Quelle belle revanche ! Cédric Hurel et son attachant Fantasio Floreval, qu’il ne destinait initialement pas au haut niveau, ont décroché pour la première fois le titre de champions de France Pro Elite. Au terme de trois parcours, en deux jours de compétition, les deux complices ont été les meilleurs, et les seuls à ne pas renverser la moindre barre ! Impeccables lors de la finale, après avoir concédé une faute dans la Chasse, Simon Delestre et Alix Ragot ont complété le podium grâce à Kinmar Agalux, une jument de douze ans que le Lorrain présentait pour la toute première fois en compétition, et KS Carat, dont le potentiel semble se confirmer de sortie en sortie.
L’an dernier, la médaille d’or leur avait échappé après une “petite mésaventure” lors de l’ultime acte des championnats de France Pro Elite. Alors qu’ils étaient maîtres de leur destin il y a douze mois, et que le titre suprême leur avait échappé après un arrêt inopiné au milieu de la seconde manche de la finale, Cédric Hurel et Fantasio Floreval ont cette fois pris leur revanche. Auteur d’une bonne Chasse vendredi 26 avril, puis de deux parcours parfaits samedi 27, le couple a dû attendre que Pierre-Marie Friant et le Selle Français Originel Urdy d’Astrée commettent une faute lors de leur ultime passage. Peut-être se consoleront-ils à leur tour l’an prochain !
Le sourire de Cédric Hurel, en or grâce à Fantasio Floreval. © Mélina Massias
Habitués des belles pistes de compétition, Cédric Hurel et Fantasio Floreval avaient toutes leurs chances à Fontainebleau. Fort de leur expérience, les deux complices ont livré trois prestations de haut vol, jusqu’à décrocher le Graal. Pourtant, à l’origine, le fils du BWP Florian de la Vie aurait dû faire carrière avec l’épouse de Cédric Hurel, Barbara. Formé à quatre ans par le nouveau champion de France en titre, puis passé sous la selle de Florence Pater, celui qui est né chez Evelyne Patter a également disputé quelques parcours avec Corentin Gautier, Edouard Neyrolles et Mathieu Vinois. Puis, en 2019, Cédric Hurel décide de racheter son ancien complice, dans le but de le confier à son épouse pour évoluer sur des épreuves jusqu’à 1,30m. “Fantasio s’est dévoilé de plus en plus, jusqu’à atteindre le haut niveau. Il est très attachant, il donne toujours tout ce qu’il a dans son corps pour y arriver. Il est très respectueux, tellement qu’il a souvent peur de beaucoup de choses. Il est parfois un peu compliqué au paddock ; tout le monde le connaît et fait attention à lui. Il a beaucoup de caractère, mais aussi beaucoup de cœur et de volonté”, a déclaré le champion de France pour les trois-cent-soixante-cinq jours à venir, qui a également souligné l’importance de toujours écouter ses chevaux, avant de revenir plus en détails sur son état d’esprit ces derniers jours. “L’année dernière, nous étions bien partis avant de connaître une mésaventure. On peut dire que cette victoire est une revanche. J’ai pris ce championnat à cœur, avec l’envie de monter sur le podium et rectifier ce qui s’était mal passé. J’ai abordé la Chasse du premier jour comme une épreuve de vitesse et la finale comme un Grand Prix 4*. Dans ma tête, je n’ai pas pensé à ce qu’il s’est passé en 2023. Ce championnat de France est magnifique, tout le monde est là, entre les différents championnats plus le CSI 5* qui attire des cavaliers étrangers. Cela redonne des couleurs au Master Pro, ce fonctionnement est une bonne idée pour le redynamiser. Bravo à Sylvie Robert et à toute l’équipe de GL Events Equestrian Sport.”
Que d'émotions au paddock autour de Fantasio Floreval. © Mélina Massias
Impeccable de bout en bout, Fantasio Floreval est le seul cheval du championnat de France Pro Elite à n'avoir pas touché la moindre barre des trois parcours imaginés par Xavier Trouilhet. © Mélina Massias
Avec un point au total de son championnat, la paire a devancé Simon Delestre, qui montait la brillante Kinmar Agalux… pour la première fois en compétition ! Si le Lorrain a pris un pari des plus osés en engageant cette nouvelle monture, qui a vu le jour en Irlande, chez Gerrard Marron, il s’est avéré payant. Tous deux n’ont concédé qu’une faute, lors de la Chasse, puis aligné deux clear rounds. L’alezane par Aganix du Seigneur lui a été confiée par la Thaïlandaise Janakabhorn Karunayadhaj, grièvement blessée à Doha après une chute fatale à son autre jument, Maxwin*All Pleasure Hero, lors d’un CSI 3*. “Kinmar Agalux a beaucoup d’expérience et est qualifiée pour les Jeux olympiques pour la Thaïlande. Sa cavalière, qui s’est cassé la cheville, m’a demandé de maintenir sa jument en forme, dans l’éventualité où elle pourrait participer aux Jeux olympiques. Elle m’a donné toutes les indications pour la monter au mieux et même si je l’ai découverte en piste vendredi, il s’agit vraiment d’une jument exceptionnelle. Je pense qu’elle peut sauter n’importe quel parcours et il n’y a pas de contre-indication pour la suite !”, a commenté le médaillé d’argent de ce championnat Pro Elite.
Simon Delestre et Kinmar Agalux ont réalisé leur premier concours ensemble... et terminé deuxième du championnat de France Pro Elite ! © Mélina Massias
Grâce au troisième et dernier double sans-faute de la journée, le souriant Alix Ragot s’est hissé sur la dernière marche du podium, aux côtés de KS Carat, alias QH Sole Mio Santo Antonio, acquis au lendemain des ventes Fences organisées à Deauville l’an dernier. Le gris, enregistré au SWB et né chez Pernilla Sjöstrand et Jonas Jönsson, a confirmé tous les espoirs de son cavalier, à qui il est associé en compétition depuis septembre dernier seulement. “Mon cheval n’est pas dans mes écuries depuis très longtemps. Je mise beaucoup sur lui et notre résultat prouve qu’il a les moyens d’atteindre les objectifs que je me fixe cette année. J’aimerais participer à quelques CSI 5* et surtout prendre part à des Coupes des nations cette saison”, a déclaré le discret cavalier, ravi de ses prestations. Avant de rejoindre la bannière tricolore, le hongre de dix ans avait évolué avec plusieurs cavaliers, dont Yuri Mansur, jusqu’à 1,50m.
Médaillé de bronze, KS Carat confirme les espoirs placés en lui par son cavalier, Alix Ragot. © Mélina Massias
En tête avant d’aborder cet ultime acte de compétition, Harold Boisset a vu la victoire lui échapper après une faute en première manche sur sa fidèle et inoxydable T’Obetty du Domaine, dix-sept ans et toujours aussi fringante. Le Montpelliérain a terminé au pied du podium, juste devant Pierre-Marie Friant, qui a, lui aussi, cru à une victoire. Avec son fidèle Urdy d’Astrée, troisième du Grand Prix CSIO 5* de La Baule en 2022, le Tricolore a péché sur l’avant-dernier obstacle de l’ultime parcours de son championnat. Rageant, mais aussi encourageant, son alezan ayant pris de la distance avec la scène internationale entre août 2023 et février 2024 et semble de retour au meilleur de sa forme. En bronze en 2022, pour la grande première des championnats de France “nouvelle génération”, Philippe Leoni a encore failli monter sur le podium, après trois parcours de très haut niveau avec sa géniale Miss Marie v’t Winnenhof. Le couple a finalement terminé sixième, après une faute en première manche, juste devant Mathieu Billot et Lord de Muze ainsi que Clément Boulanger et Kipling van het Beetjen, huitièmes.
Photo à la Une : Fantasio Floreval et Cédric Hurel en route vers la médaille d’or ! © Mélina Massias