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Bertrand Pignolet, de la naissance au haut niveau (3/6)

Reportages mercredi 1 août 2012 Julien Counet

Chez les Pignolet, tout est histoire de famille. Bertrand partage également ses joies et ses peines de l'élevage avec son épouse, Ana.

Nash est une activité importante dans votre emploi du temps ? 

B.P. : « Ca ne prend pas énormément de jours dans l'année mais oui, d'un point de vue professionnel cela reste quand même important. C'est la vente normande par excellence et l'une des plus grandes ventes françaises. Je pense que nous sommes un groupe de gens sérieux et motivés qui ne font pas ça pour l'argent mais pour tirer vers le haut le Selle Français et la Normandie. Cela reste un beau challenge. »  

 Bertrand et son épouse Ana autour de Gare a Elle ( Bayard d'elle & Narcotique), suitée d'un Niagara d'Elle.

Vous n'avez pas eu beaucoup de succès ces derniers temps avec les jeunes étalons lors des dernières éditions des Journées du Selle Français, qu'est-ce que vous pensez du concours étalon ?

  B.P. : « Je l'ai dit l'an dernier où nous avons été déçu. Nous sommes partis pour uniformiser le tout et faire en sorte qu'il faille des étalons de toutes les régions pour faire plaisir à tout le monde. Après je trouve qu'on a pas assez mis l'accent sur la génétique et que, même si je ne veux pas critiquer l'organisation des concours car ce n'est pas parce que l'on va changer tel ou tel jury que cela va changer quoi que ce soit, on pourrait améliorer deux points, comme tenir compte des origines et le fait de pouvoir commercialiser plus convenablement. 

 La famille Pignolet avec une pouliche de Nippon d'Elle issu d'un transfert d'embryon de la 4 ans Une étoile d'elle (Quaprice & Nikyta d'elle).


Vu le budget publicitaire dont disposent les ventes NASH/ANSF, l'ANSF, elles doivent pouvoir prendre en charge le fait de faire venir de grands marchands et de grands éleveurs étrangers. » 

Aujourd'hui, est-ce que vous trouvez que l'étalonnage est encore rentable ? 

B.P. : « Chez les Levallois, oui ! Maintenant, je pense qu'il ne faut pas se leurrer lorsque M. Brohier a lancé Narcos II, ça a été la première réussite de l'étalonnage privé. Après tout le monde s'est lancé là-dedans et il y a une multitude d'étalons. Cela devient difficile pour les éleveurs d'une part de faire leur choix et après cela reste comme partout et comme dans tous les secteurs d'activités : il faut être le meilleur. Je pense que l'étalonnage peut toujours être rentable mais pour cela, il faut être bon partout. Il ne suffit pas d'avoir le bon cheval, il faut aussi savoir l'amener à un certain niveau de compétition, savoir vendre un certain nombre de cartes de saillie : il faut tout bien faire. »

 Ulpien d'Elle (Quick Star x Jalisco B).


C'est une activité qui intéresse toujours le haras d'Elle ?

B.P. : « Oui bien sûr. C'est sûr que c'est intéressant. Je pense que c'est une activité qu'on doit développer. Je pense que l'activité élevage et commerce avec un grand C sont des choses qui doivent être améliorées au haras d'Elle. On a été élevé comme ça même si, Hubert comme moi, on aime beaucoup plus le commerce que notre père mais à la base, on est beaucoup plus homme de cheval que commerçant ou marchand de paillette. Ca, c'est sûr. 

 Quand on touche un peu à tout comme vous, quelle est l'activité dans le haras qui vous passionne le plus ? 

Propriété du haras d'Ick, Niagara d'Elle a évolué jusqu'en Grand Prix 4* avec Bertrand.

B.P. : « Tout me passionne et c'est bien le problème car on a du mal à tout faire ! Je le répète, me lever la nuit pour pouliner n'importe quelle jument ne me dérange jamais. C'est évidemment encore plus passionnant lorsque c'est une jument que j'ai monté en compétition que lorsque c'est une jument que je ne connais pas ou une porteuse. Je me lève certainement plus vite pour aller pouliner Devinette ou Girouette. Néanmoins, lorsqu'on a goûté au haut niveau et pour cela, je dois remercier Richard Dick de m'avoir poussé un peu, c'est quelque chose de fantastique.  Après monter un bon cheval, peu importe les épreuves, c'est toujours un plaisir que ce soit des 4 ans, des épreuves régionales ou nationales. Ce qui est pénible par contre, c'est de partir en concours avec des chevaux moyens. Ça, c'est dur quel que soit le niveau. Je pense que c'est le cas de n'importe quel cavalier lorsqu'on a des saisons creuses, on est tous pareils…  Lorsque c'est avec un 4 ans ce n'est pas amusant mais lorsqu'on part faire un Grand Prix avec un cheval qui n'est pas sûr et qu'on sait les frais que ça engendre, ça devient gênant. C'est comme le pilote de Formule 1 qui sait qu'il n'a pas la voiture et qui part pour être entre la 15 ème et la 18 ème place. Je leur tire mon chapeau car ça doit vraiment être hyper frustrant. D'autant qu'ils sont des compétiteurs et il n'y en a que six qui partent pour la pôle alors que les quinze autres n'ont aucune chance mais partent quand même ! Pour ma part, monter des 4 ans de la qualité d'Urano ou Ulpien ne me dérange vraiment pas. Je peux passer la journée dessus, c'est un plaisir. Je ne veux surtout pas oublier non plus que si Richard Dick m'a emmené jusqu'à un certain niveau, c'est aujourd'hui grâce à monsieur Aubé que nous pouvons continuer à faire évoluer le haras.

C'est quelqu'un qui nous a donné un coup de pouce depuis de nombreuses années et qui a désormais décidé de franchir le pas par l'entremise de sa société « Chevaux des Perrières » et qui est passé du stade de l'ami qui nous achetait un cheval pour nous faire plaisir à une activité à part entière. C'est un homme d'action et il a décidé de changer de domaine pour investir très fort dans le haras. »

Quels sont vos objectifs aujourd'hui ? 

B.P. : « Arriver à maintenir le haras d'Elle au moins au niveau où nous l'ont laissé nos parents. Ensuite, c'est d'avoir le maximum « d'Elle » dans les compétitions internationales. Après avec un Pignolet, c'est mieux mais c'est tout aussi bien si c'est un Bosty ou un autre ! » 

Fin de notre rencontre avec pour Bertrand. Demain, vous avez rendez-vous avec Hubert Pignolet !