L’actualité équestre ne prend pas de pause ! Plusieurs informations ont animé le microcosme du saut d’obstacles ces derniers jours. Le départ de Broadway de Mormoulin pour les Etats-Unis, la vente d’Iniesta V, les emplètes de Cian O’Connor, la retraite d’H5*Quintol, la blessure de Bryan Balsiger ou encore la prise de parole d’Eric Lamaze sont, entre autres, au menu de ce nouveau récap’.
Après des retrouvailles réussies en janvier dernier, les chemins de Broadway de Mormoulin et Edward Levy se séparent, cette fois définitivement. Sacré champion de France Pro Elite au printemps dernier, l’étalon, fils de Kannan et Riviera de Toscane, une descendante de For Pleasure et Fanny du Mûrier, mère, entre autres, des propres frères Jadis et Rahotep de Toscane, s’est envolé pour les Etats-Unis. “Merci mon champion, mon ami. Cette histoire a été incroyable. Tu feras toujours partie de la famille. Je souhaite le meilleur à ses nouveaux nouveaux propriétaires. Bon voyage Broadway”, a annoncé son cavalier sur les réseaux sociaux, mercredi 13 septembre.
Né chez Catherine Gonzenback et Ludovic Taugourdeau, en Eure-et-Loir, Broadway de Mormoulin a été initié à la compétition par Amandine et Quentin Marion à quatre ans, avant d’intégrer les écuries de Pénélope Leprevost l’année suivante. D’abord confié aux bons soins de Duarte Romao et Regis Bouguennec, formateurs reconnus, le bai brun a fait ses débuts avec la championne olympique fin 2017. Cette dernière l’a guidé jusqu’à 1,40m, en deux ans de partenariat. En août 2019, le Selle Français a rejoint Edward Levy pour la première fois. Ensemble, le couple a tout de suite trouvé un terrain d’entente et accroché de beaux accessits jusqu’au plus haut niveau. Deuxième de plusieurs Grands Prix 2*, mais aussi de celui de Longines Deauville Classic en 2021, Broadway a également arpenté plusieurs CSI 4 et 5*. Confié un temps aux Belges Jérôme Guéry et Thibault Philippaerts, l’étalon aux vingt-deux descendants avait retrouvé Edward Levy début 2023. Pour l’un de ses derniers concours ensemble, la paire avait obtenu une bonne sixième place dans l’épreuve reine du CSI 4* Chantilly Classic, mi-juillet. Stéphane Saunier, propriétaire de Broadway, n'avait jamais caché son objectif de commercialisation. L’attachant fils de Kannan a ainsi trouvé un point de chute de l’autre côté de l’Atlantique. Le nom de son futur cavalier n’a pas encore été révélé.
Iniesta V rejoint Hi There et les autres
Comme Atome des Etisses, Spacecake, Kriskras DV, Hi There et d’autres avant lui, Iniesta V entame un nouveau chapitre dans sa carrière pour défendre les couleurs saoudiennes. Le fils de Zambesi, âgé de dix ans, a, lui aussi, été acquis par la généreuse Fédération équestre d’Arabie Saoudite, mi-août. Ancienne monture du Lorrain Simon Delestre, le bai, vainqueur d’une épreuve de Vitesse à 1,45m au CHI 5* de Genève en décembre dernier et aligné au départ de ses deux premiers parcours à 1,60m lors des Grands Prix secondaires des CSI 5*-W de Bâle et Bordeaux en début d’année, évolue désormais aux rênes d’Abdulrahman Alrajhi, également cavalier du génial Babalou, ancien complice de David Will. Le couple a déjà disputé deux concours, aux CSI 2* de Lierre et 3* de Bonheiden. Lors de ce dernier, le hongre KWPN a obtenu deux deuxièmes places, à 1,40 et 1,45m. Pour rappel, la finale du circuit de la Coupe du monde Longines aura lieu, en 2024, en Arabie Saoudite.
Maurice Tebbel perd un grand espoir au profit de…
…Cian O’Conor ! Toujours à l’affût d’une belle opportunité, le marchand et cavalier irlandais a saisi celle d’acquérir Chacco’s Light des deux mains. Alors que l’étalon, né chez la famille Tebbel, aurait pu (re)propulser Maurice sur le devant de la scène, il n’en sera rien. Toujours monté par l’ancien pilote de Chacco’s Son et surtout Don Diarado à l’international, Chacco’s Light, fils de Chacco’s Son et Amelia (Light On), venait de faire ses débuts sous les couleurs de la Mannschaft. Lors du CSIO 5* de Bruxelles, le bai de tout juste neuf ans avait ainsi contribué à la victoire des siens, grâce notamment à un sans-faute en deuxième manche. Présent en Belgique ce week-end là, Cian O’Connor, qui a également ramené sous son aile Keep It Cool SHH, renommé dans la foulée Blackshaw, ne s’est pas trompé. En pleine ascension, sa nouvelle monture a fait sensation lors de ses premiers parcours à 1,60m, cet été. Quelques semaines après ces deux acquisitions, Cian O’Connor a également jeté son dévolu sur Maurice, qu’il a pu observer aux championnats d’Europe de Milan sous la selle du Turque Omer Karaevli. Le fils de Thunder van de Zuuthoeve et petit-fils d’Eros Platière de onze ans est un habitué du haut niveau. Cette saison, le plaisant bai, désormais propriété de Pat Crean selon les données de la Fédération équestre internationale (FEI), a disputé nombre d’étapes du Longines Global Champions Tour (LGCT), et s’est notamment classé cinquième du Grand Prix de celle de Madrid. Parmi les dernières arrivées à Karlswood, citons également Freeman Heureka, désormais appelé Ulysses. Le Zangersheide de sept ans par For Pleasure et Calgot Verdi (Verdi) appartient, toujours selon les données enregistrées auprès de la FEI, à Ronnoco Jump ULC, une entreprise dirigée par Cian O’Connor. L’alezan brûlé avait jusqu’alors réalisé l’intégralité de sa carrière internationale sous la selle de la Belge Mélanie Gelin, atteignant des épreuves à 1,45m, un an après avoir obtenu une quatorzième place lors de la finale des championnats du monde de Lanaken à six ans.
Bryan Balsiger sur la touche quelques semaines
Auteur d’un très bon début de championnat à Milan avec la bouillonnante Dubaï du Bois Pinchet, Bryan Balsiger, jeune pépite du clan suisse, devra observer une période de repos contrainte. “Malheureusement une pause forcée pour moi pendant quelques semaines à la suite d’une déchirure d’un tendon dans mon pied… mais je reviendrai plus fort. Je souhaite bonne chance à l’équipe de Suisse pour les finales des Coupes des nations de Varsovie et de Barcelone”, a réagi le champion Elite suisse 2022. Décidément, après la grave blessure de sa fidèle Twentytwo des Biches, l’année 2023 ne sourit pas franchement au cavalier de vingt-six ans.
H5 Quintol prend sa retraite
Dans un message empreint d’émotion, publié mardi 12 septembre sur les réseaux sociaux, Eduardo Pereira de Menezes a officialisé la retraite de son cher H5*Quintol, plus apparu sur un terrain de compétition international depuis mai 2022. “Aujourd’hui, mon battant Quintol, dix-huit ans et presque douze passés sous ma selle, prend sa retraite. Un cheval d’une loyauté incomparable. Il est très difficile de dire au revoir à un cheval qui mérite plus que lui une belle et paisible retraite. Il est celui qui m’a toujours aidé à réaliser nombre de mes rêves d’enfants, des rêves qui m’ont parfois paru, au début et au cours de ma carrière, si loin que je les pensais illusoires. Illusion ou non, c’est pour cela que j’ai décidé de devenir un cavalier professionnel. Parmi ces rêves, Quintol a rendu possible les suivants : les Jeux panaméricains de Toronto en 2015, Aix-la-Chapelle en 2017 et 2019, une victoire dans la Coupe des nations des Masters de Calgary en 2015, une participation au Grand Prix des Masters de Spruce Meadows en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2021, les Jeux olympiques dans mon pays, à Rio en 2016 - un moment que je n’oublierai jamais -, et plein d’autres moments, sans compter ses quatre-vingt-neuf parcours à 1,60m. Il va sincèrement me manquer, en piste et en dehors. Ce cheval nous a donné, à ma famille, moi et toute l’équipe H5 tout ce qu’il avait en lui. Il nous a offert la possibilité de concourir sur les événements les plus importants de la planète”, s’est ému le Brésilien. Après avoir effectué l’intégralité de sa carrière internationale sous la selle d’Eduardo Pereira de Menezes, le fils de Quintender et Finja, une descendante de Cento qui a produit de bons gagnants, va désormais écrire un nouveau chapitre de sa vie.
Daniel Bluman rend hommage à un ancien complice
L’ancien Colombien Daniel Bluman a annoncé une triste nouvelle sur ses réseaux sociaux, jeudi 14 septembre. Son premier grand cheval, Fatalis Fatum, s’est éteint, après avoir coulé une douce retraite à ses côtés. “Fatalis est le tout premier cheval avec lequel j’ai sauté un Grand Prix international, le premier avec qui j’ai pris part à une Coupe des nations, à mon premier CSI 5* et le premier avec lequel j’ai remporté un Grand Prix. Il était un super partenaire. Il est décédé paisiblement dans notre propriété à North Salem, aujourd’hui, à l’âge de vingt-huit ans. Je me souviendrais toujours de lui et lui serai à jamais reconnaissant pour les incroyables souvenirs que nous avons partagés. Merci Fafa”, a sobrement salué le représentant d’Israël, partageant quelques photos des longues années partagées auprès de ce fils de For Pleasure et Estrella (Espri), une propre sœur du cheval de Grand Prix Esprit de Valdemar, quinzième des Jeux olympiques de Sydney en 2000, dix-neuvième de ceux d’Athènes, quatre ans plus tard, et médaillé de bronze avec le Danemark aux Européens de Verden en 2001.
Emanuele Camilli retrouve Chacco’s Girlstar en compétition
Alors que Chacco’s Girlstar, onze ans, a disputé son premier grand championnat lors des Européens de Milan, début septembre, sous la selle du Hongrois Péter Szuhai, la belle est engagée en concours ce week-end avec… Emanuele Camilli ! L’Italien, beau-fils de Paul Schockemöhle, connaît bien l’alezane par Chacco-Blue. En effet, avant qu’elle ne défende les couleurs de la Hongrie, d’abord avec Balázs Krucsó pendant quelques mois, puis aux côtés de Péter Szuhai depuis décembre 2022, la petite-fille de Sandro Boy avait fait ses débuts internationaux avec l’Italien, excellent formateur de jeunes chevaux. Pour l’heure, aucune précision sur la suite de la carrière de Chacco’s Girlstar, déjà mère sept produits, n’a été rendue publique.
Éric Lamaze réagit
Éric Lamaze, champion olympique de 2008 avec l'inoubliable Hickstead, né Opel, fait la Une de beaucoup de médias équestres depuis un peu plus d’une semaine. Accusé d’avoir fourni des certificats médicaux frauduleux pour repousser la date d’un procès, et d’avoir menti sur son état de santé, le Canadien a pris la parole dans le Toronto Star. Le cavalier, qui souffrirait d’une tumeur au cerveau depuis plusieurs années, reconnaît “une petite erreur” mais aussi avoir été “trompeur ici et là pour protéger certains médecins”. Éric Lamaze a également réaffirmé ne pas être “en bonne santé” et avoir eu “un cancer”.
Photo à la Une : Edward Levy et Broadway de Mormoulin au tour d’honneur du Grand Prix 4* de Chantilly Classic, mi-juillet. © Mélina Massias