Pour la première épreuve sportive du salon des étalons de Saint-Lô, Kentucky du Biolay, Jacadi du Paradis et Itoki de Riverland ont décroché les honneurs. Montés par Sofian Misraoui, Valentin Pacaud et François-Xavier Boudant, les fils de Cordial, Clarimo et Candy de Nantuel, trois performeurs internationaux, ont remporté les Masters des étalons de quatre, cinq et six ans, édition 2024. L’alezan brûlé, le gris et l’alezan sont respectivement nés chez Bertrand Moissonnier, Stephan Maty et Mickaël Varliaud.
La première journée de fête et d’élevage s’est achevée par les victoires de Kentucky du Biolay, Jacadi du Paradis et Itoki de Riverland, vendredi 23 février, au cœur du pôle hippique de Saint-Lô. Première des deux épreuves de sport organisées dans le cadre du salon des étalons, les Masters, réservés aux mâles approuvés à produire en Selle Français, a vu trente-cinq candidats, dispatchés en au sein de leurs trois classes d’âge respectives, s’affronter sur un parcours imaginé par Quentin Perney. Sous l'œil expert des juges, qui leur ont attribué diverses notes pour leur moyen, leur style, leur comportement ou encore leur équilibre, les fils de Cordial, Clarimo et Candy de Nantuel se sont distingués.
“Je pense qu’Itoki de Riverland est destiné à faire du beau sport”
Champion de France des étalons à deux et trois ans, troisième du championnat de France des quatre ans, deuxième de celui des cinq ans… et vainqueur du Masters des étalons de six ans à Saint-Lô ! Itoki de Riverland*GFE ne rate rien et tout semble lui réussir. Sous la selle de François-Xavier Boudant, le grand alezan, fils de Candy de Nantuel*GFE et Dirka de Riverland (Action Breaker), l’une des valeurs montantes de l’élevage de Mickaël Varliaud, a entamé son année de six ans de la meilleure des manières. Face aux gradins déjà bien remplis du pôle hippique, le jeune étalon s’est baladé, signant un sans-faute aux obstacles et séduisant les juges, qui lui ont accordé quatre-vingt-treize points sur les cent possibles, dont un remarquable 19,5/20 pour l’impression d’ensemble. “Itoki était très bien ce soir. Il était très frais. Il s’agissait de sa première vraie sortie depuis le championnat des cinq ans à Fontainebleau. Il a passé un bon hiver et évolue comme on l’espérait. On commence à le connaître : il a déjà gagné à deux, trois, quatre ans. Il continue dans le bon sens. Pourvu que ça dure ! Je pense qu’il est destiné à faire du beau sport. Il est assez sûr de lui et très doué”, a réagi François-Xavier Boudant à l’issue de son tour d’honneur. “Je suis aussi très content d’Ichai de Reile, qui est deuxième. Il s’est bien comporté et est un super cheval de concours. Il est aussi très doué, bien qu’il soit différent d’Itoki dans le style. On ne craint pas du tout la faute avec lui, il est très adroit, très agréable, super facile et je pense qu’il fera également de très bonnes choses. Cette saison, l’objectif est de continuer à les former gentiment. Il y a des chances pour qu’on les retrouve à la finale de Fontainebleau.”
Deuxième, donc, Ichai de Reile, un autre alezan, né chez Laurence Gatier, a su séduire les juges. Sans forcer, le fils de For Feeling et petit-fils d’Eyken des Fontenis a confirmé, comme il le fait depuis ses quatre ans. Très régulier, le Selle Français a obtenu un total de quatre-vingt-onze points sur cent, avec un dix-neuf sur vingt pour son comportement. Le trio de tête a été complété par Indigo de Talma, fruit du croisement entre Quick Star et une fille de Stakkato, monté pour l’occasion par Valentin Pacaud. Le duo a obtenu un très bon score de quatre-vingt-dix et demi sur cent. Le bai a vu le jour chez Michel Guiot.
Jacadi du Paradis, un étalon à suivre
Dix-neuf sur vingt par trois fois, dix-huit et demi et dix-huit. Jacadi du Paradis a fait un carton auprès des juges, mais aussi auprès des observateurs présents autour de la piste de compétition. Ce gris de tout juste cinq ans est un fils de Clarimo, le seul à avoir pris le départ des Masters Selle Français, né chez Stephan Marty, à la tête du haras du Paradis. Si les experts se sont montrés convaincus par la prestation de ce petit-fils du BWP Erco van’t Roosakker, le tout sur la souche de Narcotique de Muze II, sa troisième mère, ils ne sont pas les seuls. Valentin Pacaud, son cavalier, ne manque pas d’éloges au sujet de son protégé. “Je monte Jacadi depuis la fin de son année de trois ans et mon arrivée au haras de Talma. Il appartient au haras de Talma et au haras du Paradis, qui l’a fait naître. Nous croyons beaucoup en lui et nous prenons notre temps avec lui. Nous ne brûlons pas les étapes. Il a disputé la finale des quatre ans l’an passé et nous viserons celle des cinq ans cette saison, mais gentiment. Nous croyons beaucoup en lui depuis le début et nous voulons prendre le temps de le former. C’est assez facile, puisque ses deux propriétaires pensent la même chose de Jacadi. Il a une locomotion qui n’est pas commune par rapport à beaucoup d’autres chevaux et une tête en or. Il a un grand galop, qu’il faut continuer à façonner, sans se presser. Honnêtement, je ne sais pas si j’ai monté beaucoup de chevaux de sa qualité jusqu’à maintenant. J’ai trouvé que Quentin Perney, le chef de piste, a proposé de très bons parcours cette année. C’était assez facile, assez fluide. L’atmosphère est toujours délicate à appréhender pour ces jeunes chevaux, mais cela fait aussi partie de leur métier. Il y a tout de même un vrai marché pour tous les étalonniers ici, c’est donc important d’engager des chevaux dans ce genre d’épreuve”, a déclaré l’heureux lauréat.
Avec son gris, Valentin Pacaud a devancé… Justinien de Vains, un produit né chez la famille Bihl, évidemment présente sur place pour observer son grand espoir. Fils d’Untouchable 27 et Byzance de Vains, une fille de la brillante Sixtine de Vains, alias Sarena, montée au plus haut niveau par Ben Maher, le bai, guidé par Victor Cherré, a obtenu quatre-vingt-treize unités pour sa prestation, contre… quatre-vingt-treize et demi pour son bourreau du soir ! “Justinien est un frère utérin de Garance de Vains, la jument avec laquelle j’ai été sacré vice-champion du monde à Lanaken lorsque je travaillais encore pour la famille Bihl. L’histoire est assez belle”, s’est aussi réjoui Valentin Pacaud.
Issu du mélange entre les sangs de Diarado et L’Arc de Triomphe, Joker d’Euskadi*GFE a terminé troisième aux rênes de Valentin Besnard. Le noir pangaré a suivi deux étalons distribués par France Etalons et a obtenu un total de quatre-vingt-dix points.
Imperturbable, Kentucky du Biolay honore ses origines
Comptant parmi les rares descendants de Cordial, finalement absent du salon des étalons, Kentucky du Biolay a fait honneur à ses origines. Puissant, l’alezan brûlé aux grandes marques blanches s’est montré imperturbable, malgré les conditions parfois déstabilisantes pour des chevaux de tout juste quatre ans. Né chez Bertrand Moissonnier, cousin de Mégane, ancienne cavalière de Cordial, désormais monté par l’Irlandais Denis Lynch, Kentucky était monté par Sofian Misraoui, pour le compte du haras de Castille de Benjamin Croisier. Grâce à un sans-faute parfaitement maîtrisé, le couple s’est vu crédité de quatre-vingt-onze unités et demie sur les cent possibles. “Je connais Kentucky depuis peu, puisque j’ai commencé à le monter après le testage des étalons (qui a eu lieu en décembre dernier, ndlr). Il est très sérieux, très respectueux, très qualiteux. Il a un très bon équilibre et est très facile. Il a très bien réagi dans cette configuration, qui peut être impressionnante pour des chevaux de quatre ans. Le fait qu’il ait participé au testage, mais aussi aux ventes Fences, lui a donné un peu de métier, un peu de vécu. Il était assez sûr de lui ici. Cela explique son bon comportement. Je pense qu’il a un chouette avenir. Il a tout ce qu’on lui demande pour l’instant et est très agréable. Il ira sûrement à la finale de Fontainebleau, mais sans pression. Il est encore difficile de prédire ce qu’il sera en mesure de sauter à terme, parce qu’il n’a que quatre ans, mais quoi qu’il fasse, il le fera bien”, a analysé le cavalier du Selle Français.
Kocktail de Laume, fils de Vivaldi du Seigneur et petit-fils de Pezetas du Rouet, et Kabri du Marais*GFE, descendant de Mylord Carthago et une fille de Kannan, sur la souche de Perle du Marais, ont terminé deux et troisièmes avec les notes de quatre-vingt-onze et quatre-vingt-huit et demi sur cent. Ils étaient respectivement montés par Sarah Stagna et Pauline Paris. Très plaisant, le gris du Groupe France Elevage a montré de belles choses, avec la manière. Katoki de Riverland, fort séduisant, aurait pu en faire de même et pourquoi pas imiter son frère utérin, Itoki de Riverland. Malheureusement, le fils de Catoki s’est montré un peu ému et a infligé plusieurs refus à Grégoir Hercelin, qui le montait au pied levé à la place de Marie Demonte. Malgré ses facéties, le bai a laissé entrevoir tout son potentiel, si bien que les juges lui ont tout de même octroyé deux fois la note de dix-neuf sur vingt, pour l’impression d’ensemble ainsi que son équilibre, sa locomotion et sa disponibilité. Même si la victoire n’était pas au rendez-vous cette fois, cette expérience formatrice saura à coup sûr lui servir pour l’avenir.
Photo à la Une : François-Xavier Boudant et Itoki de Riveland. © Mélina Massias
Les épreuves du salon des étalons de Saint-Lô sont à (re)voir sur GRANDPRIX.tv.