Découvrez le parcours du premier cheval à avoir remporté deux médailles olympiques en individuel, qui plus est consécutivement, mais aussi une médaille en or par équipe !
Il est le premier cheval à avoir remporté deux médailles olympiques en individuel, qui plus est consécutivement, mais aussi une médaille en or par équipe ! Mais ce n’est pas tout car All In est un grand habitué des championnats. Dixième du championnat de Belgique des 5 ans avec Bart van Hove, quatrième du championnat du monde des 7 ans sous la selle de Nicola Philippaerts, il rejoint ensuite Peder Fredricson avec qui il remporte les championnats d’Europe de Goteborg ainsi que cinq Grands Prix 5*.
C’est en 2006 que All In voit le jour aux Pays-Bas, à proximité de la frontière belge, chez Bas Huybrecht : « J’avais une jument pleine de sang. Lorsque j’ai vu Kashmir van’t Schuttershof pour la première fois, il avait 6 ans. J’ai été impressionné par ses moyens et j’ai pensé qu’il pouvait vraiment convenir à Fortune. C’est comme ça qu’est né All In. Je pense que durant ma carrière d’éleveur, j’ai utilisé sept ou huit fois Kashmir et j’ai eu cinq chevaux de Grand Prix. J’ai décidé de l’inscrire au SBS car Kashmir était admis dans ce stud-book. J’ai toujours apprécié travailler avec ce stud-book car il est accessible et il aide toujours ses éleveurs. Lorsque vous avez une question, vous appelez et on fait toujours son possible pour vous répondre. Ces dernières années, on a vu des stud-books grossir et devenir moins accessible. Après, sincèrement, je trouve que chaque éleveur a désormais accès à tous les étalons. Je trouve que nous ne devrions plus avoir besoin de stud-book mais d’un système moins onéreux. Jeune, All In était un cheval très facile à s’occuper... Sauf quand on montait dessus. Il avait peur de son cavalier et du coup, c’était compliqué. C’est pour cette raison que j’ai décidé de le vendre à la famille Van Hove, que je connaissais depuis plusieurs années, car je savais qu’ils allaient bien faire les choses. Aujourd’hui, mes enfants sont plus grands et j’aurais gardé All In pour eux car je savais qu’il avait beaucoup de qualités, même si on ne peut jamais savoir s’il va sauter les plus grosses épreuves du monde. Mais je savais qu’il lui fallait des personnes capables de s’en occuper sereinement et le contrat a parfaitement été rempli. Aujourd’hui, c’est l'un des meilleurs chevaux du monde et je suis ravi. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’aller lui rendre visite chez Peder Fredricson. Nous avions été invité par H&M à nous rendre aux championnats d’Europe de Göteborg. La semaine précédente, nous sommes allés le voir dans ses écuries avant de le voir gagner là-bas, c’est un fantastique souvenir. Pourtant, je pense que je n’ai jamais vu le cheval aussi bien qu’à Tokyo. Aujourd’hui, je suis ravi d’avoir avec un ami un de ses propres frères qui a un an et demi à la maison. Nous avions acheté une porteuse pleine de cet embryon au haras de Hus et mon ami m’a proposé que nous fassions ce poulain ensemble. J’ai été chercher la porteuse en France et je pense que nous avons un futur étalon dans nos écuries. »
All In fait ses premiers pas en compétition l’hiver de ses 3 à 4 ans, dans un petit concours jugé par Piet Raymackers, qu’il gagne. C’est là que Bart van Hove va le découvrir et faire une première offre à son éleveur… Qui préfère le conserver. Pourtant, deux semaines plus tard, Baas Huybrecht rappelle le cavalier belge pour voir si il est toujours intéressé par son cheval qui se montre assez compliqué. L’affaire est rapidement conclue et All In déménage aux écuries De Vinck en banlieue anversoise. « Les débuts n’ont pas été simples. Il était rapide et très sensible. Nous n’avons pas fait beaucoup de concours à 4 ans. Je l’ai emmené sur quelques concours régionaux normaux et quelques concours jeunes chevaux du LRV. A 5 ans, les choses ont commencé à aller de mieux en mieux. Il est devenu plus à l’écoute de ce que je lui demandais. Nous sommes allés faire la sélection à Gesves où nous nous sommes qualifiés pour le championnat de Belgique. Nous avons atteint la finale où nous avons de nouveau été sans-faute mais fait une faute au barrage. Nous avons néanmoins terminé à une belle dixième place. Au début de ses 6 ans, j’ai croisé Nicola Philippaerts lors du CSI4* d’Anvers et je lui ai dit que j’avais un second Carlos VHP Z pour lui. Il a beaucoup ri mais il ne m’a pas pris au sérieux. Après quatre manches du cycle classique des 6 ans, nous étions deuxièmes du classement provisoire. Le cycle suivant était à Woutershof et j’avais inscrit All In dans une épreuve d’1m20 en début de week-end ainsi que dans l’épreuve des 6 ans. J’ai appelé Nicola et je lui ai proposé de monter All In dans la 120. S'il aimait bien le cheval, il pouvait aussi le monter dans l’épreuve des 6 ans. C’est ce qui s’est passé … sauf que All In est directement retourné à Doperheid et n’est plus jamais revenu ici. Aujourd’hui, je pense que All In est une véritable légende. Je suis très fier de lui et tellement heureux d’avoir fait partie de sa vie. Quelques années plus tard, j’ai également acheté sa mère mais je n’ai pas eu beaucoup de chance avec elle, j’ai eu deux poulains. Les deux ont été approuvés au SBS mais l'un des deux est mort et l’autre est parti en Suède. Aujourd’hui, je n’ai malheureusement plus aucun produit de la souche. C’est probablement une erreur mais la vie est ainsi faite. Nous avons par contre programmé un petit voyage en Suède pour aller rendre visite à All In avec son éleveur. Cela me fait vraiment plaisir et je m’en réjouis », explique Bart van Hove.
Nicola Philippaerts n’a pas oublié lui non plus son aventure avec All in : « Pendant le quatre étoiles d’Anvers, Bart van Hove m’a parlé de All In. Il m’a montré une vidéo et je trouvais le cheval bien mais je ne sais plus pourquoi, on n’arrivait pas à trouver un moment pour essayer le cheval. Finalement, je l’ai essayé directement au concours. Il était un peu chaud. Il pouvait être un peu difficile tellement il avait du sang et sautait un peu en avant mais il a de suite montré de grandes qualités. Au final, il est resté un an et demi chez nous. Nous avons bouclé trente-sept parcours dont trente-deux sans-faute et il n’aura jamais fait plus de quatre points. Lorsqu’il était à la maison, il allait beaucoup au paddock et on le montait beaucoup en forêt. Nous essayons de travailler dans ce sens avec tous nos chevaux mais lui en avait particulièrement besoin. Il était aussi pas mal travaillé à la longe de sorte à ce qu’il passe le plus de temps possible dehors. Peder a continué également dans ce sens-là et son management a été fantastique. Aujourd’hui, All In a montré qu’il faisait partie des meilleurs chevaux du monde et c’est une jolie histoire de savoir qu’il a passé du temps avec nous. Cela me procure beaucoup de plaisir de le regarder évoluer comme à Tokyo où je l’ai suivi avec une attention toute particulière. »
All In sous la selle de ses trois cavaliers : Bart Van Hove, Nicola Philippaerts et Peder Fredricson
Une autre personne a suivi les aventures de All In avec beaucoup d’intérêt car c’est chez lui que se trouve actuellement Fortune, la mère du crack de Peder Fredricson. Derrière l’affixe vd Berghoeve, Paul Van Den Bosch est aujourd’hui lui aussi un homme heureux : « Je suis toujours intéressé dans l’achat de bonnes juments. Il y a deux ans, on m’a proposé de faire l’acquisition de Fortune alors qu’elle était au haras de Hus. Je connaissais évidement All In et je l’avais suivi lors des Jeux Olympiques de Rio. On espère toujours que d’autres résultats vont arriver mais de là à imaginer un tel scénario à Tokyo après une année plus calme, c’est incroyable. C’était d’autant plus incroyable que le jour où All In a décroché l’or par équipe, son propre frère, Kashman vd Bergoeve, était présenté à la vente de Flanders Foal Auction et a été adjugé à 130 000 euros. Je pense que le timing était parfait pour une telle vente : les chevaux belges sont sur le devant de la scène le jour de la remise des médailles ! Mon objectif est avant tout de produire des bons chevaux mais j’avais finalement accepté de mettre ce poulain à la vente et cela aura été une véritable surprise de tous les côtés. »
Après un tel top price, on peut se demander si l’embryon d’une future propre sœur de All In, qui vient d’être annoncé dans la collection de la Haras de Hus Embryo Online Auction se clôturant fin aout, suivra la même voie.