Grande première pour Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn. Au terme d’un Grand Prix difficile, dont seuls quatre couples sont parvenus à se qualifier pour le barrage, la Toulousaine et son étalon de onze ans ont décroché la plus belle victoire de leur (jeune) carrière. Dernier à s’élancer dans le deuxième acte, le duo a signé le seul double sans-faute de la soirée, s’invitant au club très fermé des vainqueurs de Grand Prix 5*. L’Américain Kent Farrington et sa jument Myla, vainqueurs à Opglabbeek la semaine dernière, ont pris la deuxième place, tandis que le Norvégien Johan-Sebastian Gulliksen, troisième, s’est offert son premier podium à ce niveau.
Ultime couple à s’élancer dans le barrage du Grand Prix Longines Global Champions Tour de Paris, samedi 22 juin, Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn devaient réaliser un sans-faute pour s’imposer devant leur public. Après les parcours en quatre points du Norvégien Johan-Sebastian Gulliksen, et des Américains Spencer Smith et Kent Farrington, la Toulousaine de vingt-trois ans a su garder son sang-froid, enchaînant une deuxième prestation parfaite avec son génial étalon Selle Français, et s’offrant ainsi sa première victoire en Grand Prix 5*. Première française à s’imposer depuis Julien Epaillard et Usual Suspect d’Auge en 2017, Jeanne Sadran a ravi un public parisien acquis à sa cause. “Je suis très heureuse ! Je me souviens encore de mes débuts sur le Global Champions Tour, j’étais très jeune et c’était vraiment difficile. Gagner dans mon pays, dans la ville où j'étudie, et pouvoir partager cela avec ma famille et mes amis, c’est juste un sentiment incroyable !” a-t-elle déclaré après une remise des prix chargée en émotions.
En s’imposant sur la piste éphémère du Parc Bagatelle, la cavalière a également décroché son ticket pour le Super Grand Prix Longines Global Champions Tour de Riyad, programmé au mois de novembre en Arabie Saoudite. “Je suis très curieuse et impatiente de pouvoir participer à ce Super Grand Prix ! a-t-elle reconnu. Je vais essayer de préparer cet événement de la meilleure façon possible. Dexter devrait sauter à Monaco, puis prendre une petite pause cet été. Nous recommencerons ensuite la compétition au mois de septembre.” a-t-elle ajouté.
Symbole de l’exploit réalisé par Jeanne Sadran, le parcours initial imaginé par Grégory Bodo a causé de nombreuses difficultés aux cavaliers engagés dans l’épreuve. Après un premier parcours parfait réalisé par Equine America Harwich VDL et son pilote Johan-Sebastian Gulliksen, il aura fallu attendre dix-sept passages pour que Spencer Smith et son jeune hongre Keeneland n'offrent enfin un barrage au public parisien. “Je pense que c’était un très beau Grand Prix. C’était la dernière compétition qualificative pour les Jeux Olympiques, et j’ai essayé de construire un parcours répondant à toutes les attentes de la FEI”, a expliqué Grégory Bodo après l’épreuve. “J’essaye de construire des parcours posant de nombreuses difficultés aux cavaliers, mais jamais aux chevaux. Il y avait des fautes un peu partout, et le temps imparti était très bon. C’est un challenge de dessiner ce Grand prix, car après dix-huit ou dix-neuf heures, le soleil commence à se coucher, ce qui peut diminuer la visibilité des chevaux” a-t-il ajouté.
Déjà triomphant le week-end dernier à Opglabbeek, en Belgique, le duo formé par Kent Farrington la jeune Myla, née Happy Hour, est à nouveau monté sur le podium ce samedi à Paris, se classant deuxième après un barrage pénalisé d’une faute, et bouclé en 42”51. Pas de troisième succès consécutif en Europe pour l’Américain, après sa victoire dans le Grand Prix de La Baule avec Greya, et sa récente victoire à Opglabbeek, mais le cavalier de quarante-trois ans a une nouvelle fois montré sa forme olympique. Satisfaction aussi pour le Norvégien Johan-Sebastian Gulliksen, qui, sous les yeux de son père, Geir Gulliksen, s’est offert son premier podium en Grand Prix 5*, pour sa sixième apparition dans une épreuve de ce niveau. Eux aussi coupables d’une faute dans le barrage, l’Américain Spencer Smith et Keeneland, né Cadeau, ont coupé les cellules en 44”34, terminant au pied du podium.
Irréprochable sur les barres et cinquième du classement général aux rênes de Hello Valentino, le Britannique Scott Brash a écopé d’un point de temps dépassé … pour six petits centièmes. Même scénario pour Olivier Robert et Iglesias D.V., auteurs ensemble d’un superbe parcours, mais pénalisé au chronomètre à cause d'un virage trop large entre le triple aux couleurs Longines et la palanque en milieu de parcours.
Coupables d’une faute malgré des parcours rapides en première manche, le Belge Nicola Philippaerts, l’Américaine Natalie Dean, ainsi que les Français Grégory Cottard et Philippe Rozier ont complété le Top 10, respectivement associés à Katanga v/h Dingeshof, Acota M, Cocaïne du Val, et Dirty Sweet.
Photo à la une : Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn dans le Grand Prix Longines Global Champions Tour de Paris © Sportfot