Au terme d’un barrage endiablé, Julien Epaillard offre la victoire aux Bleus à Knokke
Décoiffant ! Lancé à toute allure sur la piste de Knokke, où il avait déjà signé deux sans-faute, Julien Epaillard a rendu une copie parfaite aux rênes de Caracole de la Roque pour son grand retour en équipe de France. Mieux, le Normand a offert la victoire aux Bleus, qui devance les Suédois, qui comptaient sur leurs trois champions olympiques, ainsi que les Belges, qui ont retrouvé avec bonheur ces grandes épreuves collectives sur leur sol. À quelques semaines des championnats du monde de Herning, des duos ont sans nul doute marqué des points importants, alors que les sélections ne devraient pas tarder à tomber pour l’échéance majeure de l’année…
Sur le papier, la Suède semblait en bonne position pour frapper un grand coup à quelques semaines des championnats du monde de Herning. Mais, la beauté des Coupes des nations réside dans le fait que rien n’est jamais joué d’avance. Vendredi 8 juillet, l’épreuve collective de Knokke, qui rend ses lettres de noblesse à la Belgique, dépourvue de CSIO depuis 2017, a finalement souri à la France, au terme d’un scénario passionnant et palpitant.
À mi-épreuve, Suède, France et Belgique se trouvaient en tête des débats, à égalité avec quatre points chacune. Alors que, tour à tour, Kevin Staut, aux rênes de Viking d’la Rousserie (SF, Quincy x Apaches d’Adriers ; 0+4), Pieter Devos sur Claire (Z, Clearway x Coronado ; 8+Ab) et Peder Fredricson en compagnie de Catch Me Not S (SWB, Cardento x Ramiro’s Son I ; 4+4) ont eu la victoire entre leurs mains, tous ont craqué, se retrouvant à égalité avec les Pays-Bas, impeccable lors du deuxième acte.
Les chefs d’équipe ont alors dû désigner un couple pour aller défendre leurs couleurs au barrage. Les Oranje ont choisi Marc Houtzager et la chevronnée Sterrehof’s Dante NOP (KWPN, Canturano x Phin Phin, 4+0+8), qui s’est fait piéger sur le premier vertical du tracé raccourci, puis sur le cinquième et antépénultième obstacle de ce barrage. Quel autre choix pour Henk Nooren que d’envoyer Julien Epaillard au barrage ? Le flying frenchman, auteur de deux parcours parfaits avec la géniale Caracole de la Roque (SF, Zandor Z x Kannan), troisième du Grand Prix 5* de Rotterdam il y a quelques jours, a réitéré pour son troisième et ultime parcours. Avec un chronomètre de 33”89 et une finale négociée au millimètre, le Normand, qui retrouvait la veste bleue de l’équipe de France, n’a laissé aucune chance à ses poursuivants. Derrière lui, Jos Verlooy et son cher Igor (BWP, Emerald van’t Ruytershof x Nabab de Rêve ; 0+0+4) n’a pu éviter une faute sur le vertical numéro 5 et réduit les espoirs de victoire à domicile à néant pour son clan. Restait alors Peder Fredricson. Discret ces derniers mois, le Suédois, déjà érigé au rang de légende, a été préféré par Henrik Ankarcrona à Henrik von Eckermann et King Edward (BWP, Edward x Feo de Lauzelle ; 0+0) et Malin Baryard-Johnsson, aux rênes de son impressionnante H&M Indiana (BWP, Kashmir van’t Schuttershof x Animo’s Hallo ; 0+0). Qu’importe, le vice-champion olympique et médaillé de bronze européen en titre a déroulé un tracé somptueux de fluidité avec son atypique gris, qui l’accompagnait déjà à Riesenbeck l’été dernier. Mais le chronomètre de Julien Epaillard était hors d’atteinte pour le duo, qui a dû hélas se contenter du deuxième rang, pour le plus grand bonheur des Bleus.
Un parcours subtil et intéressant
Le parcours dessiné par Uliano Vezzani pour ce grand retour des Coupes des nations en Belgique s’est révélé particulièrement intéressant. L’Allemand Marcus Ehning s’est vu confier la tâche de faire découvrir le tracé à ses homologues avec le bon Priam du Roset (CH, Plot Blue x Tanael du Serein ; 4+4). En ne concédant qu’une faute sur l’ultime oxer, le Centaure a prouvé que le sans-faute était (presque) possible sur la piste en sable du complexe de Stéphane Conter. Pourtant, derrière lui, les parcours à une faute se sont enchaînés, jusqu’au passage d’Henrik von Eckermann. Délivrant une prestation d’une facilité insolente avec son King Edward, le Suédois a montré qu’il était prêt pour les Mondiaux de Herning. Même son de cloche du côté de sa compatriote, Malin Baryard-Johnsson, qui n’a pas tremblé avec H&M Indiana. Outre les deux barragistes Julien Epaillard et Jos Verlooy, deux autres duos ont trouvé la clef du double clear round. Niels Bruynseels et Delux van T&L (sBs, Toulon x Landetto), déjà, puis Willem Greve et son fantastique Grandorado TN (ex G.Eldoradus, KWPN, Eldorado vd Zeshoek x Carolus II), qui semble avoir scellé son billet pour un voyage au Danemark.
Si quelques pilotes ont été plus en difficultés que d’autres, à commencer par le clan italien, qui n’est même pas revenu en deuxième manche, ou Denis Lynch et Pieter Devos, pas franchement à leur avantage cet après-midi, cette Coupe des nations a aussi permis de revoir quelques têtes en équipe nationale, notamment du côté des Allemands. Sans étape du Longines Global Champions Tour en face de cette épreuve collective, Christian Ahlmann et Daniel Deusser ont honoré leur première sélection de l’année avec Mandato van de Neerheide (BWP, Emerald van’t Ruytershof x Pommeau du Heup ; 4+4) et Bingo Ste Hermelle (SF, Number One d’Iso x Diamant de Semilly ; 4+8), leurs meilleures montures ayant disputé le lucratif Grand Prix d’Aix-la-Chapelle dimanche dernier. Max Wachman, lui, disputait sa première épreuve collective en CSIO 5*. Le jeune irlandais a frôlé le double sans-faute, ne renversant que l’ultime oxer du parcours lors de son second passage avec l’excellent Berlux (Z, Berlin x Major de la Cour ; 0+4).
Du côté Tricolore, si Simon Delestre avait mal engagé la partie avec Tinka’s Hero (Z, Tinka’s Boy x Caretino), concédant seize points en première manche, le Lorrain a redressé la barre à son retour en piste, n’échappant que quatre points de pénalité. Derrière, Mathieu Billot, dont le puissant Quel Filou 13 (BW, Quidam’s Rubin x Cascavelle ; 4+0) signait son grand retour en 5* a réalisé un bon sans-faute en deuxième manche, tandis que Kevin Staut était sorti de piste sans pénalité dans le premier acte avec son Viking. Avec cette victoire, la deuxième de la saison, les Bleus restent sur leur formidable lancée. En six Coupes des nations 5* disputées depuis le début de l’année, les troupes de Sophie Dubourg et Henk Nooren n’ont terminé qu’une fois en dehors du top 2, la semaine passée, à Aix-la-Chapelle. Sacrée régularité !
Crédit photo : © Sportfot. Photo à la Une : La première marche du podium de la Coupe des nations.