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Alix Ragot, prêt à décoller pour le haut niveau (1/2)

Alix Ragot
mercredi 26 juin 2024 Jocelyne Alligier

En prenant la troisième place du championnat de France Pro Elite, fin avril à Fontainebleau, Alix Ragot s’offre une belle mise en lumière. Déjà porteur de la veste de l’équipe de France ces dernières années avec son étalon Thaïs de Pégase puis Coldplay EJ, il dispose désormais, avec KS Carat, d’un bel atout pour fouler les pistes des CSIO, comme il le fera ce week-end à Prague.

Souvent, l’itinéraire d’un cavalier est le fruit d’une passion familiale. C’est bien le cas pour Alix Ragot, même s’il est loin d’avoir grandi dans un milieu professionnel. “Je viens d’une famille modeste, mais mon père a toujours eu la passion des chevaux. Il se débrouillait pour récupérer des chevaux dont personne ne voulait. C’est comme cela que nous avons commencé notre élevage, à partir de ses premières juments, pour faire naître nos propres chevaux”, entame le Français. Mais c’est dans un tout autre domaine que la famille Ragot a d’abord trouvé la réussite, il y a une trentaine d’années, en créant Air Pégasus Montgolfière, une société de vol en montgolfière. Frédéric Ragot, le père d’Alix, ne pouvait trouver mieux que le mythe du cheval ailé Pégase pour exprimer ses deux passions !

C’est sous cet affixe que la structure équestre des écuries de Pégase, sise à Bailleau-Armenonville, entre Chartres et Rambouillet, s’est développée avec Alix. Même s‘il possède son brevet de pilote de montgolfière, comme ses deux frères, lui a choisi la voie équestre. “Nous avons acheté une maison et tout construit autour. Aujourd’hui, nous avons vingt-six boxes, deux carrières et un manège. Quand je conclus une vente, j’investis dans les installations. Nous avons plusieurs hectares en location, mais il est assez difficile de trouver des terres dans la région. Comme pour les montgolfières, les écuries sont une entreprise familiale. Je suis le seul à monter à cheval, mais mes frères viennent m’aider quand on fait les foins et j’ai un cousin qui est très actif dans l’entretien de la structure.”

Thaïs de Pégase est le fer de lance de l'écurie de Pégase. © Mélina Massias



À bientôt trente-sept ans, ce discret cavalier affiche déjà de belles réussites, même si sa carrière en compétition n’a débuté qu’à dix-sept ans. Ses premiers CSI se déroulent ainsi avec une jument née dans le village voisin, Riale Darmenonville, une fille de Calvaro et Frivole de Ranville, par Prince Ig’Or, créditée d’un ISO 157 en 2014. Très vite, un des premiers produits maison lui emboîte le pas : Thaïs de Pégase. Avec ce Selle Français, lui aussi par Calvaro et Niveal de Pégase (Emir Platière), il participe en 2015 au CSIO de Drammen, en Norvège, puis à celui de Rabat, pendant le Morocco Royal Tour, l’année suivante. “C’est grâce à Philippe Guerdat que j’ai pu faire mes premières Coupes des Nations et je le remercie d’avoir cru en moi. Cela m’a beaucoup aidé”, avoue Alix. “Axel van Colen aussi m’a beaucoup aidé. Maintenant, je profite des conseils de Bertrand de Bellabre, qui était présent aux championnats de France et m’a beaucoup apporté.’’ 

Riale Darmenonville a accompagné Alix Ragot sur ses premiers CSI et a engendré son premier poulain en 2022, pour le compte de l'élevage de Pégase. © Jean-Louis Perrier

Alix Ragot a fait ses armes jusqu'en Grand Prix 4* avec son étalon maison, Thaïs de Pégase. © Sportfot

Avant de monter sur le podium national, le Tricolore avait retrouvé la veste de l’équipe de France en 2022, à l’occasion du CSIO 3* d’Uggerhalne, au Danemark, avec victoire collective à la clé et la huitième place du Grand Prix, associé à Coldplay EJ, un hongre Origines constatées Zilverstar T et Kalifornia, une fille de Kashmir van’t Schuttershof. “C’est un cheval que j’ai trouvé lorsqu’il avait quatre ans, dans une vente avec Gilbert Doerr, son naisseur. Il n’a peut-être pas tous les moyens du monde, mais en piste il se donne toujours à cent pourcent !” Si le généreux gris a été un peu seul en cheval de tête jusqu’à l’an dernier, il a maintenant un sérieux renfort avec un autre gris, le SWB KS Carat, rebaptisé QH Sole Mio Santo Antonio lors de son passage dans le piquet du Brésilien Yuri Mansur

Coldplay EJ, fidèle soldat d'Alix Ragot, est désormais épauler par KS Carat pour affronter de belles épreuves. © Sportfot



Ce hongre de dix ans né chez Pernilla Sjostrand et Jonas Jonsson et par Canvas Plus, un fils de Cardento, et KS Diamant, une fille de Diableau, a été acquis lors des ventes Fences de Deauville par la famille Jouvelot. Depuis deux ans, cette dernière investit pour le cavalier beauceron. “Notre fille, Marie, est cavalière amateur et nous mettait la pression pour investir. Alors, nous avons commencé à acheter des chevaux lors des ventes Fences de la Grande Semaine de Fontainebleau en 2022. Elle nous a mis en contact avec Alix, qui l’avait coachée et nous nous sommes sentis très bien dans son système. Je joue même le groom sur les concours jeunes chevaux”, raconte Jacques Jouvelot. Lors des ventes Fences Elite des championnats de France 2023, il a, via sa société Era Jump, misé sur trois chevaux, dont le Top Price : Gotcha de Baerenrain (Vagabond de la Pomme et Light and Easy x Fétiche du Pas, née à l’écurie Helmlinger). “Nous nous sommes retrouvés en concurrence avec Steve Guerdat pour les enchères ! Cela n’était pas prévu, mais prouve qu’on ne s’était pas trompé”, sourit-il. Depuis sa quatrième place dans le championnat de France des sept ans, un deuxième rang dans un Grand Prix réservé aux montures de huit ans disputé en début de saison à Vejer de la Frontera et de nombreux autres sans-faute, la Selle Français a confirmé la bonne décision de son propriétaire.

Les des derniers championnats de France Pro Elite, Alix Ragot et KS Carat se sont emparés du bronze. © Mélina Massias

La seconde partie de cet article sera disponible demain sur Studforlife.com…

Photo à la Une : Alix Ragot a trouvé de fidèles propriétaires en Véronique et Jacques Jouvelot, qui sont notamment propriétaires de KS Carat, son meilleur élément. © Jean-Louis Perrier