Réservé à ces débuts aux éleveurs européens les plus pointus, l’ICSI, à l’instar de son développement chez la femme, a connu chez la jument depuis 2019 une expansion considérable dissipant peu à peu les craintes et fantasmes qui accompagnent souvent l’émergence des nouvelles techniques de reproduction. La ponction ovocytaire associée à l’ICSI lorsqu’elle est pratiquée par des centres très spécialisés et bénéficiant de longues années d’expérience permet d’obtenir des embryons pour la quasi totalité des juments (les jeunes, les juments sortant de compétitions, les juments âgées et celles sub-fertiles) et ceci à partir de la quasi totalité des étalons disponibles en semence congelée. Cette avancée permet donc désormais à l’éleveur de se consacrer pleinement à la quête du croisement idéal pour sa jument.
La ponction ovocytaire et l’ICSI se déroulent en plusieurs étapes bien maîtrisées. Tout commence par la ponction ovocytaire qui consiste à prélever les ovocytes contenus dans les follicules ovariens de la jument à l’aide d’une aiguille guidée par échographie.
Cette procédure est réalisée sous sédation pour assurer le confort total de l’animal. Les ovocytes collectés sont ensuite transportés vers un laboratoire spécialisé, comme Avantea en Italie. Là, ils sont préparés et maturés avant d’être fécondés par ICSI. Lors de l’ICSI, un seul spermatozoïde est injecté dans chaque ovocyte à l’aide d’un micromanipulateur. Les ovocytes fécondés sont ensuite cultivés en laboratoire pendant quelques jours pour permettre leur développement en embryons.
Une fois viables, ces embryons sont congelés dans l’azote liquide. Ils seront ensuite décongelés et mis en place dans des juments porteuses à la date voulue par l’éleveur. Il n’est donc plus nécessaire de tenter de synchroniser deux à trois receveuses avec la jument donneuse comme lors d’un transfert d’embryon.
Le confort et le bien-être
Au Haras de Chatenay en Rhône-Alpes, quelques 800 ponctions ont déjà été réalisées en quatre ans faisant de ce centre le leader français. L’expérience acquise au fil des années y permet d’obtenir un taux maximal de recouvrement d’ovocytes: 80% des follicules ponctionnés donnent leur ovocyte. Une sédation très contrôlée permet à la jument de rester calme et détendue tout au long de l’intervention. À noter qu’à Chatenay, un technicien, à la tête de la jument, est spécialement affecté à la surveillance de son bien-être. L’expérience montre que c’est capital. L’échographie transvaginale utilisée pour guider l’aiguille de prélèvement est peu invasive. L’ovaire, habitué à ses ovulations naturelles lors de chaque chaleur n’est pas lésé par les ponctions. La procédure est rapide, généralement terminée en moins d’une heure et n’entraîne aucune douleur. Après la ponction, les juments reprennent rapidement leurs activités normales, sans inconfort ni effets secondaires.
Par son heureuse localisation géographique proche de l’Italie, notre centre se libère des impératifs d’horaire imposés par les transporteurs internationaux (dépôt du colis d’ovocytes avant 10h le matin) et aussi de leurs trop fréquents retards de livraison. A Châtenay, c’est un taxi privé qui enlève les colis beaucoup plus tard, à 3h du matin, et les livre à 9 h au laboratoire Avantea en Italie (le leader mondial en matière d’ICSI). Ainsi, nous pouvons pratiquer les ponctions en toute quiétude tout au long de la journée en prenant le temps nécessaire avec les juments qui le nécessitent et en fournissant des ovocytes plus “frais”.
Quatre années d’expérience et de constante amélioration de nos techniques nous permettent d’obtenir une moyenne de 2,7 embryons congelés par ponction soit deux fois plus qu’à nos débuts en 2019.
La fertilité ne sera plus jamais un critère de choix des reproducteurs
Contrairement aux fantasmes véhiculés jusqu’à il y a peu, les éleveurs utilisant l’ICSI ne cherchent pas à transformer leurs juments en « poules pondeuses ». Non, et d’ailleurs, la priorité de l’éleveur qui utilise l’ICSI est avant tout d’éviter les désagréments d’une saiso de monte à rallonge, onéreuse et bien peu efficace. Ceci étant le plus souvent dû à des choix d’étalons prétendument fertiles mais dont le pouvoir fécondant réel s’avère décevant. L’ICSI élimine cette incertitude. Quelle que soit la fertilité ou la disponibilité de l’étalon, et même pour des juments âgées (jusqu’à 22 ans, âge limite éthique appliqué au Haras de Châtenay), les chances de succès restent remarquables.
Ainsi, à Châtenay, 96 % des juments produisent au moins un embryon par ICSI, quel que soit le choix de l’étalon.
Cette efficacité révolutionnaire a deux conséquences majeures: Premièrement, le coût des saillies diminue fortement car il suffit de décongeler un cinquième de paillettes pour féconder tous les ovocytes d’une voire plusieurs juments. Deuxièmement, les éleveurs bénéficient d’une maîtrise totale de leurs dépenses, avec des coûts fixes, sans surprises ni frais imprévus.
En conclusion
Les idées reçues, les fantasmes sur l’ICSI, qu’il s’agisse de douleurs, de surnombres ou de risques pour la santé, souvent propagées par des personnes mal informées ou mal intentionnées, ne tiennent plus aujourd’hui.
Dernière idée reçue: le coût prétendument très élevé de cette technique de l’ICSI. Ceux qui ont connu ces saisons de monte à rallonge avec une jument présentant des signes d’inflammations utérines (liquide dans l’utérus visible à l’échographie) ou une saison compliquée par la semence réfrigérée d’un étalon saillissant un nombre très élevée de juments ou par une semence congelée peu fertile savent combien les coûts des Frais Techniques, de la pension, du suivi gynécologique s’élèvent très rapidement.
L’efficacité, la rapidité et les avant tout les coûts parfaitement maîtrisés de l’ICSI, associés à un choix incroyable d’étalons sauront convaincre les éleveurs de la pertinence et du bien-fondé de cette méthode. Pour des juments âgées (jusqu’à 22 ans, âge limite éthique appliqué au Haras de Châtenay), les chances de succès restent remarquables : 96 % des juments produisent au moins un embryon par ICSI, quel que soit le choix de l’étalon.
Cette efficacité révolutionnaire a deux impacts majeurs. Premièrement, le coût des saillies diminue, car un étalon peut générer un chiffre d’affaires conséquent avec très peu de semence (une seule paillette pouvant fertiliser jusqu’à 100 juments). Deuxièmement, les éleveurs bénéficient d’une maîtrise totale de leurs dépenses, avec des coûts fixes, sans surprises ni frais imprévus. L’ICSI redéfinit ainsi les règles de la reproduction, au service du bien-être et de l’efficacité.
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