Auprès d’ESI Rocky et Seamus Hughes Kennedy, Georgia Kelly vit un rêve éveillé (1/2)

Quelle aventure ! Ces dernières années, Georgia Kelly, vingt-quatre ans, vit un rêve éveillé. Après s’être lancée en tant que groom en Irlande du Nord, plutôt que de rejoindre les bancs de l’université, la jeune femme a intégré la grande famille qui entoure Seamus Hughes Kennedy à la fin de l’été 2023. Depuis, tout n’a été que progression et réussite. Mi-juillet, ESI Rocky permettait à cette belle équipe de s’offrir la cinquième place des championnats d’Europe de La Corogne. Pour Studforlife, la dynamique et sympathique soigneuse revient sur son parcours, son ascension vers le plus haut niveau, son expérience espagnole, mais aussi et surtout sur l’amour qu’elle porte à Rocky, qu’elle chérit comme la prunelle de ses yeux.
“Je suis assise dans ma chambre, où j’ai un mur entier recouvert de photos de Rocky. Je suis un peu obnubilée par lui, je dois l’avouer. Je ne peux pas exprimer à quel point j’aime ce cheval. Il est comme mon enfant. Je l’aime tant. Le simple fait de parler de lui me donne le sourire. Il est tout pour moi, la prunelle de mes yeux. Ces deux dernières années ont été absolument incroyables, de notre premier avant-goût des CSI 5* à Genève en 2023, où nous avons participé au CSI U25, à notre premier vrai CSI 5* un an plus tard, où Rocky n’a signé que des sans-faute, en passant par Rome, La Baule, Rotterdam, jusqu’aux championnats d’Europe de La Corogne… Ces deux derniers mois ont été un vrai tourbillon ! Je suis encore nouvelle à ce niveau et j’essaye d’apprendre au fur et à mesure, de faire de mon mieux. Je suis juste une fille très chanceuse, qui a eu la super opportunité de s’occuper d’un cheval incroyable.” Au bout du fil, l’amour que porte Georgia Kelly à ESI Rocky (Stakkato Gold x For Pleasure), cinquième meilleur cheval des championnats d’Europe Longines de La Corogne en juillet, est palpable, enivrant même, tout comme son énergie et sa joie de vivre communicatives. Depuis bientôt deux ans, la jeune femme, originaire d’Irlande du Nord, vit un conte de fée à Killkenny, auprès de son crack et de la famille Hughes Kennedy.
Georgia Kelly a eu le sourire toute la semaine durant les championnats d'Europe de La Corogne, qu'ont survolé Seamus Hughes Kennedy et ESI Rocky. © Epic Management
Les chevaux plutôt que l’université
Très tôt, la passion des chevaux s’empare de Georgia. Sur ses terres natales, en Irlande du Nord, la jeune fille découvre les joies de l’équitation à poney, à quatre ans. Dans la foulée, sa grand-mère lui offre son propre poney. “J’avais quatre ans, et mon poney aussi ! Autant dire que nous formions un duo intéressant”, sourit-elle vingt ans plus tard. “À l’époque, nous n’avions pas beaucoup de connaissances, mais nous avons fait de notre mieux. Mon amour pour les chevaux n’a fait que grandir et j’ai pratiqué la compétition de manière régulière jusqu’à mes treize ou quatorze ans, puis j’ai vendu mes poneys. Depuis, j’ai eu quelques chevaux, mais je n’ai pas beaucoup concouru. Il y a cinq ans, à la fin du lycée, j’ai commencé à travailler dans les chevaux. J’ai trouvé un emploi en Irlande du Nord, chez Harry Marshall. Il a connu beaucoup de réussite au plus haut niveau il y a quelques années (le septuagénaire a notamment fait partie de l’équipe irlandaise de saut d’obstacles, participé aux championnats d’Europe en 2005 avec celle-ci et aux plus beaux concours du monde, ndlr). Être groom professionnelle pour lui a été une expérience incroyable. Je suis très reconnaissante envers toutes les personnes qui m’ont entourée et pour toutes les leçons que j’ai apprises là-bas. En 2021, j’ai eu la chance d’accompagner Harry et une autre cavalière, Michelle Kenny, au CSI de Vilamoura. C’était la première fois que je découvrais une compétition internationale ! J’avais déjà concouru moi-même en Irlande et groomé sur quelques concours, mais très peu, et jamais à l’étranger ! Vilamoura a marqué le début de ma carrière de groom.”
Cette première expérience étoilée, Georgia dit volontiers qu’elle a “changé sa vie”. Alors qu’elle aurait dû rejoindre les bancs de l’université, ces huit semaines passées en terres portugaises ont renversé la trajectoire de sa vie. “Je suis tellement reconnaissante d’avoir vécu ce concours. Si cela n’avait pas été le cas, j’aurais peut-être été en train de passer un Master cet été, plutôt que d’être aux championnats d’Europe !”, image-t-elle. “À Vilamoura, je suis tombée amoureuse de tout l’aspect du grooming en concours, surtout sur la scène internationale. Je suis rentrée à la maison changée.” Avide de poursuivre ce nouveau chapitre de sa vie, la jeune femme prolonge ses missions auprès de Michelle Kenny, cavalière de saut d’obstacles, mais aussi de concours complet, installée à Wexford, en Irlande. Elle l’accompagne notamment aux championnats du monde de Lanaken, en 2022, avec deux chevaux de cinq ans. “Nous avons passé des moments formidables là-bas et cela m’a fait tomber encore plus amoureuse de mon métier”, glisse la soigneuse, qui met un terme à cette première et riche expérience durant l’été 2023.
La bonne rencontre, au bon moment
Dans le même temps, Seamus Hughes Kennedy fait parler de lui en s’offrant deux médailles d’or lors des championnats d’Europe Jeunes Cavaliers, à Gorla Minore, aux rênes d’un certain ESI Rocky, alors âgé de huit ans. À cette période, Georgia travaille en freelance. Elle tombe sur une annonce. “J’ai vu que Seamus cherchait un groom concours pour rejoindre son équipe. Je ne travaillais pour personne à temps plein, et j’avais envie de donner une nouvelle chance à cette aventure. Alors, j’ai décidé de soumettre ma candidature et ai écrit à Seamus”, relate l’Irlandaise. “Seami a vu mon message, mais ne m’a pas répondu tout de suite. Je me suis dit que si cela ne devait pas arriver, c’était ainsi et que ce n’était pas grave. Finalement, le lendemain, j’ai eu un retour de Seami et nous avons organisé un entretien en visio, avec sa mère, Clare. Tout s’est super bien déroulé et je me suis dit que décrocher ce poste serait incroyable. À peine quelques semaines plus tard, j’emménageais à Kilkenny !”
Ces dernières années, le fabuleux ESI Rocky a montré au monde l'étendue de son talent. © Collection privée
Georgia ne le sait pas encore, mais les mois qui l’attendent seront plus fous les uns que les autres. La découverte du CHI de Genève, en fin d’année, marquée par une victoire de Cuffesgrange Cavadora (Z Wellie 72 x Luidam). dans le Grand Prix U25, ne sera que le point de départ de déplacements toujours plus réussis l’année suivante. Suivront, en effet, le CSIO 4* de Varsovie, où Seamus Hughes Kennedy prend le départ de sa première Coupe des nations Sénior, bouclée avec un sans-faute en seconde manche, puis les CSIO et CSI 4*-W de Rabat et El Jadida ainsi qu’une série florissante à Vejer de la Frontera, avec un retour à Genève. Cette fois, Georgia et son cavalier vivent leur premier vrai CSI 5*, et affrontent l’élite de la discipline. Rocky relève le défi avec maestria et se classe six et cinquième de deux épreuves majeures à 1,55 et 1,60m sans toucher la moindre barre du week-end. Après un nouveau séjour à Vejer de la Frontera début 2025, là aussi couronné de succès, la joyeuse troupe franchit encore un palier en survolant les CSIO 5* de Rome, La Baule et Rotterdam… et décroche sa place aux championnats d’Europe de La Corogne. “Il y a cinq ou six ans, si on m’avait dit que j’irai aux championnats d’Europe, avec une cinquième place à la clef face aux meilleurs d’Europe, je ne l’aurais pas cru. Mais nous y sommes. Rocky a sauté sa première épreuve à 1,45m il y a deux ans, et, peu après, les Européens Jeunes Cavaliers, où il a affronté sa première 1,50m et remporté deux médailles d’or. Deux ans plus tard, il est cinquième des championnats d’Europe Séniors. C’est un conte de fée ! Même mes proches me disent que tout cela est fou. Nous savions que Rocky était bon et que Seami était un cavalier incroyable, mais le fait que le monde entier puisse le voir aussi est génial. Travailler pour la famille Hughes Kennedy a été la meilleure décision de ma vie. Je ne pourrais pas imaginer faire autre chose”, insiste la jeune femme. “Ces quatre derniers mois ont été à peine croyables. Nous avons enchaîné les 5* partout en Europe, et il y a deux ans, je n’aurais que pu rêver de vivre cela ! Aujourd’hui, c’est une réalité. Je suis si reconnaissante d’avoir un cheval comme Rocky et de pouvoir vivre et partager tous ces moments avec toute notre équipe. C’est incroyable.”
"Il y a cinq ou six ans, si on m’avait dit que j’irai aux championnats d’Europe, avec une cinquième place à la clef face aux meilleurs d’Europe, je ne l’aurais pas cru", avoue la jeune Irlandaise. © Epic Management
Une seconde famille
Loin de vouloir braquer la lumière sur elle, bien au contraire, Georgia n’a de cesse de mettre en avant l’importance de l’équipe qui l’entoure, elle, mais aussi Seamus et ses montures, au quotidien. “Il n’y a pas que moi : il y a plein de personnes capitales qui œuvrent à la maison”, appuie-t-elle. La première d’entre elles ? Hugh McOwan, cousin de Seamus, chef d’écurie et aide inestimable au quotidien et en concours. “Je ne peux pas ne pas le citer et ne pas lui adresser un immense, immense merci”, reprend la jeune femme. “Il est le pilier de tout ce que nous faisons. Sans lui, sans tout son travail, et toute notre équipe, nous n’irions nulle part. Je me dois aussi de mentionner Roan Keane, David Kolodziej, Tom Kennedy et Dylan Savage, qui sont d’une aide immense à la maison. Sans eux, nous ne connaîtrions pas une telle réussite ! Il y a aussi Tom Hughes, notre formidable chauffeur et également cousin de Seamie, Susanne, Davide et Dave, notre équipe de physiothérapeutes et maréchaux ferrants, ainsi que Clare Hughes et Melvyn Kennedy, les parents de Seamie, et ses trois sœurs : Issey, Chloe et Annie. Je suis juste chanceuse d’être aux premières loges de tous ces succès, de pouvoir caresser Rocky en sortie de piste et d’apparaître sur les photos ! Tout est un travail d’équipe ici. Les parents de Seami sont d’un soutien exceptionnel. Nous formons tous une grande famille ; je vis sur place, aux écuries, à deux pas de la maison de Clare et Melvyn, entourée de mes meilleurs amis. Nos conditions de travail sont excellentes et j’adore être ici. Je n’ai pas l’impression de travailler. Même si certaines journées sont longues ou plus difficiles que d’autres, je vis un rêve, vraiment. Et je pense que l’esprit de famille qui nous unit fait une vraie différence avec les chevaux ; ils sentent que nous nous entendons tous bien et ont la belle vie ici.”
Georgia Kelly martèle combien Hugh McOwan joue un rôle capital dans la réussite du système Hughes Kennedy. © Epic Management
La suite de cet article sera disponible demain sur Studforlife.com…
Photo à la Une : Georgia Kelly porte un amour inconditionnel à ESI Rocky, et il le lui rend bien ! © Sportfot