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Cassius Clay et Roger-Yves Bost mettent K.O leurs concurrents sur le ring de Fontainebleau

Roger-Yves Bost
dimanche 23 avril 2023 À Fontainebleau, Charlotte Denquin

Cet après-midi, en marge des championnats de France Pro, le Grand Parquet de Fontainebleau a connu son dernier temps fort de ce long week-end de sport : le Grand Prix 4*. Face à un plateau relevé et à l’issue d’un barrage très couru, Roger-Yves Bost et Cassius Clay VDV Z ont obtenu leur toute première victoire en Grand Prix. Celui qui est souvent surnommée la fusée -tout comme son compatriote Julien Épaillard- a joué de ses talents pour s’imposer dans cette épreuve “presque comme à la maison”. Révélation de ces derniers mois, la Suédoise Wilma Hellström a pris la deuxième place avec Quinti von Hof, devançant un autre Tricolore, Reynald Angot associé à Chrome d’Ivraie.       

“Elle fait du bien celle-là. C’est super pour le cheval” s’est exprimé Roger-Yves Bost après sa victoire. Et pour cause, voilà bientôt quatre ans que le champion olympique par équipes de Rio de Janeiro ne s’était pas imposé lors d’un Grand Prix, son dernier succès remontant à septembre 2019 lors du CSI 4* de Valence avec Sangria du Coty, depuis retraitée. Cet après-midi, le Barbizonnais, presque chez lui à Fontainebleau, ses écuries ne se trouvant qu’à quinze minutes du Grand Parquet, a enfin pu renouer avec ce pour quoi il fait ce métier depuis tant d’années : la victoire. Avec le surpuissant Cassius Clay VDV Z, il a été le plus rapide des quatorze barragistes, concluant en 35’’24. Une victoire à laquelle, lui-même, ne s’attendait pas, son complice n’étant pas réputé pour être le plus rapide. Mais avec un “Bosty” sur le dos, n’importe quel cheval pourrait se transformer en As de la vitesse. Comptant sur l’extrême respect de son gris, le Français a pu tourner et galoper comme il le voulait, sollicitant très franchement son gris à l’abord de l’ultime vertical. Blessé il y a un peu moins d’un an lors du CSIO 5* de Rotterdam, Cassius Clay, déjà sixième du Grand Prix du Saut Hermès en mars sous la verrière du Grand Palais Éphémère, semble définitivement de retour à son meilleur niveau. Et tout cela, pour le plus grand bonheur du public français venu nombreux et qui n’a pas manqué de donner de la voix pour féliciter comme il se doit son “Bosty national”.  



Heureux Cassius Clay VDV Z à la remise des prix après sa première victoire en Grand Prix. © Scoopdyga 



Mais si Roger-Yves Bost a pu triompher sous les rayons du soleil qui s’était enfin décidé à pointer le bout de son nez, le début de l’épreuve a été plus tumultueux entre vent, pluie et ciel assombri. Parti avec le dossard 4, Marc Dilasser en a d’ailleurs fait les frais. Avec son génial Arioto du Gevres, vainqueur de l’étape de la Coupe du monde Longines de Göteborg en février, le Français n’a pu terminer son parcours. D’abord, plusieurs obstacles ont été renversés par le vent, contraignant le cavalier à attendre que ces derniers soient reconstruits. Reprenant le galop pour s’élancer sur le triple numéro 9, ce sont cette fois les plantes qui se sont renversées, l’obligeant une nouvelle fois à s’arrêter. Commençant légèrement à s’agacer -et à juste titre-, ce dernier a fini par jeter l’éponge lorsque, s’élançant pour la troisième fois vers la combinaison, une personne sur la piste l’a gêné. Énervé, il a préféré lever la main après ces événements, raccompagné très chaleureusement par le public qui a salué et compris sa décision. Fort heureusement, la suite de l’épreuve s’est déroulée sans encombre entre bourrasques, averses et éclaircies.  

Au total, quatorze couples ont su déjouer tous les pièges élaborés par le chef de piste Français Grégory Bodo tandis que d’autres ont buté sur quelques difficultés. Le double 5 placé le long des barrières a notamment été renversé par Steve Guerdat et Con Calma ainsi que Pénélope Leprevost et le prometteur Bingo del Tondou. Le triple 9  a causé du tort à Mégane Moissonnier et le surpuissant Cordial, fautif sur les deux premiers éléments, ainsi qu’au nouveau champion de France Pro Élite Edward Levy, cette fois associé à Uno de Cerisy ou encore à John Whitaker et Equine America Unick du Francport, victorieux de la difficile épreuve à 1,50m vendredi.

Le parcours du Grand Prix, dessiné par Grégory Bodo. © Le Printemps des sports équestres



Finalement, ils ont donc été quatorze à s’élancer au barrage. Partie en ouvreuse, Wilma Hellström, véritable révélation suédoise ces derniers mois, a laissé croire que nul ne pourrait la rattraper. Avec Quinti von Hof, outre un virage un peu plus difficile précédent l’avant-dernier obstacle, elle a déroulé un très bon second parcours. Coupant les cellules du chronomètre en 36’’31, elle a ainsi pu mettre la pression sur ses concurrents. Peu après, René Lopez Lizarazo est parti avec un bon tempo mais loin d’être suffisant pour inquiéter l’amazone. Avec Kheros van’t Hoogeinde, il a finalement pris la sixième place avec le double sans-faute le moins rapide (38’’62). Rapide, lui, a l’habitude de l’être. Cet après-midi, bon nombre de spectateurs ont laissé entendre dans les tribunes que l’issue de l’épreuve était connue lorsque Julien Épaillard s’est qualifié pour le barrage. Pourtant, s’il a voulu honorer sa réputation d’homme le plus rapide du monde, le numéro deux du classement mondial Longines n’a pu dérouler un second tour aussi fluide qu’avec son Donatello d’Auge, qu’il connait bien. Avec Dubai du Cèdre, qu’il ne monte que depuis quelques mois, le Normand a très nettement emporté le vertical 3 -anciennement numéro 8- avant de fauter également sur le cinquième obstacle du parcours, le long des gradins. Finalement, la paire a pris la treizième place.     

Et si un très sérieux concurrent avait été écarté, il en restait pléthore d’autres à suivre. Nicolas Delmotte, d’abord, a parfaitement géré son Ilex VP. Et si le hongre n’a pa pu rivaliser avec la tête, il a finalement pu se classer quatrième (36’’84). Juste après, avec sa grise Bibici, Grégory Cottard a perdu toute chance de victoire dès le début en fautant sur le numéro et a terminé douzième. L’Irlandais Mark McAuley a fauté sur le cinquième élément avec Jasco vd Bisschop, dixième, juste devant Kendra Claricia Brinkop, fautive sur le numéro deux avec In Time. Son compatriote des écuries Stephex, l’Américain Michael Hughes, a, lui, renversé l’avant dernier effort avec Kashmir van d’Oude Pastory, neuvième.     

Malgré deux barres sur le deuxième et l’ultime effort, on notera la belle prestation d’Harold Boisset et la petite Malia du By, impressionnante face à ces obstacles parfois aussi grands qu’elle. Belle performance également du champion du monde par équipes de Vejer de la Frontera, Reynald Angot. Avec le puissant Chrome d’Ivraie, il s’est excellemment défait de toutes les difficultés. Grâce à son chronomètre de 36’’54, il a pu prendre la troisième place. Niels Bruynseels et Jose Maria Larocca ont occupé les cinq et septième rangs avec Delux van T & L et Finn Lente. Et finalement, Roger-Yves Bost étant passé par là, Wilma Hellström a dû se contenter de la deuxième place.     

Les résultats  

 Excellente troisième place de Reynald Angot et Chrome d'Ivraie cet après-midi. © Scoopdyga

Photo à la Une: Cassius Clay VDV Z et Roger-Yves Bost ont obtenu leur plus belle victoire cet après-midi à Fontainebleau. © Scoopdyga