Le poing levé, Bryan Balsiger a fait exploser toute sa joie après sa victoire dans l’étape inaugurale du circuit de la Coupe du monde Longines d’Europe occidentale édition 2022-2023. En selle sur Dubaï du Bois Pinchet, qui a endossé le rôle de cheval de tête cette saison, le jeune Suisse a largement dominé ce Grand Prix, signant le double sans-faute le plus rapide. Sur ses terres, et au terme d’un barrage porté par les encouragements du public, Victoria Gulliksen s’est octroyé une deuxième place au goût de victoire avec son fidèle Equine America*Papa Roach. Prudent, mais efficace au barrage, Eoin McMahon, cavalier des écuries Beerbaum, complète le trio de tête grâce à Chakra 3.
L’année de Bryan Balsiger n’a pas été des plus clémentes. Auteur de bonnes performances, sacré champion de Suisse, le jeune homme est toutefois passé à côté d’une sélection aux Mondiaux de Herning, et a vu sa géniale Twentytwo des Biches subir une grave blessure, en mars, qui a mis fin à sa carrière sportive. À Oslo, qui accueille la traditionnelle étape inaugurale du circuit de la Coupe du monde Longines en Europe occidentale, l’Helvète a savouré, dimanche 16 octobre, une victoire ô combien satisfaisante. En 2019, Bryan Balsiger avait déjà triomphé dans cette étape scandinave, grâce à son fidèle Clouzot de Lassus. Cette fois, c’est la bouillonnante Dubaï du Bois Pinchet qui a permis à son cavalier de mener le tour d’honneur.
Bryan Balsiger et Dubaï du Bois Pinchet au tour d'honneur.
“Je suis aux anges. Dubaï a effectué un travail incroyable, elle a tout donné aujourd’hui. Je veux juste la remercier, ainsi que mon équipe, mes propriétaires et mon père, qui est là”, a déclaré l’heureux lauréat, le sourire jusqu’aux oreilles, en sortie de piste. “Dubaï est rapide. J’ai juste essayé de faire de mon mieux. J’avais vu le parcours [du barrage] avant et nous avions établi un plan avec mon père, pour savoir où tourner et quels contrats de foulées faire. Dubaï a été incroyable. J’ai continué en avançant sur le dernier, j’ai vu ma foulée ; c’était ma journée !”
Le poing levé dans les airs, le jeune Bryan, vingt-cinq ans, n’a laissé aucune chance à ses concurrents. En signant deux parcours parfaits, le second terminé en 41”38, aucun des dix autres barragistes n’est parvenu à faire mieux. Ainsi, la deuxième place est revenue à la Norvégienne Victoria Gulliksen. Après avoir signé son tout premier clear round dans un temps fort du circuit indoor majeur, l’amazone a réitéré sa performance au barrage. Sur ses terres, la cavalière du génial Equine America*Papa Roach a vécu là l’un des plus beaux jours de sa jeune carrière. Portée par le public, Victoria a tout donné, jusqu’à la ligne finale. Si son chronomètre, 43”62, affiche plus de deux secondes de retard sur le héros du jour, il n’y a pas à rougir. Les deux complices, associés depuis début 2017, ont enregistré leur toute meilleure performance à ce niveau. De quoi confirmer leur montée en puissance ces derniers mois, après leur excellente neuvième place aux Européens Longines de Riesenbeck, en 2021, et leur sélection pour l’échéance de l’année, au Danemark, cet été.
Le barrage victorieux de Bryan Balsiger et Dubaï du Bois Pinchet. © FEI/Clipmyhorse.tv
[revivead zoneid=48][/revivead]
Troisième, Eoin McMahon a, lui aussi, signé une belle opération. Premier à trouver les clefs du parcours initial concocté en Norvège par Peter Lundström, Terje Olsen Nalum et Anders Hafskjold, l’Irlandais à la veste grise, symbole des écuries Beerbaum, a eu la difficile tâche d’ouvrir la finale au chronomètre. Sans prendre trop de risques, le pilote a conduit l’appliquée Chakra 9 vers un double zéro convaincant. La fille de Casall a enregistré son meilleur résultat dans un Grand Prix de ce niveau, tenant tête au Néerlandais Lars Kersten, juché sur le délicat mais terriblement attachant Emmerton, précédemment vus sous les selles de Steve Guerdat, Marlon Mòdolo Zanotelli, Kent Farrington, Darragh Kenny ou encore Kevin Jochems. Pour sa première Coupe du monde et sa première apparition en indoor avec cet expérimenté hongre de treize ans, le pilote de vingt-deux ans s’est offert une bonne quatrième place. Dernière à signer deux parcours parfait, Marie Valdar Longem s’est faufilée à la cinquième place en compagnie d’Echo de Virton.
Victoria Gulliksen et Papa Roach.
Dans ce premier grand événement indoor de la saison, plusieurs autres cartouches ont montré de belles choses. Impeccable sur un parcours initial abordable et qui n’a pas posé de problème à la majorité des trente-huit paires au départ - le pire score ayant été de douze points - Francesco Turturiello n’est pas parvenu à transformer l’essai au barrage. Qu’importe, l’émotion du Transalpin, qui a enlacé sa fort prometteuse Made In't Ruytershof en sortie de piste, a conquis le public. L’Autrichienne Alessandra Reich était aussi sur un nuage après son premier sans-faute en compagnie de Loyd. Onze et dixième, tous deux ont été devancés par deux Belges au classement : Grégory Wathelet, huitième sur le séduisant Clarity, et Gudrun Patteet, neuvième avec Sea Coast Guinness. Aux six et septième rangs, enfin, l’Allemagne a répondu présent. Rapide, mais auteur d’un demi-tour trop osé au barrage, Daniel Deusser n’a pas pu ajouter un nouveau Grand Prix à son palmarès avec Killer Queen VDM, après ceux décrochés à Calgary et New York ces dernières semaines. De son côté, Philipp Weishaupt, représentant lui aussi les écuries Beerbaum, ne devrait pas nourrir trop de regrets après sa faute au barrage. En effet, son partenaire du jour, Zineday, n’est âgé que de huit ans et était logiquement le plus jeune concurrent de cette épreuve !
Eoin McMahon et Chakra.
La plupart des cavaliers présents à Oslo se donneront rendez-vous la semaine prochaine, pour la deuxième étape de ce circuit hivernal historique, du côté d’Helsinki.
[revivead zoneid=48][/revivead]
Les résultats complets ici.
Le classement général du circuit de la Coupe du monde Longines ici.
Toutes les épreuves du CSI 5*-W d’Oslo sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.
Crédit photo : © FEI/Roland Thunholm. Photo à la Une : Explosion de joie pour Bryan Balsiger.
