La vie d'un cheval est composée de nombreux chapitres, chacun lié à différentes personnes. La carrière de Checker 47 (Comme il faut - Pamina x Come On) est le fruit de rencontres avec de véritables passionnés. De la famille Humburg, qui l’a fait naître, et l’a élevé jusqu’à ses six mois, à son titre de champion olympique avec Christian Kukuk.
La première partie de cet article est à (re)lire ici.
Les cavaliers à l'époque d'Otto Becker
Pendant les années où Checker 47 a travaillé avec Otto Becker, plusieurs cavaliers ont contribué à sa formation. Lorsqu'il avait quatre ans, Wilma Hellström l'a accompagné dans certaines de ses premières compétitions. “Il était vraiment comme un grand chiot, rempli de qualités, avec un très grand galop. Il a toujours été un cheval très prometteur, mais il fallait que tout se mette en place pour gagner une médaille d'or olympique. Je suis très heureux pour le cheval et son équipe”
À l’âge de cinq ans, c’est sous la selle de Pashalis Ballas que Checker 47 continue la compétition. Une association que le cavalier n’a pas oubliée. “J'ai fait mes premiers concours avec Checker à 1,20 m et 1,30 m. Les sensations étaient toujours exceptionnelles. Il n’était pas très facile dans le dressage, mais, dès le début, il a montré qu’il pouvait très bien sauter en compétition. J'ai été très heureux de voir ce cheval gagner aux Jeux olympiques de Paris” relate-t-il.
Par la suite, Niels Kersten a eu le privilège de monter Checker 47 pendant une longue période, de ses six à ses neuf ans. “Checker pouvait sauter incroyablement bien. Le saut d'obstacles n'a jamais été un problème, mais son travail de dressage nécessitait plus d'attention. À un moment donné, tout a commencé à se mettre en place. À l'âge de six ans, je l'ai emmené dans des épreuves internationales réservées aux jeunes chevaux. Nous avons fait notre première épreuve ranking (comptant pour le classement mondial Longines) lorsqu'il avait sept ans, à Valkenswaard (Pays-Bas). Il a toujours réalisé de belles performances, sautant régulièrement sans commettre de faute. On pouvait vraiment sentir sa qualité.
J'étais encore très jeune lorsque je l'ai monté. J'avais 16 ans au début, et 19 ans lorsque j'ai cessé de travailler pour Otto (Becker). Juste avant de partir, j'ai sauté ma première épreuve à 1,55 m, et c'était avec Checker. J'ai toujours su qu'il était capable d'exceller dans n'importe quelle épreuve. C'est un sentiment particulier que de voir un cheval que l'on a aidé dans sa formation devenir champion olympique. Il n'y a pas beaucoup de chevaux qui y parviennent. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne se retrouve sous la selle d’un cavalier exceptionnel comme Christian Kukuk, qui pouvait vraiment mettre en valeur ses qualités. Checker est le meilleur cheval que j'ai monté dans ma vie. La partie la plus difficile du départ des écuries d'Otto Becker a été de dire au revoir à Checker. Le temps que j'ai passé avec lui était vraiment spécial.” se souvient-il.
Frederick Troschke a été le dernier cavalier à avoir concouru avec Checker 47 lors de son passage dans les écuries d'Otto Becker. “Son potentiel a été reconnu très tôt. Il avait une excellente attitude envers le sport, toujours désireux de faire les choses bien, et il était facile à manipuler. Il montrait souvent son enthousiasme avant un parcours en ruant dans l'arène. Checker a été formé avec soin, et introduit progressivement dans des compétitions plus importantes et internationales. J'ai suivi les épreuves de saut d'obstacles à Paris et j’étais très heureux pour Christian et Checker. Ils ont réalisé une performance exceptionnelle. Je suis très fier d'avoir participé à son ascension vers l'or olympique.” confie-t-il.
Ludger Beerbaum et Christian Kukuk
Depuis trois ans, Checker 47 concourt au niveau 5* sous la selle de l’Allemand Christian Kukuk. Ensemble, ils ont remporté plusieurs Grand Prix 5*, comme lors des étapes Global Champions Tour de Riyad (en octobre 2023) et Madrid (mai 2024), ou encore lors d'un CSI organisé à Wellington (mars 2024). Ils ont également terminé troisième des prestigieux Grand Prix de Bois-le-Duc (avril 2021), et de Genève (décembre 2023). Des succès rendus possibles par l’intermédiaire de Marcus Ehning, qui a suggéré à Ludger Beerbaum d’accueillir Checker 47 dans ses écuries. Le quadruple champion olympique a d’abord acheté la moitié du cheval, avant que Thomas Müller et Madeleine Winter-Schulze ne le rachètent en totalité.
Avec Checker 47, Christian Kukuk a participé à son premier CSI 3* à Opglabbeek, où il a réalisé un sans-faute dans le Grand Prix. Ils se sont ensuite envolés pour Riyad, où Checker a participé à son premier CSI 5*. Là aussi, le couple s’est classé dans le Grand Prix. Aligné par la suite dans le CSI 5* de Doha, le duo va rapidement s’établir au plus haut niveau, obtenant régulièrement de bons résultats. Ensemble, Christian Kukuk et Checker 47 ont également remporté un Grand Prix 3* à Oliva, avant de se classer régulièrement sur le circuit Longines Global Champions Tour.
Écarté des terrains de concours pendant huit mois en raison d’une blessure, Checker 47 va rapidement revenir au plus haut niveau. Il fait son retour à la compétition sous la selle de Ludger Beerbaum, avant de reprendre progressivement les épreuves à 1,50 m. Le Kaiser a d’ailleurs effectué le dernier parcours de sa carrière avec Checker 47, sur la piste d’Aix-la-Chapelle, durant l’été 2023. Christian Kukuk a repris le cheval dans la foulée, terminant immédiatement deuxième dans le Grand Prix des CSI 4* de Pinneberg et Münster. Profitant de la blessure du Mumbai, le cheval de tête de Christian Kukuk à l’époque, Checker 47 participe à la finale Coupe des nations de Barcelone en septembre 2023, signant son retour dans une compétition de niveau 5*, et s’inscrivant, depuis, comme le cheval de tête du cavalier. En remportant la médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris, cet été, Christian Kukuk et Checker 47 ont atteint ensemble les sommets du saut d’obstacles mondial.
Photo à la une : Checker 47 et Christian Kukuk après la finale individuelle de saut d'obstacles des Jeux olympiques de Paris, le 6 août 2024, à Versailles. © Scoopdyga