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Aux rênes de Caracole de la Roque, Karl Cook conquiert Rome et l’Europe

Caracole de la Roque
Sport dimanche 26 mai 2024 Mélina Massias

Dernier à s’élancer dans un barrage à treize, Karl Cook a été irrésistible sur la place de Sienne. Juché sur la géniale Caracole de la Roque, avec laquelle il est désormais en parfaite harmonie, l’Américain est parvenu à détrôner Max Kühner et Elektric Blue P pour s’offrir le prestigieux Grand Prix CSIO 5* de Rome. En quête d’une sélection olympique, le jeune marié n’aurait pu rêver meilleur dénouement pour son troisième CSIO 5* disputé sur le sol européen. Grâce à la complicité de la très en forme Odina van Klapscheut, Petronella Andersson a complété le tiercé gagnant.

L’alchimie est trouvée. Après une Coupe des nations plus que convaincante, Karl Cook et Caracole de la Roque ont continué sur leur lancée en déroulant deux parcours parfaits dans le Grand Prix du CSIO 5* de Rome, dimanche 26 mai. Sur la sublime place de Sienne, l’Américain et sa Selle Français par Zandor ont déroulé un barrage remarquable. Toujours dans le rythme et jamais en sursis, la paire a coupé la ligne d’arrivée en 38’’27, améliorant de plus d’une seconde le chronomètre de Max Kühner et Elektric Blue P, alors en tête depuis plusieurs minutes.

Le poing levé de Karl Cook, lauréat de son deuxième Grand Prix 5* avec Caracole de la Roque et de son sixième personnel. © Sportfot

Sous les yeux de son mentor, Éric Navet, heureux comme un junior de voir son poulain s’imposer de telle manière face à une concurrence européenne qu’il n’affrontait que pour la troisième fois à ce niveau, Karl Cook a frappé fort. Travailleur acharné, déterminé et lucide, l’Américain a su gravir les échelons, sans jamais brûler les étapes, malgré la pression qui pouvait peser sur ses épaules ces derniers temps. Désormais bien installé à haut niveau aux Etats-Unis, le cavalier de trente-trois ans, qui a célébré son mariage il y a quelques semaines, a récemment traversé l’Atlantique pour se lancer un nouveau défi. À l’approche des Jeux olympiques, Karl Cook met toutes les chances de son côté pour figurer au sein de la sélection finale de Robert Ridland. Après avoir brillé en Grands Prix 5* avec Kalinka van’t Zorgvliet, son autre jument de tête, le représentant du Stars and Stripes forme désormais un couple parfaitement au point avec la sensible et extraordinaire Caracole de la Roque. Tous deux viennent ainsi de décrocher leur deuxième Grand Prix 5* commun, et de loin le plus beau. La Selle Français, née chez Alexandrine Bonnet-Dian et Michel Hécart, pourrait bien être un renfort de taille pour l’équipe américaine, cet été à Versailles. En attendant, elle a ouvert le palmarès du nouveau circuit baptisé Rolex Series, qui regroupe les événements les plus prestigieux soutenus par la marque horlogère suisse, en dehors de ses quatre étapes du Rolex Grand Chelem de saut d’obstacles.

Caracole de la Roque a permis à son cavalier et à toute son équipe de vivre un week-end de rêve en terres italiennes. © Sportfot



“Intérieurement, je savais que je pouvais gagner ce Grand Prix. Je suis venu ici pour cela. [...] Caracole est une jument très rapide au sol comme en l’air, et elle tourne très bien. C’est un peu comme une fusée ! Franchement, toute la semaine ici a été incroyable. Les obstacles sont beaux, l’accueil est génial, le public est super. C’était la première fois que je prenais part à ce concours et c’est génial de voir des organisateurs qui se soucient du sport. On sent le poids de l’histoire du sport sur cette piste. J’adore la Californie, où je suis installé, mais on ne ressent pas cette ambiance partout…”, a réagi l’heureux lauréat, qui a déjà le regard tourné vers le CSIO 5* de La Baule. “J’ai commencé à monter Caracole en février 2023, donc cela ne fait pas très longtemps que nous évoluons ensemble, mais j’ai l’impression de la connaître depuis toujours. Cette victoire est un petit bout de tout le travail que j’effectue avec Éric Navet. C’est un homme de cheval incroyable, qui m'accompagne depuis tellement longtemps. Tout ceci est le fruit d’une montagne de travail. C’est vrai que monter Caracole après Julien Épaillard a constitué un défi pour moi, car je savais que refaire du Julien Épaillard était impossible. Et puis, tout le monde savait à quel point la jument était talentueuse…. Mais, mois après mois, nous nous améliorons. Elle est incroyable !”

Eric Navet n'est jamais loin de son élève, qu'il conseille depuis plus d'une décennie. © Sportfot

La régularité d’Elektric Blue P et Odina van Klapscheut récompensée

La présence de Max Kühner à Versailles fait bien peu de doutes. Très bien équipé, l’Autrichien présentait ce week-end son complice le plus expérimenté : Elektric Blue P. Double sans-faute dans la Coupe des nations vendredi, le fils d’Eldorado vd Zeshoek a réitéré dans le Grand Prix, s’offrant par la même occasion une très belle deuxième place. Régulier et d’une fiabilité à toute épreuve, le bai de treize ans répond toujours présent.

Première à être passée sous la barre des 40’’00 au barrage et finalement troisième au classement définitif, Petronella Andersson a parfaitement guidé Odina van Klapscheut, une jument de dix ans issue d’une bonne lignée maternelle, sa grand-mère et son arrière-grand-mère ayant évolué jusqu’à 1,60m. Avec sa cavalière suédoise, la BWP restait d’ailleurs sur une victoire, acquise la semaine dernière dans le Grand Prix du CSIO 3* de Kronenberg, et une sixième place, obtenue début mai dans le Grand Prix Rolex de Windsor. Un mois plutôt prolifique donc ! 

Odina van Klapscheut ne cesse de récolter les honneurs avec Petronella Andersson et s'est classée troisième du Grand Prix CSIO 5* de Rome. © Sportfot

“Je suis très content d’Elektric Blue, qui est comme un membre de la famille. Cela fait déjà dix ans que nous nous connaissons car nous l’avons acheté à trois ans, en sachant qu’il avait du potentiel. Il sautait déjà de belles épreuves à huit ans. Il a profité d’un peu de repos en début de saison, mais il n’en était pas ravi car il trépignait d’impatience et voulait retourner en concours (rires). Ce Grand Prix était la deuxième grosse épreuve que nous disputions depuis son retour, et il se sent très bien. J’espère qu’il restera en aussi bonne forme ces prochains mois”, s’est réjoui Max Kühner. Et Petronella Andersson de commenter : “Odina est une jument spéciale à mes yeux, car nous l’avons depuis ses sept ans. Nous avons un peu grandi ensemble. Elle a beaucoup de personnalité. Pour être honnête, mon plan initial n’était pas de la monter dans le Grand Prix, mais mon époux, qui est également propriétaire d’Odina, m’a poussée à le faire. Je dois sûrement lui dire merci aujourd’hui (rires).”

Deuxième, Max Kühner espère voir son fidèle Elektric Blue P conserver sa forme actuelle encore quelques temps. © Sportfot



Derrière le trio de tête, trois autres couples ont réussi à conserver leur score vierge de toute pénalité au terme de leurs deux passages en piste. Quatrième grâce à un chronomètre plus qu'honorable, Joseph Stockdale semble avoir retrouvé sa chère Equine America*Cacharel en pleine forme. Véritable jument de famille, la charismatique baie a retrouvé le plus haut niveau au début du mois, sept mois après sa dernière apparition en CSI 5*. En janvier, la Holsteiner de treize ans avait repris progressivement ses marques lors d’épreuves intermédiaires et est désormais prête à affronter à nouveau les tous meilleurs de la discipline. 

Le retour en forme de Equine America*Cacharel intervient à point nommé pour Joe Stockdale. © Sportfot

Après une Coupe des nations quelque peu délicate, Gerfried Puck doit être satisfait du double zéro et de la cinquième place de son tout bon Equitron*Naxcel V. La grande surprise de ce Grand Prix revient sûrement à Salim Ahmed Al Suwaidi et Foncetti vd Heffinck. Déjà à leur avantage vendredi, tous deux ont terminé sixièmes et égalé le classement qu’ils avaient obtenu lors d’un CSI 4* organisé à Montefalco début mai. Seulement, cette sixième place, et surtout ce double clear round avaient une saveur particulière compte tenu de la concurrence présente à Rome ! D’ailleurs, le représentant émirati n’a pas caché son émotion, lâchant les rênes et levant les deux poings en l’air pour partager sa joie avec les très nombreux spectateurs présents autour de l’écrin de la place de Sienne. Derrière, Steve Guerdat, Kevin Staut Eugenio Garza Perez, Peter Petschenig, Daniel Coyle, Darragh Kenny et Carlos Hank Guerreiro ont conclu leur virée italienne par un classement aux rênes de leurs respectifs Lancelotta, Visconti du Telman, Contago, Ennebel van het Posthuijs, Incredible, Eddy Blue et H5*Porthos Maestro Wh, à l’inverse de Peder Fredricson et Vroom de la Pomme, non-invités en seconde manche… Alors que le Suédois et son jeune Zangersheide avait réalisé un sans-faute dans l’acte initial du Grand Prix, leur chronomètre ne leur a pas permis de faire partie des treize couples rappelés pour un deuxième parcours à l’allure de barrage comme le veut le règlement.

Quelles prestations pour Salim Ahmed Al Suwadi et l'étalon Foncetti vd Heffinck ! © Sportfot

Les résultats complets.

Photo à la Une : Le bonheur de Karl Cook et Caracole de la Roque, lauréats de leur plus belle épreuve à l’occasion du Grand Prix du CSIO 5* de Rome. © Sportfot