par Gustave Rihal
Ardent défenseur du cycle classique belge et chef de piste tant aux championnats de Belgique qu'aux championnats du monde de Lanaken, Eugène Mathy n'en est pas moins qu'une des personnes les plus influentes du monde équestres belge: Vice-président de la fédération Belge, Président du CSI**** de Liège, vice-président de l'association Best of Belgium (organisateur entre autres du championnat de belgique des 3 ans)...
Un homme actif, présent sur tous les fronts.
Studforlife : Monsieur Mathy, y a t'il pour vous une différence de construction d'un parcours de championnat de jeune chevaux selon le pays ?
Eugène Mathy : Au niveau des côtes ce sont à peu près les mêmes, ce qui est différent c'est qu'en Belgique on monte des parcours plus techniques, avec des contrats de foulées qui ne tombent pas toujours juste. En France les tracés sont plus coulant.
Studforlife : Le niveau des chevaux à âges égaux est-il différent ?
Eugène Mathy : Les chevaux en Belgique sont mieux dressés qu'en France, ici quand j'entends dire qu'il y a des cavaliers qui doivent monter vingt à vingt cinq chevaux par jours pour gagner leur vie je comprends tout de suite pourquoi les chevaux manquent de dressage. On ne peut pas travailler efficacement dans ces conditions là. Regardez jeudi après l'épreuve des sept ans (ndlr : deux sans faute seulement) les cavaliers sont venus se plaindre car ils trouvaient que le parcours était trop difficile alors que cette épreuve était du niveau de celle d'ouverture des championnats du monde des sept ans de Lanaken !
Studforlife : Après les graves déboires de l'équipe de France de CSO à Aix, nous avons beaucoup entendu parler du fait que les chevaux français manquent de force et sont trop fragiles pour le top niveau. Pensez vous vraiment que c'est le cas ? Que l'élevage français ne produit plus assez de chevaux de très haut niveau ?
Eugène Mathy : C'est certain que l'on a, par le passé, amené beaucoup de sang au studbook sf avec les PS ou les AA en délaissant un peu la force mais je ne crois pas pour autant qu'il y ai un manque cruel de chevaux de très haut niveau en France. Regardez dans la finale des sept ans les meilleurs chevaux sont de très bon niveau et ont de la force, mais ils ont aussi de très bons cavaliers. En Belgique les chevaux ne sont pas meilleurs mais surtout mieux dressés.
Studforlife : En tant que chef de piste comment pouvez vous aider à faire progresser l'ensemble des couples ?
Eugène Mathy : A ce niveau de la compétition il y a deux vitesses, on retrouve les vrais professionnels et des cavaliers plus amateurs mais il faut absolument que chacun fassent attention au dressage de leurs chevaux. Si les chefs de pistes montent des pistes plus difficiles, moins coulant où l'on utilise le dénivelé du terrain alors les cavaliers seront obligés de dresser leurs chevaux pour réussir, je pense qu'on doit les forcer à plus travailler le dressage de leurs chevaux.