Les épreuves équestres des Jeux olympiques de Paris se sont conclues mardi 6 août par la victoire de Christian Kukuk et Checker 47. Le duo allemand a réalisé le seul double sans-faute de l’épreuve, s’offrant le luxe de devancer deux couples ayant déjà brillé en grand championnat, ceux formés par Steve Guerdat et Dynamix de Bélhème et Maikel van der Vleuten avec Beauville. Retour en images sur cette ultime journée dédiée au saut d’obstacles à Versailles. Clichés signés Liz Gregg, Dirk Caremans, Benjamin Clark et Pierre Costabadie.
Dernière caresse, dernier moment de concentration avant le grand saut.
Christian Kukuk, le regard déjà tourné vers son objectif.
En avant vers l'or.
Un saut et une image pour l'histoire. Devant le château de Versailles, Christian Kukuk et Checker 47 s'envolent vers le Graal : l'or olympique. Comme figé dans les airs, le gris de quatorze ans ne peut pas renier son père, l'exceptionnel Comme Il Faut, retraité depuis 2021 et indissociable partenaire de Marcus Ehning.
Le poing serré, Christian Kukuk ne sait pas encore qu'il sera sacré champion olympique mais a conscience de l'ampleur de sa performance dans une finale individuelle d'une extrême exigence.
L'heure de savourer, face au public et aux drapeaux allemands qui flotte dans les tribunes de Versailles.
Moment hors du temps pour le clan Kukuk. Sa groom est félicitée, tandis que Christian Kukuk serre son mentor, Ludger Beerbaum, dans ses bras. Douze ans après son arrivée à Riesenbeck, l'élève a égalé le maître, remportant à son tour un titre de champion olympique individuel.
Christian Kukuk peut lever les pouces et sourire. Il vient d'accomplir un exploit.
Pour avoir un beau champion, il faut des adversaires à la hauteur. Inutile de dire que Steve Guerdat et Maikel van der Vleuten l'ont été avec Dynamix de Bélhème et Beauville.
Steve Guerdat, homme de grands championnats, sait ce que représente ce titre olympique. Il glisse un conseil à l'oreille de Christian Kukuk : savourer et en profiter.
Evidemment déçu de ne pas avoir effectué un barrage parfait, le Suisse ne peut qu'avoir le sourire lorsqu'il est sur le dos de sa star, Dynamix de Bélhème, championne d'Europe en titre et vice-championne olympique. Une sacrée réussite pour la Selle Français de onze ans, qui n'a disputé que... deux grands championnats !
Steve Guerdat et Dynamix de Bélhème étaient les chouchous de bon nombre de spectateurs présents à Versailles.
Après une entrée en compétition ratée jeudi, la fille de Snaïke de Blondel et Windows vh Costersveld, alias Cornet Obolensky, a retrouvé toute sa superbe pour les épreuves individuelles.
Une caresse pour la reine d'Europe, qui deviendra peut-être la reine du monde en 2026, à Aix-la-Chapelle.
"Les médailles individuelles aux Jeux olympiques sont rares. C’est déjà ma deuxième et je me sens super heureux, fier de ma jument, et de toute mon équipe. Il est difficile de trouver les bons mots, mais cette médaille représente énormément pour moi, en tout cas autant, si ce n’est plus, que l’or de Londres", a déclaré Steve Guerdat après son ultime parcours aux Jeux olympiques 2024.
De nature discrète, Maikel van der Vleuten est pourtant l'un des cavaliers les plus réguliers en grands championnats. Après avoir fait partie de tous les succès des Oranje dans la première moitié des années 2010, le Néerlandais a enchainé trois podiums individuels en quatre ans.
À Tokyo, Herning et Versailles, Maikel van der Vleuten a remporté le bronze avec Beauville, un fabuleux Zangersheide formé en France et arrivé dans ses écuries à sept ans. Désormais âgé de quatorze printemps, le bai a déjà passé la moitié de sa vie aux côtés de son cavalier.
Une poignée de main et les félicitations du Kaiser Ludger Beerbaum.
Quel dénouement cruel pour Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre. Transcendé à domicile, le duo s'arrête au pied du podium individuel, après avoir accroché deux médailles de bronze à sa collection : une en solo aux Européens de Milan en 2023 puis une par équipes aux Jeux de Paris.
Malgré tout, le public sera toujours derrière ses chouchous.
Autre scénario pour Martin Fuchs, privé d'un étrier pendant les trois quarts de son parcours. Le Suisse s'est arraché pour venir à bout du tracé avec son agile Leone Jei, né Hay El Desta Ali, mais cela n'a pas suffi et la barre est tombée sur le dernier...
Sentiment partagé pour Martin Fuchs, entre déception, frustration et admiration pour son crack, à qui il aurait aimé offrir un tout autre parcours.
Que dire de l'erreur commise par Karl Cook ? Remarquable de maîtrise et d'aisance tout au long de la compétition, une mauvaise courbe a réduit ses espoirs à néant avec sa géniale Caracole de la Roque, ancienne complice de... Julien Epaillard. Que le sport peut être dur.
Andres Azcarraga sera passé par toutes les émotions dans ces championnats avec son étalon Contendros 2, trois-quarts frère du crack Codex One. Refusé lors des premières inspections vétérinaires avant d'être accepté in extremis, le Mexicain s'est brillamment qualifié pour la finale individuelle grâce à un sans-faute. Seulement, il a fini les pieds dans l'eau lors de celle-ci, son charismatique camarade de dix-sept ans ayant refusé de franchir la rivière.
Le numéro un mondial Henrik von Eckermann a aussi quitté la piste à pied, réconforté par son épouse, Janika Sprunger, après avoir chuté de son extraordinaire King Edward Ress. Une image rare, qui devrait donner envie au Suédois de prendre sa revanche dès qu'il en aura l'occasion.
Une dernière vue du cadre idyllique dans lequel se sont jouées les épreuves équestres des Jeux olympiques, édition 2024.
Au revoir, Paris 2024. See you soon, Los Angeles 2028.
Photo à la Une : Le sourire de Steve Guerdat avec sa Dynamix de Bélhème. Dirk Caremans / Hippo Foto