Caroline Sablereau, une vie partagée entre le lait et les chevaux
Avant dernier volet de notre interview, dans les coulisses de la Laiterie de Montaigu et la vie de Caroline Sablereau.
Quand on voit l'usine, on se rend compte de la haute technologie que cela implique, c'est le lien par rapport aux cinq étoiles ?
« Oui, tout à fait. Ce qui nous a plus, c'est qu'il y a à la fois le côté terroir, le côté passion mais aussi le savoir-faire et le travail car on n'arrive pas au niveau cinq étoiles par hasard. Il y a ce côté horlogerie, c'est un peu comme de la Formule Un. On voit aujourd'hui beaucoup de personnes dans le monde se lancer dans la construction d'une tour de séchage pour faire du lait pour bébé mais vous pouvez construire la plus belle tour, si vous ne savez pas vous en servir, si vous ne savez pas la piloter ça ne va pas marcher. On retrouve ce parallèle avec l'équitation et le saut d'obstacles de haut niveau où vous pouvez avoir le meilleur cheval du monde, si vous ne savez pas comment le monter, si vous ne disposez pas de tous les paramètres, ça ne marchera pas ! Ça, ça nous plait. »
Quelle est l'influence de votre passion pour les chevaux et les poneys dans votre décision concernant les chevaux que vous présente Julien Epaillard ?
« Je dirais avant tout des coups de c?ur ! Cristallo, cela a été un véritable coup de c?ur dès la première année de notre partenariat avec Julien. C'est un cheval qui nous a tapé dans l'?il et ça ne s'explique pas toujours. Sheriff de la Nutria, nous avions déjà un peu plus de métier dans le domaine et nous pouvions donc plus sentir ce que l'on recherchait, grâce aux explications de Julien et à son avis. Néanmoins dans les deux cas, ce que cela nous apporte, c'est surtout de ne pas faire de plans sur la comète. Nous n'attendons rien de nos chevaux si ce n'est qu'on s'en occupe le mieux possible et que Julien les travaille le mieux possible. Nous y croyons et mettons beaucoup d'énergie là-dedans mais il n'y a aucune pression pour la cause et jusqu'à présent, cela ne marche pas trop mal. »
Le fait que Cristallo fasse partie du groupe JO/JEM, cela laisse-t-il quand même se profiler, à terme, l'objectif, de participer à un gros championnat ?
« Faire de beaux concours comme aujourd'hui, c'est déjà le plus important. Après, tout ce qui vient est du bonus. Nous voulons juste que Julien puisse continuer à évoluer au niveau cinq étoiles car pour nous, c'est une vitrine. En dessous, c'est déjà du très beau sport mais ce n'est pas assez important pour nos clients même si je ne dénigre pas du tout les concours nationaux. Après, le groupe JO-JEM en lui-même, je pense que c'est quelque chose de positif car cela donne une vraie base de chevaux français avec les véritables cracks que l'on retrouve dans les championnats mais il faut aussi garder à l'esprit que ces cracks, comme tous les autres chevaux, peuvent se blesser ou avoir un problème et je pense que c'est vraiment important d'avoir ce réservoir de chevaux-là, qui est en même temps une reconnaissance pour les propriétaires car, quoi qu'on en dise, cela coûte beaucoup d'argent, de temps etc… et c'est très agréable de voir que la fédération, à son niveau, propose de l'aide aux propriétaires, reconnait qu'il y a des chevaux qui travaillent bien, des couples intéressants, je trouve que c'est un plus. »
L'acquisition des chevaux du team LM a été bien accueillie au sein du conseil de famille ?
« Tout à fait ! Julien avait Cristallo avec un ami mais lorsque ce dernier a voulu vendre sa part, il m'a appelé en me demandant si cela nous intéressait. Cela faisait un an que nous étions partenaires et c'était un tout autre chemin… mais nous nous sommes dit qu'on y allait car on avait eu le coup de c?ur pour le cheval, cela faisait un an que l'on voyait comment cela se passait et c'était tout à fait raisonnable comme achat de moitié de cheval puis cette année, quand il y a eu des offres que Julien ne pouvait pas refuser sur le cheval, nous avons décidé de nous repositionner pour qu'il puisse le conserver. Julien adore son cheval, il l'a formé et l'a amené au niveau 5* mais il a une structure à faire tourner et il y a des offres difficiles à refuser. Nous, c'est une problématique que nous n'avons pas puisque nous n'achetons pas nos chevaux pour refaire du commerce derrière. Nos chevaux, lorsque nous les achetons, c'est pour suivre leur carrière et nous leur offrirons ensuite une retraite tranquille mais nous ne voulons pas refaire du commerce derrière. »
Si des concours vous contactent afin d'être sponsorisés, certains cavaliers aussi ?
« Au début oui. Nous avons eu beaucoup de cavaliers dans la région, souvent de niveau inférieur, qui se sont manifestés même s'ils ne s'étaient pas spécialement intéressés à nous avant d'ailleurs. On ne peut néanmoins pas être partout, ni suivre tout le monde donc je crois que c'est avant tout une affaire de personne. Nous nous sommes très bien trouvés avec Julien et Susana ainsi qu'à l'époque avec François qui, depuis, a arrêté avec la team. C'est important de rester avec peu de monde pour accompagner tout le monde comme il se doit. »