Du haut de ses seize ans, Monaco n’en finit plus de briller. À Cannes, le complice de Harrie Smolders s’est offert un nouveau Grand Prix 5*. Au terme d’un barrage parfaitement négocié, la paire a tenu Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, de retour en piste, ainsi que Maikel van der Vleuten et O'Bailey vh Brouwershof en échec. Retour sur une épreuve disputée, où se sont affrontés plusieurs cracks.
Et si la malédiction était enfin levée ? Le fabuleux Monaco, seize ans et dans une forme olympique, a remporté son deuxième Grand Prix 5* en l’espace de six mois. En décembre dernier, le duo conjurait le sort à Genève, pour s’emparer du temps fort de l’événement. Mieux encore, depuis le début de l’année, la pépite de l’élevage de Ralf Lütje s’est classée dans quatre des cinq Grands Prix 5* dont il a pris le départ. Samedi 7 juin, à un peu moins de six cents kilomètres de là, l’étape du Longines Global Champions Tour de Cannes lui a déroulé le tapis rouge. Grâce à un barrage rondement mené, les deux complices, qui évoluent ensemble depuis huit ans, ont tenu en échec leurs poursuivants, à commencer par Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, qui faisaient office de favoris sur la croisette.
En forme olympique, l'excellent Monaco continue de faire le bonheur de son cavalier, Harrie Smolders, et de toute l'équipe qui l'entoure. © LGCT
Si une partie des meilleurs mondiaux - huit sur les dix premiers - étaient à La Baule, Cannes n’avait pas à rougir du plateau affiché. Bien au contraire. Sur le tracé imaginé par Uliano Vezzani, les têtes d’affiche Ben Maher, numéro deux mondial, et Julien Epaillard, numéro douze, ont échoué à se qualifier pour le barrage avec leurs montures de tête, Point Break pour le premier et Donatello d’Auge, vainqueur de la dernière finale de la Coupe du monde, pour le second. Une faute les a éloignés du barrage, de même que l’exceptionnel Untouched LB, partenaire de Christian Ahlmann, ou encore l’agile Just Be Gentle de Christian Kukuk. Les deux Allemands, très en forme le week-end dernier à Hambourg, ne sont pas passés loin d’une place pour la finale au chronomètre, mais n’ont pas pu rejoindre leurs dix homologues pour cette ultime bataille.
Au jeu de la vitesse, sept paires se sont laissé emporter, péchant à une ou deux reprises. Auteur de l’un des tous meilleurs parcours du premier acte, Max Wachmann a lâché huit points au barrage aux rênes d’Obama van Ostaayen, alias Lexington, ancien grand espoir d’Abdel Saïd et au départ du quatrième Grand Prix 5* de sa carrière. À onze ans, le hongre par Etoulon avec une mère par Chacco-Blue semble arriver à pleine maturité. Ce n’est pas passé cette fois, avec une dixième place au classement définitif, mais la prochaine tentative sera peut-être couronnée de davantage de succès. Lui aussi apparu souverain au premier tour, Lorenzo de Luca pourra regretter sa faute avec Jappeloup, très régulier dans les premiers actes des Grands Prix, mais encore en rodage face au chronomètre. L’Italien et son étalon par Calvaro sont neuvièmes.
Troisième podium cannois pour Simon Delestre… mais toujours pas de victoire
Décidément très en vue ce week-end, l’Irlande a pu compter sur la révélation Neal Fearon, huit cent vingt et unième mondial, pour être son meilleur représentant sur la Croisette. Grâce à Derryglen*Othello van de Vlasbloemhoeve, onze ans, le représentant du Trèfle a fait sensation. Il faut dire que si son complice du soir était déjà parvenu à se qualifier pour le barrage du Grand Prix Coupe du monde d’Helsinki en octobre dernier avec son compatriote Dierdre Reilly, il ne s’agissait que de sa… troisième apparition internationale à ses côtés, et la première à ce niveau. D’ailleurs, Neal Fearon n’avait disputé qu’un Grand Prix 5* jusqu’à présent, à Calgary, en juillet dernier, avec un certain… Cocktail de Talma !
Parfaitement à son aise aux rênes de H5 Cacophonie, ancienne monture de son fiancé, Carlos Hank Guerreiro, Zoé Conter a obtenu un nouveau classement en Grand Prix 5*. Onzième à Shanghai, la Belge est cette fois septième. Elle est devancée par Andreas Schou, Sophie Hinners et Mariano Martinez Bastida, six, cinq et quatrième avec Napoli vh Nederassenthof, Iron Dames*My Prins van de Dorperheide et Jup, ouvreur du barrage.
Troisièmes au classement final, Maikel van der Vleuten et O'Bailey vh Brouwershof ont été les premiers à trouver les clefs du sans-faute au barrage. © Stefano Grasso / LGCT
Premier à signer un double zéro, Maikel van der Vleuten et son puissant et très bien né O’Bailey vh Brouwershof ont arrêté la montre en 45’’33. Rapidement, tous deux ont été battus par Harrie Smolders et son inoxydable Monaco. Comme le bon vin, le bai se bonifie encore à seize ans ! Deuxième à Windsor un peu plus tôt en mai, le Holsteiner n’est pas retombé dans ses vieux travers et s’est accroché à la première place, malgré les assauts de Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, qui restaient sur deux succès consécutifs, acquis en indoor à Bois-le-Duc et Paris. Absent des pistes internationales depuis lors, soit plus de deux mois, le fils d’Hickstead a signé un retour fracassant, mais s’est contenté du second rang, offrant à son cavalier un troisième podium dans ce Grand Prix qu’il n’a encore jamais réussi à ajouter à son palmarès.
Alors qu'il restait sur deux victoires consécutives lors de ses deux derniers Grands Prix 5*, Cayman Jolly Jumper a attaqué sa saison extérieure avec une deuxième place. © Stefano Grasso / LGCT
“Incroyable Monaco, encore une fois si régulier, il est unique en son genre. Merci Monaco, merci Evergate Stables. L’ambiance était incroyable ce soir avec le public. Les chevaux ressentent cette atmosphère et donnent tout ce qu’ils ont. Le parcours était conséquent. Il y a eu dix barragistes sur quarante départs, ce qui était le plan d’Uliano Vezzani. Le suspense était à son comble jusqu’à la toute fin du barrage !”, a commenté Harrie Smolders, aux anges après cette nouvelle victoire à bord de son fabuleux complice. Désormais qualifiés pour le Super Grand Prix, tous deux tenteront de faire aussi bien qu’à Cannes en République Tchèque, d’ici quelques mois.
Photo à la Une : Six mois après Genève, Harrie Smolders et Monaco ont conquis Cannes. © Stefano Grasso / LGCT