteront les deux éléments du triple sur leur passage alors que Lars Nieberg avait opté pour son deuxième revenant, Adlantus As. Absent des terrains de concours depuis plus d'un an, le fils d'Argentinus livra une bonne prestation mais ne put éviter la faute à l'entrée du double de barrières. Son cavalier lui laissera finir le parcours librement provoquant la faute sur l'oxer 11, mais la prestation fut bien plus encourageante que celle de Lucie vendredi.
Seul double sans faute lors de la Coupe des Nations, Rolf Goran Bengston était presque en passe de rejoindre le barrage, mais une petite faute sur le 11 l'en privera, dommage !
Grande déception de la Coupe des Nations, Arko III a rectifié le tir en bouclant un somptueux parcours sans faute où il ne fut jamais mis en difficulté… malheureusement, sa petite promenade aura peut-être été un peu trop aérienne car le panneau d'affichage indique un point de temps dépassé pour … . 7 centièmes de seconde ! Que ce chronomètre est cruel !
Un barrage à sensation !
Ils sont onze à avoir décroché leur sésame pour le barrage et ce sont les deux cavaliers français qui ouvrent le bal. Pierre Jarry tout d'abord qui mit d'emblée le feu dans l'assistance avec quelques virages au frein à main et en reprenant le moins possible Haxelle Dampiere sur ce tracé offrant quelques options très sinueuses mais également de grandes galopades : 46''55.
Mais Simon Delestre, malgré une grosse touchette, reprit la tête à son aîné. On se dit alors que les Frenchies ont été très fort … mais très vite, l'américaine Christine Mc Rea abaisse le chrono du jeune français de 3 centièmes de seconde avec son étalon, Vegas.
Eric van der Vleuten est pris entre deux eaux : gagner et assurer un beau résultat mais finalement, il ne fera rien. Après avoir fait un très bon début de barrage, le batave reprit fortement sa jument … mais la foulée vient mal et ils traversent l'avant dernière difficulté.
Mozart des Hayettes est dans ses grands jours. Hystérique lors de son entrée en piste au premier tour où l'on pouvait se demander si Michael Whitaker allait réussir à l'emmener sur le premier obstacle, le protégé d'Yves Lauwers a ensuite fait une véritable démonstration se promenant tout au long du parcours en assénant juste un bon coup de tête à Michael Whitaker … obligé de vérifier s'il avait encore toutes ses dents à la sortie du tour ! Pour le barrage, la fusée du sBs répondit à toutes les sollicitations, mais le cavalier britannique n'osera pas prendre tous les risques sur la dernière ligne droite. Malgré un beau coup de cul, ils ont mis une demi seconde à la concurrence : grandiose !
Albert Zoer a trusté les victoires en Grand Prix en début de saison, mais là, ça va vraiment trop vite et Oki Doki ne pourra éviter la faute en début d'épreuve.
Jos Lansink sait que le tracé peut lui convenir. Il utilise à merveille le dressage et la grande galopade de son étalon pour prendre la première place provisoire en 45''00 pile !
Franke Sloothaak essaiera bien de faire quelque chose, mais Legurio semble continuellement désuni et finira par mettre par terre les deux dernières barres.
Maria Gretzer n'aurait quant à elle pas gagné le Grand Prix, son étalon Spender S n'est en aucun cas assez rapide, mais malheureusement, il heurtera en plus l'avant dernier obstacle.
L'atmosphère se calme un peu, mais il reste deux cavaliers où plutôt l'extra terrestre et l'un des cavaliers les plus rapide au monde : Marcus Ehning et Bernardo Alves !
On ne peut déjà plus énumérer ses victoires cette année, mais le rouquin a fait tomber vendredi sa première barre en Coupe des Nations depuis le début de la saison : il doit réagir ! Gitania tourne dans tous les sens, au millimètre près, sur place si il le faut … galope, revient … . Ce que fait Ehning est énorme. On a beau le regarder, analyser … il met une seconde et demi à Lansink, c'est remarquable, c'est incroyable, c'est Ehning, tout simplement !
Bernardo Alves sait qu'il peut faire quelque chose, il a été le seul cavalier à être plus rapide qu'Ehning à Aix la Chapelle … mais au prix d'une faute ! Ici, Canturo est en forme et le brésilien a la rage … mais sur la dernière longue ligne droite, il reprend légèrement : c'est raté : 44''35, deuxième place !Côté français, on restait béa devant l'exploit des ténors de la disciplines : « Si on fait un barrage comme celui qu'on a fait chez nous, on gagne avec dix secondes d'avance et les gens nous prendraient pour des fous » lâchera Simon Delestre. Pierre Jarry analysant un peu plus la situation ne peut admettre qu'une chose : « Si on était passés plus tard, on aurait peut-être gagné quelques dixièmes, mais pas plus. On a vraiment fait tout ce qu'on pouvait et je ne vois pas où je pouvais gagner du temps. Nos chevaux n'ont pas une galopade assez grande, ce barrage était incroyable ».