Caroline Sablereau, une vie partagée entre le lait et les chevaux
Troisième partie de notre interview de la semaine, avec la propriétaire des chevaux LM, Caroline Sablereau.
Par rapport à votre investissement au niveau des concours, les sollicitations doivent être de plus en plus importantes ? Comment gère-t-on cela ?
« Je pense que l'on peut dire que nous nous sommes fait notre petite idée du milieu. Ce que nous voulons, c'est le top niveau car nous faisons des produits de haute gamme et nous voulons inviter nos clients dans des concours du même niveau. Il faut donc que ce soit du cinq étoiles et que l'endroit nous plaise mais avant tout, il faut que nous ayons une très bonne relation avec les organisateurs. Nous ne voulons pas sponsoriser un évènement pour un évènement. Nous voulons qu'il y ait vraiment un relationnel. Après, il faut qu'il y ait plusieurs paramètres : nous voulons que les chevaux soient bien installés, que les grooms soient bien traité(e)s… nous sommes vraiment une équipe : il y a les cavaliers Julien et Susana au sein du team LM, les chevaux et les grooms. Si un concours nous sollicite mais que nous nous rendons compte que les chevaux sont mal logés ou que les grooms sont mal considéré(e)s, cela va peser dans la balance. Après, il faut que le relationnel se passe, que l'on voit ce que le concours propose au niveau des prestations, qu'il y ait un retour médiatique… c'est un ensemble de paramètres. » Caroline Sablereau & Julien Epaillard sur le plateau d'Equidia lors des Gucci Paris Masters, là où tout a commencé. Comment avez-vous choisi les concours avec qui vous travaillez et est-ce que cela évolue d'une année à l'autre ? C.S. : « Nous avons avant tout un très fort partenariat avec les Longines Masters d'abord parce que c'est là, à Paris, que tout a commencé. Ensuite, Hong-Kong et c'est quand même incroyable de se dire que l'on va partir sponsoriser un concours à l'autre bout de la planète mais tout s'est toujours très bien passé là-bas. Ensuite, nous avons le CSIO de La Baule qui est l'évènement local avec un historique très fort au niveau sportif.
Nous sommes également partenaires du Paris Eiffel Jumping, avec une relation humaine forte avec les s?oeurs Couperie d'autant plus qu'ils ont mis spécialement en avant la gastronomie, ce qui est en lien direct avec notre métier. Nous faisons des produits destinés aux professionnels de la gastronomie. Nous sommes également présents à Equita'Lyon qui est un magnifique concours indoor situé dans une région où nous avons une très grande clientèle. Dans nos critères de base, il faut que ce soit du grand sport et que nous ayons des clients dans cette région, après, c'est le relationnel qui fait que l'on y retourne … ou pas. »
La Laiterie de Montaigu est avant tout une entreprise familiale ?
« Oui, tout à fait. Je fais partie de la 4 ème génération et, cela fait probablement partie de la Vendée, mais nous sommes très proches des gens. Nous avons besoin de ce côté relationnel que ce soit avec nos salariés, nos partenaires ou nos clients. »
Les employés de la Laiterie de Montaigu ont également passé une soirée lors des Masters de Paris l'an dernier. Lorsqu'on voit la modernité des installations, les choses ont néanmoins beaucoup évolué en quatre générations ?
« C'est certain. Nous en sommes arrivés là à force de travail et d'innovation. Mon grand-père a pris le virage du lait infantile il y a 15 ans alors que personne n'y croyait. Aucun grand groupe laitier n'osait se lancer dans l'aventure alors que lui a dit qu'il fallait qu'on se spécialise dans nos produits comme nous n'avions pas une laiterie avec des capacités de production énorme, comme d'autres grands groupes. Durant quatre à cinq ans, ils n'ont produit aucun gramme de lait infantile mais ils ont fait des quantités de recherche impressionnantes, ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir des clients qui viennent du monde entier pour notre savoir-faire. »
Ce qui explique également que votre implication équestre n'est pas que française ?
« Tout à fait, nous sommes présents au niveau des Masters à Hong-Kong car, pour nous, le marché asiatique est un énorme marché et c'est vraiment l'exemple type où on allie le sponsoring à la passion qui nous fait vibrer et à notre activité première et c'est très intéressant. »
L'intérêt du public pour le Team LM, c'est un plus qui n'était pas spécialement attendu ?
« Oui, c'est un plus d'autant que la Laiterie de Montaigu ne vend pas de produits au grand public directement. Nous ne sommes pas dans de la vente directe, nous vendons à des professionnels qui après revendent au grand public. Nous n'avions donc pas d'intérêt à faire des spots télé ou quelque chose pour attirer le grand public mais aujourd'hui, on se rend compte que les gens dans le milieu du cheval commencent à bien nous identifier, et à savoir ce que nous faisons et c'est un plus. »
C'est triste de ne pas avoir cette relation directe avec le grand public ?
« Cela vient petit à petit. Nous avions par exemple lors du Jumping de Paris Eiffel un stand de glaces. Je pense que c'était le bon moment car les gens, dans le monde du cheval, ont désormais bien identifié Julien Epaillard à la Laiterie de Montaigu mais sont désormais friands de connaître les produits que nous produisons et de voir que nous ne faisons pas que du lait.
C'est un échange sympathique. Actuellement dans la production de lait infantile, nous produisons également pour d'autres marques mais tous les autres produits que nous fabriquons sont estampillés « Laiterie de Montaigu ». Nous distribuons ces produits autour de Nantes dans les supermarchés mais nous souhaitons néanmoins que cela reste à une petite échelle car ce n'est pas notre métier. Nous, c'est autre chose. »