Des journées divisées, une organisation millimétrée, un frère cavalier... Dans ce volet, découvrez le quotidien du jeune suisse Bryan Balsiger.
Les écuries d'Olivier de Coulon à St-Blaise.
Vous montez à la fois des chevaux à Saint-Blaise et à Corcelles. Comment se déroulent vos journées ?
Le matin, je vais chez Olivier de Coulon à Saint-Blaise monter entre 3 et 5 chevaux. Les autres chevaux sont sortis par les cavalières de l’écurie, en particulier par Mélusine, qui est aussi ma groom en concours. Elles s’occupent des chevaux tout au long de la journée et les travaillent très bien sur le plat, ce qui est un plus, car je suis souvent en concours et c’est important de pouvoir avoir pleine confiance dans les personnes qui travaillent à la maison. Il y a aussi Costel, qui gère les écuries. Comme c’est une écurie privée, il n’y a personne d’autre, je peux vraiment me concentrer sur le sport. C’est très agréable de pouvoir être uniquement focalisé sur les chevaux ou sur sa façon de monter. J’ai la chance d’avoir une excellente équipe qui entoure les chevaux, entre les vétérinaires Christian Struchen, également ostéopathe, et Alain Borioli, mais aussi le maréchal Yvain Bachmann, qui travaille avec Julien Houser, le maréchal de Steve Guerdat, tout comme le dentiste Sébastien Moine et le sellier Eric Guiberteau. L’après-midi, je reviens à Corcelles, au manège familial, je monte encore trois chevaux et je donne aussi quelques cours aux pensionnaires. Et s’il en a besoin, j’aide mon frère.
Votre frère Ken gère donc le manège ?
Ken a suivi un apprentissage d’agriculteur. Ensuite, il est parti un an pour monter chez Jane Richard Philips avant de revenir, il y a trois ans, au manège familial. On a toujours eu l’idée et l’envie de reprendre le manège. Depuis le début de l’année, on s’est associés à Mirco Morelli, un ami d’enfance qui a aussi commencé à monter chez nous, et on a ouvert notre école d’équitation mais c’est principalement Ken qui gère le centre équestre. Il s’occupe aussi des jeunes chevaux. Pour avoir un outil de travail optimal, on a agrandi le manège et construit des écuries supplémentaires. De mon côté, je me concentre pour l’instant sur le sport, mais je donne aussi quelques cours.
Les écuries familiales du Cudret.
Entre deux frères qui pratiquent le même sport, on pourrait imaginer une certaine rivalité, non ?
Non, pas entre Ken et moi. On a certes toujours eu envie de battre l’autre, mais dans un esprit de compétition positif. Il n’y a pas de rivalité. Je suis toujours content pour lui lorsqu’il obtient de bons résultats. J’ai aussi de la chance de savoir qu’il gère parfaitement bien les choses à la maison. Comme on a vraiment un bel outil de travail, c’est important d’avoir quelqu’un comme lui pour gérer tout ça.
Ken Balsiger et Héros du Roumaillard CH (par Hickstead et Cento).
Ken a fait parler de lui l’an passé lors des championnats du monde des Jeunes Chevaux à Lanaken…
Effectivement ! Il a de très bons jeunes chevaux, notamment Héros du Roumaillard, un demi-sang suisse de 8 ans par Hickstead et Cento, avec lequel il était 8edu championnat du monde des 7 ans à Lanaken. C’est quelque chose d’exceptionnel pour un produit de l’élevage helvétique. Cela lui a ouvert les portes du CHI de Genève en décembre dernier où nous avons couru ensemble le Défi de la relève, une épreuve sur le modèle d’une Coupe des nations où les meilleurs cavaliers du monde défient des jeunes cavaliers et une équipe composée de jeunes chevaux suisse. Ken et moi montions deux chevaux suisses et nous avons signé deux tours sans-faute. C’était incroyable de partager cela sur la plus belle piste indoor du monde. J’espère qu’il va pouvoir aussi faire des CSI 5* un jour (ndlr. Ken Balsiger et Héros étaient sixième du Grand Prix national de Crête, une 150-155 cm, le 8 juin, pour leur premier parcours à ce niveau), car c’est très bon cavalier et il le mérite.
Parlez-nous aussi des chevaux qui sont basés chez vous, à Corcelles…
Il y a évidemment Twentytwo des Biches (ndlr. Elle était deuxième de la finale Coupe du monde en 2017 à Omaha avec Romain Duguet et médaillée de bronze par équipe en 2017 lors des Championnats d’Europe à Göteborg) qui reprend le travail tranquillement après une blessure. Elle peut recommencer à franchir des cavalettis et je pense que dans un ou deux mois, elle pourra reprendre les concours. Il y a également les deux chevaux de Charles Froidevaux, Last Drink, qui a classé des Grands Prix nationaux, et Corino du Champ, un selle suisse de neuf ans que je monte depuis ses trois ans. J’espère pouvoir continuer de faire un bout de chemin avec lui. Je vais aussi pouvoir monter Urbanus Z (par Ugano Sitte et Voltaire), un six ans avec lequel Ken a pris part aux finales Cheval suisse à Chevenez l’an passé.
Nous nous retrouvons demain pour de dernier volet de notre rencontre avec le suisse.
Crédit photos : Clément Grandjean