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À Bruxelles, le jour de gloire de Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour est enfin arrivé !

Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour ont enfin remporté leur premier Grand Prix 5*, au CSIO de Bruxelles.
Sport dimanche 31 août 2025 Mélina Massias

Il arrive que des Grands Prix CSIO 5* accouchent de victoires surprises. Cela a d’ailleurs été le cas de celui de Bruxelles, pas plus tard que l’an dernier, avec le triomphe de José Maria Larocca Jr. et Finn Lente. Cette année, il n’en a rien été. Exceptionnelles depuis le début de la saison extérieure, Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour devaient remporter une épreuve de ce niveau. Cette fois, sur sa si brillante fille de Diamant de Semilly, la Française n’a pas perdu d’étrier en route, comme à Dinard, ni commis de faute, comme à Aix-la-Chapelle, le tout en signant le meilleur chronomètre de l’épreuve. Dans un Grand Prix qui a particulièrement souri aux Selle Français et aux produits de Diamant de Semilly, la paire féminine a fêté son jour de gloire en supplantant les redoutables Grégory Wathelet et Bond Jamesbond de Hay, triples vainqueurs à ce niveau, ainsi que le champion olympique Harry Charles et son tout bon Novio vd Donkhoeve, alias Sherlock, double vainqueur à ce niveau.

Cette victoire lui tendait les bras depuis des mois : Nina Mallevaey a enfin empoché son premier Grand Prix 5*, qui plus est lors d’un CSIO ! Aux rênes de la brillante Dynastie de Beaufour, la Française s’est imposée dans le temps fort de l’Officiel de Belgique, près de Bruxelles, dimanche 31 août. Dans cette épreuve en deux manches, la championne de France en titre et sa fille de Diamant de Semilly née chez Éric Levallois, en Normandie, ont été intraitables, déroulant un second tour fabuleux, rempli de maîtrise, vélocité, efficacité et grâce. Troisièmes à Dinard en juillet, cinquièmes à Aix-la-Chapelle alors qu’elles avaient enregistré le meilleur chronomètre du barrage, deuxièmes à Rotterdam, troisièmes à Rome… les deux complices frappaient à la porte depuis de longues semaines et ont vu leurs efforts récompensés, lors d’une nouvelle semaine de rêve, également marquée par une victoire de l’équipe de France dans la Coupe des nations et un double sans-faute à mettre à leur crédit. La consécration de Dynastie de Beaufour, qui n’a découvert ce niveau qu’en juin 2024, ne manquera pas non plus de ravir son éleveur, présent sur place pour vivre ce grand moment, et ses anciens cavaliers, en particulier Romain Lescanne et Valentin Besnard, qui ont contribué à faire de cette crack la championne qu’elle est aujourd’hui.

Un câlin mérité pour la star Dynastie de Beaufour en sortie de piste. © Sharon Vandeput / Hippo Foto

Les larmes aux yeux, la discrète mais compétitive Nina Mallevaey a confié toute son émotion de faire de Bruxelles le théâtre de sa première victoire en Grand Prix 5*. “Je me sens incroyablement bien ! Je suis émue… Dynastie méritait de gagner un Grand Prix 5* et je pense que c’était l’endroit parfait pour le faire. Une grande partie de ma famille est présente, dont mon père, qui est dans le public, tout comme la famille Rein, qui me témoigne un soutien exceptionnel, de nombreux membres de notre équipe, de notre chiropracteur à notre dentiste en passant par notre maréchal ferrant ; toutes ces personnes sans qui je ne pourrais pas faire cela. Je tiens à tous les remercier aujourd’hui”, a réagi, à chaud et avant même son tour d’honneur, la nouvelle coqueluche tricolore. Et d’ajouter : “Stephan Conter (organisateur de l’événement et propriétaire des écuries Stephex, ndlr) est celui qui m’a mis sur cette voie. Il y a quatre ans, il m’a dit d’aller monter pour les écuries Torrey Pines. Cela a été une opportunité énorme pour moi, qui m’a permis de rencontrer la famille Rein. Sans eux, je ne serais pas là aujourd’hui. Alors un grand merci aussi à Stephan, qui m’a mis sur ce chemin.” 

Habituée des tours d'honneur avec sa Dynastie de Beaufour, Nina Mallevaey l'a enfin vécu en tête de peloton. © Sportfot

Véritable prodige de son sport, à seulement vingt-cinq ans, la jeune femme a déjà tout des plus grands. La détermination, la confiance, l’intelligence. “Elle a une façon de monter chirurgicale. Ce qu’elle a fait est très, très exceptionnel de maîtrise”, a même salué Laurent Elias, ancien sélectionneur des Bleus, durant l’épreuve. Depuis son retour d’Amérique en début d’année, et son sacre bellifontain avec Nikka vd Bisschop, qui l’attend de l’autre côté de l’Atlantique, à Calgary, pour un autre CSIO 5*, celui de Spruce Meadows, la semaine prochaine, Nina Mallevaey survole tout, ou presque. Si les championnats d’Europe de La Corogne lui ont sans doute laissé un goût amer après une saison quasi-parfaite, ce succès, preuve de son caractère, risque bien de ne pas être le dernier du genre.

Quel style et quel talent pour ces deux-là ! © Sportfot



Bond Jamesbond de Hay offre un doublé à Diamant de Semilly

Antépénultième à prendre le départ du second tour, auquel douze cavaliers - dont sept sans-faute - étaient conviés, Nina Mallevaey semblait imbattable avec sa petite-fille de Cassini I. Pourtant, deux sérieux candidats à la victoire devaient encore s’élancer. Luciana Diniz et son généreux Vertigo du Désert, Selle Français de seize ans par Mylord Carthago, ont flanché, terminant septièmes après une faute. Puis Grégory Wathelet et Bond Jamesbond de Hay, un autre produit de Diamant de Semilly, sont partis le couteau entre les dents. Déjà plus rapide lors de la première manche, qu’il a déroulée sous un véritable torrent de pluie, le duo franco-belge était le concurrent de Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour. Grand galop, détermination… La paire olympique était bien lancée, mais a perdu de précieux centièmes sur le quatrième vertical du tracé réduit. L’étalon Selle Français de quatorze ans a hésité, pensant se diriger sur le vertical de palanque sur sa gauche, qu’il avait déjà franchi en première manche. Un réajustement de dernière seconde de son cavalier pour le diriger sur la droite lui a permis de sauver les meubles, mais la messe était dite. Tout de même rapides, avec un chronomètre 41’’71, le duo masculin, vainqueur de trois Grands Prix 5*, à Lyon, Oslo et Windsor, s’est contenté du deuxième rang, derrière les lauréates du jour, arrivées à destination en… 40’’75.

En première manche, la pluie battante n'a pas arrêté Grégory Wathelet et son étalon Bond Jamesbond de Hay. © Sharon Vandeput / Hippo Foto

En ouvrant la marche de cette seconde manche aux allures de barrage, la Suédoise Petronella Andersson avait donné le ton. N’ayant rien à perdre, la cavalière des écuries Stephex - qui courait donc à domicile cette semaine - a tout tenté. Bonifiée par le tempo élevé imprimé sur ce parcours par son amazone, Olympke van’t Merelsnest a parfaitement répondu à ses demandes et rendu une excellente copie, en 42’’04. Face à ce chronomètre rapide, les autres couples repêchés à quatre points sont partis à la faute un à un. Jason Smith et son exceptionnel Picobello van’t Roosakker, d’abord, ont traversé l’antépénultième oxer du parcours pour terminer onzièmes, malgré une démonstration signée en première manche. Steve Guerdat et Dynamix de Bélhème, ensuite, ont péché sur le numéro 2, après avoir déjà écopé d’une coûteuse faute en début de première manche, pour finir dixièmes. Wilma Hellström et sa Cicci BJN ne se sont pas comprises et ont bouclé leur parcours avec un score lourd, synonyme de douzième position finale, tandis que Gilles Thomas s’est montré très, trop gourmand en abordant la combinaison aux couleurs Rolex sur son roi Ermitage Kalone, piégé sur la première barre de l’oxer qui en défendait la sortie. Neuvième, le champion d’Europe par équipe en titre et son Selle Français - l’un des cinq du Top 12 de l’épreuve - ont toutefois réalisé un bon exercice de vitesse, qui leur servira assurément pour l’avenir.

Petronella Andersson et Olympke van't Merelsnest ont réussi une excellente deuxième manche à Bruxelles. © Sportfot



Week-end réussi pour Harry Charles

Tandis que Trevor Breen et son fidèle Highland President ont joué la sécurité en alignant un second sans-faute, tous deux ont finalement décroché la cinquième place de ce Grand Prix. Une bien belle réussite pour l’Irlandais, qui manquait de perdre l’usage de ses jambes voilà un peu plus d’un an, lors d’une chute dans le Grand Prix du CSI 5* de Hambourg, en mai 2024. Associés depuis toujours ou presque à Trevor Breen, le fils de Clinton, bien que doté d’un style parfois atypique, continue de prouver toute sa régularité, lui qui avait brièvement transité par les écuries de Cian O’Connor, avant de retrouver son indissociable partenaire. Christian Ahlmann, impérial en première manche avec Dourkhan Hero, vainqueur du Grand Prix de… Hambourg cette année, ont été pris au piège du vertical numéro 4 pour s’intercaler à la huitième place.

Une cinquième place pleine de saveurs pour Trevor Breen et Highland President. © Sportfot

Premier à résoudre l’équation de Grégory Bodo dans l’acte initial de cette épreuve, Harry Charles, déjà double sans-faute dans la Coupe des nations avec Casquo Blue, a finalement aussi été le premier à signer un double zéro rapide dans le Grand Prix. Sur son cher Novio vd Donkhoeve, alias Sherlock, impressionnant de facilité, le champion olympique par équipe a arrêté la montre en 42’’75. Moins rapide que Petronella Andersson, l’actuel numéro trente-deux mondial savait que ses chances de victoires étaient minces, voire nulles. 

Troisième, Novio vd Donkhoeve, alias Sherlock, est apparu en grande forme et a permis à son cavalier, Harry Charles, de conclure sa semaine sur une très bonne note. © Sportfot

Andres Azcarraga et son sculptural Contendros 2, étalon de dix-huit ans neveu utérin et demi-frère d’un certain Codex One, ne sont pas tout de suite allés plus vite. En tête au premier intermédiaire, les deux complices, qui ont vécu les derniers Jeux olympiques ensemble, ont perdu du terrain sur la seconde moitié de leur barrage, et plus encore dans la dernière ligne, où une ruade de l'Hanovrien lui a coûté de précieux centièmes. Mais, à leur suite, Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour ont sonné le glas, et plié le match. La jeune femme pourra regagner ses écuries de Valkenswaard avec une nouvelle voiture, offerte par la marque Audi, qui présentait ce Grand Prix ! 

Le poing serré, Nina Mallevaey est définitivement entrée dans la cour des très grands à Bruxelles. © Sportfot

Les résultats complets.

Photo à la Une : Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour ont enfin remporté leur premier Grand Prix 5*, au CSIO de Bruxelles. © Sportfot

Les épreuves du CSIO 5* de Bruxelles sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.