Avec Cupcake, Sanne Thijssen dévore le Grand Prix Coupe du monde d’Oslo

Avec plus de deux secondes d’avance sur son premier dauphin, Sanne Thijssen a régalé le public d’Oslo en ouverture de ligue d’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde de saut d’obstacles. Aux rênes de la délicieuse Cupcake, la Néerlandaise a remporté sa première étape sur le circuit hivernal porté par la Fédération équestre internationale et dégoûté ses concurrents du jour. Ouvreuse du barrage, la paire féminine n’a jamais été rattrapée, laissant seulement quelques miettes à Yuri Mansur et Johan-Sebatian Gulliksen, juchés sur QH*Alfons*Santo Antonio et Equine America*Harwich VDL.
À l’approche de l’hiver, la ligue d’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde de saut d’obstacles a repris ses droits, ce week-end à Oslo. Alors que nombre de cavaliers ont encore des objectifs outdoor, notamment outre-Atlantique, où s’est couru un très intéressant CSI 5* à Tryon, la Fédération équestre internationale (FEI) a donné le coup d’envoi de son circuit intérieur. Celui-ci est composé de treize étapes, à l’issue desquelles les dix-huit meilleurs du classement général, plus le vainqueur sortant - Julien Epaillard -, seront conviés à la grande finale, prévue au printemps à Forth Worth, au Texas. En Scandinavie, le plateau au départ de ce coup d’envoi, dimanche 19 octobre, n’était franchement pas le plus alléchant de la semaine. Le déplacement, long pour les équipes des cavaliers installés au cœur de l’Europe, le retour des horaires tardifs, bien peu appréciés par les grooms, entre autres, et la dotation, plus de deux fois et demie inférieure à celle mise en jeu à Rabat, n’ont certainement pas aidé à convaincre les meilleurs mondiaux de faire le voyage. À cela s’ajoute un calendrier international toujours plus rempli, où les moments de pause et de répit deviennent presque inexistants. L’agenda annuel dans son ensemble ne gagnerait-il pas à être allégé ? Cela permettrait aux cavaliers comme aux chevaux de ne pas franchir la ligne rouge, tant physique que mentale, de garantir des rencontres certainement plus relevées et de valoriser à leur juste valeur les performances des athlètes. La multiplication des concours a toutefois l’avantage de distribuer plus de chances à des pilotes et des duos toujours plus talentueux… et nombreux.
Quoi qu’il en soit, Sanne Thijssen est loin d’avoir volé sa victoire, la première de sa carrière sur ce mythique circuit hivernal, dont aucun ne saurait souhaiter perdre le charme. Dans sa carrière, la Néerlandaise n’avait disputé que deux Grands Prix Coupe du monde, chez elle, à Amsterdam, en 2023 puis en 2024. Après avoir achevé sa saison extérieure à Barcelone, l’amazone de vingt-six ans a mis le cap sur Oslo pour la première fois. À ses côtés, une certaine Cupcake, douze ans. Cette jument Zangersheide, née aux Pays-Bas chez Sandra van den Broek-Wilmes, est issue du croisement entre l’incontournable Chacco-Blue et Candlelight, fruit du mariage entre Caretano et une fille de Lux. Associées depuis trois ans, Sanne Thijssen et sa jument baie ont brisé leur plafond de verre cette année, en décrochant leur premier Grand Prix 4*, en août, à Opglabbeek. Alors que l’heure de la retraite approche pour le fringuant et inimitable Con Quidam RB, l’avènement de la délicieuse Cupcake tombe à point nommé.
Grâce à Cupcake, Sanne Thijssen a remporté son premier Grand Prix Coupe du monde. © Kim C Lundin / FEI
Cupcake ne laissent que des miettes à Alfons et Harwich
En Norvège, la paire féminine a franchi les cellules d’arrivée en 38’’28, de loin le temps le plus rapide de l’après-midi. Ouvreuses du barrage, les deux complices ont dégoûté leurs dix poursuivants, aucun d’entre eux n’étant parvenu à passer sous la barre des 40’’00. Si elle a montré quelques signes de fébrilité avant de s’élancer sur son second parcours, notamment marqués par une forte salivation et des mouvements de lèvres répétitifs, Cupcake a tout dévoré sur son passage une fois la cloche sonnée, suivant parfaitement chacune des indications de sa cavalière. “Je n’arrive pas vraiment à réaliser. Même au barrage, je me disais que ça n’allait pas le faire. Je sais que Cupcake est rapide, mais j’ai perdu un peu de temps avec le double et le premier vertical. Après cela, elle était imbattable. Je pense qu’il était vraiment impossible d’aller plus vite sur la seconde moitié du barrage. Cela aurait été possible sur la première, mais personne n’y est arrivé ! Cette année, j’ai envie de me concentrer sur quelques concours indoors et ce début est parfait !”, a réagi Sanne Thijssen au micro de Clipmyhorse.tv avant d’aller savourer sa remise des prix.
La véloce Cupcake n'a fait qu'une bouchée de ce Grand Prix et continue de franchir les paliers à douze ans. © Kim C Lundin / FEI
Pour s’approcher des lauréates et devenir leur dauphin, il fallait au moins toute l’expérience de Yuri Mansur et son vétéran QH*Alfons*Santo Antonio. À dix-huit ans, le très chic bai aux origines maternelles modestes est encore au sommet de son art. À Oslo, il a arrêté la montre en 40’’72, offrant à son cavalier une deuxième place, idéale pour entamer la saison hivernale sur le bon pied. En 2023, avec Vitiki, plus vu sur la scène internationale depuis fin mai et le CSIO 5* de Saint-Gall, Yuri Mansur avait terminé quatrième de la finale d’Omaha. Et si le Brésilien nourrissait l’ambition d’améliorer son résultat en 2026 ?
À dix-huit ans, Alfons continue de répondre présent pour son cavalier, Yuri Mansur. © Kim C Lundin / FEI
À domicile, Johan-Sebastian Gulliksen a fait le bonheur de son public. Avec la complicité de son génial Equine America*Harwich VDL, un fils d’Amant M, alias Arezzo VDL, le Norvégien a achevé son barrage en 41’’93, pour s’octroyer la troisième place finale. Une jolie première moitié de cadeau d’anniversaire pour sa maman, évidemment présente sur place pour vivre l’événement de l’intérieur. En effet, pour cette première édition du CSI 5*-W d’Oslo organisée au cœur du X Meeting Point, tout a un peu été une histoire de famille. Ainsi, Johan-Sebastian Gulliksen a partagé le classement avec… son père, Geir, cinquième sur Island V G, qui pourrait bien être le successeur de l’inépuisable VDL Groep*Quatro, encore gagnant à 1,45m cet été à Falsterbo du haut de ses dix-neuf ans. Et Sanne Thijssen a, elle aussi, partagé sa victoire en famille, puisque Leon, son père, a terminé onzième sur Hello, un produit de l’élevage maison.
Toujours dans son style bien à lui, l'excellent Harwich VDL s'est hissé au troisième rang, permettant à son cavalier, Johan-Sebastian Gulliksen, de faire vibrer son public à domicile. © Kim C Lundin / FEI
Autour de Geir Gulliksen, deux autres couples ont réussi un double zéro, ceux formés par le Japonais Eiken Sato et Chadellano PS*JRA, qui n’avait plus sauté à ce niveau depuis septembre 2022, ainsi que Frederic Vernaet et son tout bon fils de Corydon van T&L, Paulus-L.
Avec sa victoire, Sanne Thijssen a déjà fait plus ou moins la moitié du chemin pour obtenir un ticket pour la finale du circuit. La semaine prochaine, la compétition se poursuit du côté d’Helsinki, avant de faire étape à Lyon le premier week-end de novembre.
Photo à la Une : Sanne Thijssen a savouré son premier triomphe dans un Grand Prix Coupe du monde aux commandes de Cupcake. © Kim C Lundin / FEI
Les épreuves du CSI 5*-W d’Oslo sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.