Chevaux et cavaliers débarquent au Jumping International de Bordeaux pour une semaine résolument sportive. Parmi eux, le numéro cinq mondial Julien Épaillard, vers lequel beaucoup de regards vont se tourner ce week-end. Il compte bien animer la pénultième étape du circuit de la Coupe du monde Longines avec ses deux chevaux de tête, Donatello d’Auge et Dubaï de Cèdre. Au-delà d’un grand résultat qu’il ambitionne à Bordeaux, le Normand a deux objectifs cruciaux dans le viseur : les Jeux olympiques de Paris bien sûr, mais également la finale de la Coupe du monde de Riyad, en avril.
Depuis le mois d’août 2022, Julien Épaillard est solidement ancré à la place de numéro un français au sein du classement mondial édité mensuellement par la Fédération équestre internationale (FEI), dont il n’a pas quitté le Top 10 en dix-huit mois. Depuis l’édition 2023 du Jumping International de Bordeaux, il a enregistré trente-six victoires internationales, dont le Super Grand Prix de Prague, finale du Longines Global Champions Tour, avec Dubaï de Cèdre, et décroché le bronze en solo aux championnats d’Europe de Milan, avec cette même alezane, née chez Perrine Cateline et Sylvain Pitois et formé par la maison Rocuet.
Et c’est toujours en surfant sur cette spirale gagnante que Julien Epaillard arrive à Bordeaux : “Effectivement, je suis à Bordeaux avec mes deux meilleurs chevaux, Donatello d’Auge et Dubaï de Cèdre, qui sortent d’un long break qui leur a fait le plus grand bien. Ils avaient été complètement au repos entre Genève (début décembre, ndlr) et Oliva (mi-janvier où ils ont repris progressivement sur des petits parcours, ndlr). Dubaï a fait une belle rentrée en 5* le week-end dernier à Amsterdam, où elle a remporté le Grand Prix (secondaire, ndlr). Je prévois de l’engager dans l’épreuve Coupe du monde de samedi, tandis que Donatello devrait faire le Grand Prix de dimanche. Alors oui, j’espère de bons résultats : ce sont mes deux meilleurs chevaux et ils sont visiblement en forme”.
Cap vers Riyad… et Paris !
Déjà vainqueur des deux épreuves phares du Jumping international de Bordeaux, le Normand avait été moins en réussite l’an passé. Mais pour lui, briller à Bordeaux reste un objectif particulier. “C’est une Coupe du monde, c’est en France, c’est un rendez-vous important pour moi et pour tous les cavaliers de l’équipe de France. J’y ai déjà remporté la Coupe du monde avec Quatrin de la Roque en 2017, le Grand Prix avec Queeletta en 2020. Excepté l’an dernier, je connais toujours une certaine réussite à Bordeaux. C’est en tout cas ce que je recherche et c’est pour cela que j’essaye toujours de venir avec mes meilleurs chevaux à Bordeaux. C’est un concours clef dans le calendrier indoor”, assure-t-il.
Un calendrier indoor qui se conclut avec la finale de la Coupe du monde qui se tiendra cette année en Arabie saoudite, à Riyad, du 16 au 21 avril. “Il s’agit d’un championnat important et j’ai clairement envie de bien y figurer. Je suis d’ores et déjà qualifié pour la finale, à deux étapes de la fin du circuit qualificatif. Donc oui, il y a deux championnats majeurs pour moi cette année, cette finale de Riyad, puis les Jeux olympiques”, détaille le Tricolore. “Je n’ai pas encore décidé qui de Dubaï ou de Donatello j’emmènerai en Arabie saoudite… ce sont eux qui me le diront. Mais j’insiste, la finale de la Coupe du monde est quelque chose de très significatif pour moi !”
Pourtant, les Jeux olympiques ne restent-ils pas l’objectif principal, une obsession presque puisqu’ils se tiendront en France ? “Bien sûr que l’on pense aux Jeux, qui sont un objectif majeur, mais, attention, il ne faut pas en devenir complètement obsédé”, prévient le médaillé de bronze des derniers Européens. “Oui, j’y pense, mais pas tous les matins en me rasant : la vie ne s’arrête pas là. Il s’agit de bien préparer les chevaux, rester dans le coup sans en faire ni trop, ni trop peu. Les Jeux sont évidemment primordiaux dans le programme de mes chevaux cette année, et l’objectif phare de cette année est de les amener au meilleur de leur forme fin juillet-début août à Versailles.” En attendant Versailles, Bordeaux se dresse sur la route de Julien Épaillard. En Gironde, le public aura la chance d’admirer deux des meilleurs chevaux du moment sur le circuit international… et peut-être un futur champion olympique… ou le prochain vainqueur de la finale de la Coupe du monde !
Photo à la Une : Julien Epaillard et Donatello d'Auge à Bordeaux en 2023. © Mélina Massias