Caroline Sablereau, une vie partagée entre le lait et les chevaux
Deuxième volet de notre rencontre avec Caroline Sablereau, directrice générale de la Laiterie de Montaigu.
Comment et quand est-ce que la relation avec le saut d'obstacles s'est faite de manière plus intense ?
« Comme toutes les disciplines, je l'ai toujours suivi de manière assez poussée en tant que passionnée mais il y a bientôt 4 ans, un de mes meilleurs copains est venu me trouver pour le sponsoriser en vue des Gucci Paris Masters, maintenant Longines Paris Masters. Il voulait qu'on le suive dans l'aventure car il souhaitait faire le CSI*. J'avais trouvé l'idée géniale mais, même si à l'époque j'étais responsable de la communication au sein de la laiterie, il fallait quand même qu'il y ait un intérêt pour l'entreprise. Caroline Sablereau avec le Pure Race Espagnol, Flamenco, venant du parc du Puy du Fou C'est là qu'il m'a expliqué le principe sur les gros cinq étoiles avec les tables VIP et tout ce qui s'en suivait. En tant que passionnée lambda, je n'avais pas conscience ou connaissance de ça. Nous en avons discuté avec le conseil de famille. Jusque-là, nous étions plutôt dans une optique « pour vivre heureux, vivons cachés » et là, nous nous sommes dit que ce serait peut-être l'occasion d'inviter des clients dans un truc un peu sympa et nous avons dit « banco ». Dans l'échange que nous avons eu avec les Masters, nous avions également la possibilité de faire entrer un cavalier de haut niveau dans le cinq étoiles puisqu'en fait, les trente meilleurs sont invités alors que les autres ont des pay-cards ou des arrangements de ce style. Du coup, François, mon ami, qui distribue également la marque Prestige avait dans sa clientèle Julien Epaillard et il m'a proposé de demander à Julien de porter nos couleurs durant cette édition du Gucci Paris Master, ce qu'il a accepté sans que nous l'ayons rencontré. Nous sommes donc tous partis aux Gucci Paris Master avec d'un côté François qui faisait le une étoile et Julien qui faisait le cinq étoiles. Nous avons tout de suite adhéré avec des yeux d'enfants en débarquant dans le très haut niveau. Cela a été une aventure très sympa et la mayonnaise a bien pris. En repartant, nous nous sommes dit que finalement en Vendrée, ils ont tous des bateaux et ils font tous dans la voile alors que nous, nous pouvions faire quelque chose de tout à fait différent. C'est comme cela que c'est parti. En fait, au sein de la société, ma mère est présidente alors que ma tante est directrice générale et ma grand-mère est présente au conseil de surveillance et tout le monde a décidé de faire quelque chose. Nous avons donc contacté Julien et François qui ont accepté de nous suivre. François nous connaissait depuis 15 ans et connaissait ce qu'était l'entreprise mais ce n'était pas le cas de Julien, que l'on connaissait à peine à l'époque. C'était un challenge également pour lui. Il est venu visiter l'entreprise et nous avons beaucoup discuté. Nous avons ensuite mis au point le partenariat qui sera en place depuis 4 ans en décembre prochain, cela passe vite. »
Dans la famille, d'autres personnes étaient-elles passionnées par les chevaux ?
« Pas du tout ! J'ai bien un arrière-grand-père qui avait des chevaux de trait et faisait du transport avec eux mais c'est tout. Ils ne savent pas bien d'où ça m'est venu. Eux, à l'origine, n'étaient pas du tout intéressés par les chevaux. Au début, notre volonté était simplement de faire plaisir aux clients en les invitant dans un bel endroit pour qu'ils mangent bien avec du beau spectacle pour les remercier puis aussi fédérer les salariés autour d'un projet sportif. Nous avons participé deux fois au Vendée Globe en association avec une autre laiterie et les salariés avaient adoré le fait de suivre un skipper. Ici, nous nous sommes dit que nous pourrions les fédérer autour du cheval et quatre ans après, nous sommes très contents car on a énormément de salariés qui suivent à fond la team, les compétitions, les chevaux … C'était les deux objectifs à la base. C'est très difficile de quantifier un retour de communication mais pour nous, la satisfaction de nos clients et de nos salariés sont une bonne manière de jauger nos investissements. Durant ces quatre années, nous avons évolué durant nos partenariats sur la manière dont est véhiculée l'image de l'entreprise. Ce qui nous a plu dans l'équitation, par rapport à une aventure comme le Vendée Globe, c'est que si un week-end se passe mal au niveau sportif, ce n'est pas grave car le week-end suivant, Julien est de nouveau sur les terrains de concours avec les chevaux ce qui nous donne beaucoup plus de chances d'être mis en avant alors que sur un Vendée Globe, si votre bateau casse au bout du second jour, certes vous faites un gros coup médiatique pendant une journée mais après le bateau est plié et vous pouvez dire au revoir à votre sponsoring. Cette idée de long terme avec quelque chose qui se construit nous plaisait bien. »
Quels sont désormais les objectifs ?
« Actuellement, nous avons acquis cette année la totalité de Cristallo A pour qu'il puisse le conserver alors que l'an dernier, nous avions acquis Sheriff de la Nutria. Aujourd'hui, ce n'est pas spécialement une volonté de Julien que nous en achetions plus. Lui, il veut avant tout conserver ses chevaux et voir ce que cela va donner par la suite. Il veut avant tout que cela se passe bien même si l'on sait tous que l'on prend toujours un risque lorsqu'on achète un cheval car qu'il soit le plus beau ou le meilleur, on ne sait jamais ce que cela va donner ensuite et Julien ne veut absolument pas que l'on soit déçu même s'il sait que l'on sait ce que sont les chevaux et que l'on ne fait jamais de plans sur la comète. Il est très prudent et nous aussi. Par contre, il sait que s'il a besoin : on est là. » La suite, c'est ici et demain !