Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Championnat de Belgique des 7 ans

Reportages dimanche 4 mai 2008

CSIO***** Lummen
Championnat de Belgique des 7 ans

La date du championnat de Belgique des 7 ans aura suivi le CSIO et on ne peut pas dire que cela aura rebuté les cavaliers à s'inscrire puisqu' avec 102 candidats lors de la première manche, le nombre d'engagés restait tout à fait constant par rapport aux autres années.

A la fin de la première épreuve, on ne trouvait déjà plus qu'une trentaine de sans faute alors qu'il ne seront déjà plus que 13 doubles sans faute après la seconde journée. Néanmoins, ce sont 41 couples qui prendront le départ de la première manche de la finale. Parmi eux, un certain Stefan Corten qui réussi à y qualifier ses 3 chevaux. Malheureusement, le cavalier de Zangersheide n'en aura plus aucun lors de la seconde manche après une petite faute de Calvados Z sur le dernier obstacle.

Ils ne seront plus que 16 à repartir pour la seconde manche mais il ne reste déjà plus que 7 triples sans fautes.

Après une faute le second jour, Koen Vereecke remportera cette finale avec l'étalon approuvé au BWP Basje avec le meilleur temps cumulé des deux manches même s'il ne pouvait plus prétendre au championnat. Pourtant cette performance lui permettra d'accrocher la sixième place finale car devant : il a eu du grabuge !

Très sagement, Tim van den Broeck , déjà pénalisé d'un point en première manche, rééditera sa tactique en seconde manche en sortant de nouveau avec un petit point mais surtout un sans faute de sa KWPN, Ulexa. Karel Cox sera le premier affichant toujours un beau 0 au compteur à s'élancer, mais son étalon Bufero van het Panishof se fera piéger en sortie de triple avant d'ajouter encore deux points de temps pour soigner la fin de son tour.

Johny Stevens aura retardé la sentence mais abdhula Z et sa technique si particulière auront fauté sur l'entrée de la dernière combinaison.

 

Cero s'est présenté comme l'une des attractions du week-end, mais le puissant Holsteiner appartenant à la princesse Haya de Jordanie se sera fait piéger en milieu de triple comme l'avait fait avant lui les étalons Contact vd Heffinck ou Thoran Z.

 

Seul sBs à avoir accéder à cette ultime manche alors que ces trois autres compagnons de route l'auront abandonnés pour la lutte finale à l'image de Roxette de l'Obstination qui faisait partie des 4 candidats pénalisés de quatre points contraint à regarder ce dernier opus. Il est néanmoins étonnant de voir que si le BWP comptait tout simplement la moitié des candidats, Zangersheide était représenté par deux chevaux, tout comme le KWPN alors que le Holstein en comptait trois … dont un admis au Z alors que le sBs ne pouvait compter qu'une seule cartouche !!!

Le petit Ramiro de Belle Vue, sacré champion de Belgique des 6 ans, était bien présent sur la piste Lummenoise et malgré une grosse hésitation en début de tour lors de la première manche, il bouclera un très beau tour sans encombre.

Il semblait bien parti pour récidiver et se présenter comme un candidat très sérieux pour le barrage mais c'était sans compter sur la rivière qui piégea également Niels Bruynseels et Bernardo vd Helle. « Je ne m'étais même pas rendu compte de cette faute mais lorsque j'ai vu « 4 points » sur le marquoir à la fin de mon tour, je savais que ça ne pouvait être que la rivière ! Ramiro n'en avait plus sauter depuis Gesves l'an dernier et n'en avait jamais sauter sur herbe de sa carrière. Je connaissais le problème et je le craignais d'autant plus que lors de la première qualificative il l'a très bien sauté… mais sans y porter une attention particulière. Je suis néanmoins très heureux de la manière dont Ramiro à sauter, prouvant une nouvelle fois son potentiel … même si c'est rageant de terminer si près du podium ! » expliquait Jérôme Guery.

Le tri sélectif orchestré par le chef de piste aura fait mouche puisque le podium va pouvoir se décider sur un barrage.

Véritable outsider face au multi médaillé français, Hervé Godignon, et l'un des plus prometteur cavalier de sa génération, Wilm Vermeir, Gaetan Decroix ne s'est pas laissé démonté. En selle sur son étalon agréé à l'AES et premier produit de son élevage, Belitys de la Demi Lune , il tentera sa chance coûte que coûte malgré quelques rébellions de son fils d' Indorado … mais c'est une nouvelle fois le sans faute : 45''15, temps de référence. Une énorme satisfaction pour ce jeune homme d'amener le premier produit de son élevage à ce niveau lui-même. « A 4 ans, nous nous sommes rendu compte qu'il avait du potentiel et nous avons travaillé le cheval sans viser la compétition. C'est seulement l'an dernier, lorsqu'il a commencé à se développer, que nous avons intégrer quelque peu la compétition dans son programme sans essayer d'aller jouer le chronomètre non plus. En fait pendant trois ans, nous avons travaillé le cheval sans essayer de l'exploiter. Actuellement, nous avons encore quelques petits problèmes de contrôle mais je pense que c'est aussi cela qui fait sa qualité car Belitys a son caractère et je ne veux pas lui casser. Je ne le contredis jamais, je compose avec lui et je pense que c'est grâce à cela qu'il continue à jouer sur ces parcours en prenant du plaisir à sauter. C'est aussi ma philosophie : toujours rester dans un jeu avec les chevaux. »

Le manager du haras de Wisbecq ne se voit néanmoins pas pour la cause comme un grand éleveur : « C'est avant tout la chance du débutant, ensuite, je pense que dans l'élevage, il reste aussi un grande part de la chance. On peut se donner les moyens de combiner les défauts et les qualités des parents ensemble : ce n'est pas pour ça que les bons gènes vont se croiser. Maintenant, sa propre s?ur est née il y a trois semaines : nous verrons si ce sera une crack ou un cheval tout à fait normal … nous faisons avant tout cela pour le plaisir. C'est d'ailleurs ce qui me permet également de pouvoir conserver un cheval comme Belitys car je ne suis pas cavalier professionnel à 100%. Mon activité principal reste la gestion des écuries, et aujourd'hui, les beaux concours auxquels je peux participer c'est en partie grâce à lui … alors avoir de l'argent sur un compte, mais ne plus profiter de ces moments de plaisir et de bonheur qui représentent mes moments de détente à côté de mon boulot, je pense que ça n'a pas de prix." Wilm Vermeir ne pourra malheureusement pas éviter une faute sur les champignons après quelques sursis de Blue Sky vd Olmenhoeve dans les parcours précédents. Avec son flegme habituel, le cavalier des écuries T&L se montrait néanmoins très heureux. « Mon cheval a bien sauté très bien les deux premiers jours et c'est vrai qu'il semblait un peu plus fatigué aujourd'hui… mais je pense vraiment que ce cheval est destiné à une très grande carrière sportive. Actuellement, je ne sais pas si ce sera avec moi. Il y a plusieurs possibilités envisagées, nous avions un accord avec le propriétaire pour que je le monte un an après nous verrons. »

Dernier à s'élancer, Hervé Godignon ne laissera pas passer sa chance de remporter son premier titre de champion de … Belgique ! Le français mènera l'étalon Bamiro vers la victoire en abaissant le temps de Gaetan Decroix de près de deux secondes.

Propriété des Stal de Brauwer, ce propre frère de l'étalon Aertbreaker (devenu Eurocommerce Edingurgh) est arrivé chez Hervé Godignon il y a moins de 5 mois. « J'ai acheté Bamiro lorsqu'il était poulain et nous l'avons revendu rapidement en France à Eric Levallois. A deux ans, il a néanmoins bien voulu me le revendre car j'aimais beaucoup le cheval et nous l'avons ensuite présenté à Zangersheide à 3 ans. Bamiro a ensuite débuté sa carrière avec Pedro Nolasco avant de rejoindre les écuries de Fabienne Lange. Mais suite à sa blessure, nous avons dû nous résoudre à trouver un autre cavalier et les circonstances ont fait que nous avons demandé à Hervé Godignon de monter notre étalon. Je pense qu'aujourd'hui, si l'on veut des résultats, il faut mettre tous les atouts de notre côté comme le montre cette finale qui réuni tout le gratin belge. Je tiens à remercier Fabienne Lange car elle a effectué un gros travail de dressage du cheval et sans elle nous n'aurions jamais pu aller frapper à la porte d'Hervé Godignon comme nous l'avons fait. »

Reconverti dans la préparation des jeunes chevaux depuis sa décision de confier Obélix à Otto Becker (avant qu'il ne soit vendu), le cavalier français rayonnait à l'issue de la remise des prix. Certes il était venu à Lummen pour participer à ce championnat, mais en attendait il vraiment autant ? « J'ai seulement commencé à monter Bamiro lors de la tournée portugaise. Je ne pensais pas être en mesure de remporter ce championnat car ce cheval est en pleine phase de progression et il saute encore mieux aujourd'hui qu'il ne sautait il y a trois semaines à Hardelot. Je pense d'ailleurs que cette disponibilité à apprendre représente sa plus grande qualité. Il a un caractère absolument fantastique : très énergique, il est néanmoins très facile à contrôler avec une envie incroyable de faire « sans faute ». 

Par rapport à ce que l'on m'avait dit, j'ai trouvé les cotes très raisonnables mais je pense qu'ils ont surtout tenu compte du fait que la date soit avancée. Je pense également que les parcours ont été bien équilibrés pour terminer avec un barrage à trois. C'était un bel écrémage. »

Un écrémage qui aura permis à Hervé Godignon d'écouter sa première brabançonne en l'honneur de sa victoire. « Honnêtement, je ne m'en suis même pas rendu compte… J'ai entendu de la musique … je ne comprenais pas pourquoi ce n'était pas la marseillaise… mais j'étais sur mon petit nuage. »

Après ce sacre, va-t-on assister à un doubler championnat de Belgique, championnat de France ? « Peut-être … et championnat du monde ?! Ce serait amusant champion de Belgique et de France avec le même cheval… . Je retiens ! »

Grand débat du week-end et de tout ce début de saison : la date de ces championnats de Belgique de 7 ans ! Difficile évidemment pour le champion français de se prononcer. « Je n'ai pas tous les éléments en ma possession pour juger de la date de ce championnat, mais il est clair que la date est un peu tôt dans la saison pour un championnat qui représente normalement une finalité en soi. Cela dit, à 7 ans, ce sont des chevaux qui ont déjà de l'expérience, cela aurait été différents pour des chevaux de 5 ou 6 ans. »

Grand habitué des championnats de jeunes chevaux, Wilm Vermeir est quant à lui bien mieux placé pour analyser cette situation. « Je pense que c'est un bon compromis. Cet endroit est magnifique et énormément de monde s'intéresse ici au championnat et au final quel est l'intérêt de faire un championnat si personne ne vient le voir ? Pour le reste, j'ai trouvé de très beau parcours les trois jours qui n'étaient pas trop haut avec un temps court mais pas trop court. Tout était vraiment bien et je pense que personne ne peut dire, malgré le fait que ce soit en début de saison, que c'était trop dur ou trop haut. Maintenant, il faut bien reconnaître que mon cheval, Blue Sky, a tourné durant toute la saison hivernale alors que j'ai également monté mon autre cheval, Bieke van de Elshoeve, durant l'hiver car c'était un nouveau cheval alors que ma bonne jument, Ballade van het Indihof, n'a pas tourné du tout de l'hiver et n'était pas encore prête à ce stade de la compétition. »

Même constat pour Gaetan Decroix : « Cela fait longtemps que nous connaissions la date de ce championnat alors après, c'est au cavalier de décider s'il en fait un objectif de sa saison ou si il le monte comme une épreuve classique. »