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Aloubet Grannus de retour en Belgique pour la saison de monte.

Interviews lundi 18 février 2013
Aloubet Grannus fait étape à la source. Aloubet Grannus est à l'image de son éleveur, un cheval discret. Après sa médaille acquise à Lanaken, il a quitté la Belgique sur la pointe des pieds. Il y est revenu discrètement après de belles prestations sous la selle de son propriétaire, Luis Cabanas Godino, en Espagne pour y être congelé et ce n'est qu'il y a quelques semaines, lors de son approbation au Luxembourg, que l'on a pu s'en rendre compte. Confié aux bons soins de Linalux désormais installé à Mont-le-Soie, Aloubet Grannus est distribué par Franz Reinartz, homme incontournable de la carrière du cheval. Personnage controversé, cet étalonnier germanophone n'en est pas moins un fin connaisseur. Passionné d'élevage, ce fan de Baloubet du Rouet a aussi vendu un certain Queen's Lover Hero au Gestuut Ramannshof, où ce dernier explosera sous la scène internationale sous le nom de Bogeno, avant de participer aux JO de Londres en compagnie d'Alvaro de Miranda Neto. Studforlife : Comment aviez-vous découvert la mère d'Aloubet-Grannus ? Franz Reinartz : « C'est simple, j'allais chercher des chevaux chez un marchand allemand en Westphalie et au Oldenburg et j'ai toujours été un fan de Grannus. Je connais le cheval depuis sa tendre enfance et j'étais aussi présent au Oldenburg le jour où il est mort après sa présentation lors du show d'étalons. J'ai acheté beaucoup de juments par Grannus et celle-là, je l'ai ramenée près d'Eupen à Gut Schoenefeld puis j'ai appelé un ami qui était vétérinaire dans le Brabant-Wallon qui m'avait demandé de l'appeler le jour où je trouverais une jument qui conviendrait. Elle avait débuté une carrière sportive mais s'était blessée à un postérieur et elle devrait se consacrer à la reproduction. Yves Geron est venu la voir et il l'a achetée. Il n'a ensuite eu que du bonheur avec elle.  Elle a donné naissance à l'étalon approuvé au sBs, Born Pleasure, qui était un fils de Furioso II, ainsi qu'à une jument par Voltaire qui a elle-même donné naissance à l'étalon admis au BWP Horion de Libersart qui est aujourd'hui chez Luc Tilleman, qui le met de côté car il estime que c'est un cheval précieux et il sait que ce sont des chevaux tardifs mais à qui on peut demander ce que l'on veut lorsqu'ils sont prêts.» SFL: Vous êtes aussi un grand défenseur de Baloubet du Rouet, vous avez également conseillé son utilisation pour Aloubet ? F.R. : « Baloubet du Rouet fait partie de mes étalons préférés. Je l'ai connu alors qu'il n'avait que 5 ans en France, qu'il avait du mal à finir un parcours ou qu'il pouvait faire 3 barres s'il le terminait. Je suis allé à Moorsele lorsque le chauffeur de monsieur Pessoa père m'a dit de venir avec lui car on devait faire attention qu'il n'arrive rien à monsieur Pessoa avec ce cheval assez sauvage. Après quelques minutes, il était en selle, il galopait en piste et lorsqu'il est sorti, il avait gagné l'épreuve : c'était la première victoire de Baloubet du Rouet en Belgique. Depuis lors, j'ai été fasciné par ce cheval et nous avons convaincu le propriétaire de l'amener à Ciney pour essayer de le faire congeler. Je pense que s'il nous avait vu à l'?uvre prélever le cheval sur une jument puis diluer le sperme à la vieille méthode dans les éprouvettes, il aurait fait marche arrière … mais c'était le début de Baloubet. Des débuts difficiles, mais lorsqu'il a gagné sa première coupe du monde, tout a été tout seul ! Personne n'a jamais cru que Baloubet ferait tant de résultats en élevage mais à l'heure actuelle, tout le monde voit où il est classé. Lorsqu'on pense un peu plus loin, on peut se rendre compte que si Baloubet n'a pas eu de grands résultats en France c'est surtout parce que les gens y ont connu ses débuts difficiles et en Belgique, il a été croisé avec des juments qui ne lui convenaient pas du tout alors qu'en Allemagne, en Hollande, en Suède et au Danemark, il y a beaucoup de Baloubet et c'est ça qui fait sa force pour le moment. Les cavaliers internationaux en ont beaucoup dans leurs écuries, Ludger Beerbaum en a quatre ! Ce sont des chevaux qui font de beaux tours et on les voit partout. C'est comme cela que je prends le retour d'Aloubet Grannus en Belgique comme une chance. Comme jeune cheval, il a toujours tout gagné. Il a remporté les finales jeunes chevaux du brabant wallon à 5 ans et a été vice-champion à 6 ans. La même année, il s'est qualifié pour les championnats du monde de jeunes chevaux où il obtient une médaille de bronze avant de participer au CSI** de Ghlin où il termine deux fois second et une fois troisième pour son premier international. Après cela, j'ai eu la chance de le vendre à mon ami Luis Cabanas Godino. Lui, en tant que cavalier amateur et non comme professionnel, a évolué jusqu'en Grand Prix CSI*** avec de très nombreux classements à la clé. Le cheval est revenu en Belgique pour participer aux championnats d'Europe sous couleurs allemandes mais il a eu un petit accident et nous espérons que cela va se remettre tout à fait en place. En attendant, il est à Mont-le-Soie pour que nous puissions en profiter un peu. L'Espagne était demandeuse à condition qu'il soit admis mais je crois que c'est également le cas en Belgique, en Allemagne et en Hollande avec des éleveurs qui ont marqué leur intérêt depuis qu'il est admis au Luxembourg. SFL : Pourquoi avoir choisi de le présenter au studbook luxembourgeois ? F.R. : « J'ai choisi le Luxembourg car c'est un petit studbook assez difficile mais avec quatre connaisseurs au milieu de la piste. N'y allez pas avec un cheval qui n'a pas les qualités requises : il y a Hans Horn qui a monté à haut niveau, qui a géré les Italiens et est étalonnier lui-même, il y a François Mathy médaillé olympique et qui sait ce que c'est un cheval ainsi que Gilbert Bockmann qui a monté lui-même et a sa propre station de monte en Allemagne, sans oublier le président du studbook, André Nepper. De plus, le Luxembourg est un studbook qui a pignon sur rue, qui ne fait que de grandir alors que tous les autres diminuent. En plus, j'ai choisi le Luxembourg car ils se sont déplacés pour voir le cheval et me dire s'il était susceptible de les intéresser. Si les autorités luxembourgeoises m'avaient dit qu'ils ne leur convenaient pas du tout, je serais resté à la maison pour ne pas dévaluer le cheval envers son propriétaire espagnol. » SFL : Aujourd'hui, le fait qu'il ait fait une grande partie de sa carrière internationale en Espagne ne risque-t-il pas d'être un handicap pour lancer sa carrière d'étalon ? F.R. : « Ce cheval a gagné en Espagne le Grand Prix de Toledo et d'autres que je ne connais pas par c?ur … et le cheval était prêt pour faire les championnats d'Europe. Si tout avait été comme cela doit aller dans la vie de tous les jours, si tout s'était déroulé comme on l'aurait voulu, il ne serait probablement pas ici aujourd'hui en Belgique mais on profite de cette escale car je suis presque certain que d'ici un an, il retournera en Espagne. En attendant, on en profite et je sens qu'il y a une demande des éleveurs pour utiliser un fils de Baloubet avec un bon caractère et facile. J'ai suivi son parcours lorsqu'il était aux côtés de son éleveur Yves Geron et son cavalier de l'époque, Luis Ichaso, en parle toujours maintenant comme si c'était l'un des meilleurs chevaux qu'il ait eu à monter. La preuve en est qu'il continue à monter des produits issus de la même mère. » SFL : Quels sont les objectifs avec le cheval cette année ? F.R. : « Nous sommes dans une période très difficile où il est difficile de faire des pronostics mais nous espérons quand même faire entre 25 et 40 juments pour aussi donner une chance à l'étalon dans sa carrière de reproducteur car il est impossible de juger un cheval sur quelques poulains. C'est pour cette raison que nous voulons le mettre à un tarif raisonnable la première année car, malgré ses 13 ans, il n'a jusqu'à présent jamais sailli. Il est arrivé à Linalux pour tester sa semence et aujourd'hui, nous sommes heureux de savoir que la qualité de la semence congelée est très bonne, et en plus il sera disponible en frais. »