Cavalier discret mais véritable guerrier en piste, le Belge Pieter Devos a connu une saison 2019 spectaculaire.
Pour mieux le comprendre, Studforlife est récemment allé à sa rencontre !
2019 A ÉTÉ INCROYABLE, COMMENT AVEZ-VOUS VÉCU CETTE SAISON ?
« L’année 2019 a été ma meilleure saison jusqu’à maintenant. Je suis très content de la progression de mes chevaux, la façon dont ils ont sauté et de tout ce qu’ils ont fait pour moi l’année dernière. J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de chevaux de Grand Prix qui m’a permis bien les entretenir et ils ont tous chacun contribué au succès de l’année. J’ai fait une très bonne saison sur le circuit du Global Champions Tour où j’ai terminé deuxième et bien sûr les Championnats d’Europe, ainsi que la victoire dans la Coupe du monde indoor à Stuttgart. Je suis d’ailleurs dans le trio de tête du classement Coupe du monde. Je n’ai pas à me plaindre ! J’espère pouvoir continuer dans le même élan pour 2020, mais ça ne sera pas facile. »
LE TITRE DE CHAMPION D’EUROPE, OBTENU AVEC L’ÉQUIPE BELGE, CHANGE-T-IL UNE PERSONNE ?
« Oui, c’est quand même quelque chose de très spécial car l’équipe gagnante aux championnats d’Europe en 2019 représente la nouvelle génération de cavaliers belges. On a tous déjà prouvé individuellement que nous étions bons. Quand on regarde le classement mondial des cavaliers, nous sommes tous bien placés. Je suis depuis quelques temps maintenant dans le top dix, Niels Bruynseels est très bien placé lui aussi et il y a quelques autres Belges qui sont dans le top trente comme Jos Verlooy et Olivier Philippaerts. Mais nous avions aussi montré que nous étions aussi bons en équipe. Nous avons gagné deux fois la finale de la Coupe des Nations à Barcelone, en 2015 et 2018. Il y avait juste en championnat international où nous manquions d’une petite chose pour vraiment faire un bon résultat : quatrièmes à Göterborg en 2017 puis de la malchance à Tryon en 2018. Cette médaille d’or en 2019 nous donne donc maintenant un bon boost et ça nous a vraiment fait du bien. »
QUEL LIEN AVEZ- VOUS AVEC VOS COÉQUIPIERS DE L’ÉQUIPE BELGE ?
« Ça se passe très bien, en dehors de la piste nous sommes tous de très bons amis et cela contribue au succès de l’équipe belge. On aime tous que nos coéquipiers fassent de bonnes choses en individuel, tout le monde est derrière chacun et je pense que cela est très important, il y a une très bonne atmosphère. On vit finalement ensemble une grande partie de notre vie. »
QUEL EST VOTRE SECRET POUR ÊTRE DE MANIÈRE QUASI PERMANENTE DANS LES CLASSEMENTS DES GRANDS PRIX ?
« Je ne vais pas vous dire mon secret sinon ce n’est plus un secret ! (rires) Je suis très fier de ce que je suis aujourd’hui. J’ai travaillé longtemps et beaucoup pour arriver où je suis aujourd’hui et je pense que je peux encore progresser beaucoup. J’ai commencé de zéro, je n’ai pas une famille derrière moi qui était vraiment dans les chevaux. Ils les ont toujours aimé mais ils n’étaient pas dans le sport de haut niveau comme moi je le suis aujourd’hui. J’ai du faire propre mon chemin et je suis très fier d’être aujourd’hui dans le top dix mondial. J’ai mes propres chevaux, que j’ai construis moi-même. Et c’est cela qui me donne aujourd’hui le plus de plaisir. J’ai pu faire cela avec une très bonne équipe et grâce à ma famille qui me soutient constamment. Et bien-sûr mes chevaux qui font beaucoup pour moi chaque semaine. »
LE DOUBLÉ DANS L’ÉTAPE COUPE DU MONDE DE STUTTGART, Y AVIEZ-VOUS CRU?
« Non pas du tout ! Bien sûr ce n’est pas pour rien que j’ai repris Apart pour cette étape encore cette année, car je savais qu’il avait été à l’aise ici l’année dernière. Il a eu un long repos après la saison extérieure parce qu’il avait beaucoup sauté pendant l’été. J’espérais être sans-faute dans le Grand Prix bien sûr mais de gagner ici une nouvelle fois, je n’y avais pas cru. »
QUELS SONT VOS OBJECTIFS POUR 2020, ANNÉE OLYMPIQUE ?
« C’est une année qui apporte un peu plus de pression. Je n’ai encore jamais participé à des Jeux Olympiques. Je vais d’abord essayer de tout faire pour être sélectionné avec l’équipe belge. Je vais faire de bons plans avec mes chevaux pour être en pleine forme au moment des JO. Si tout continue comme jusqu’à présent, je pense qu’il sera logique que je puisse y aller. Il y aura en parallèle la saison du Longines Global Champions Tour et la finale Coupe du monde qui seront aussi importantes et qui sont aussi un objectif. Je monterai pour chaque échéance un cheval différent. Je vais faire un planning pour chaque cheval et pour chaque but. Si je suis sélectionné, mon cheval pour les Jeux Olympiques sera Claire Z. Pour la finale Coupe du monde je ne sais pas encore, Jade Vd Bisschop ou Apart. Espoir lui prend seize ans, il fait encore de très bons résultats, comme dans le Grand Prix de Genève en décembre dernier. Je ne peux plus faire de championnat avec lui car je pense que ce sera beaucoup trop d’efforts. Je veux le garder frais en ne lui faisant faire qu’une seule grosse épreuve par concours. »
Propos recueillis par Pauline GRAFF. Photo à la Une : Sportfot.com